Fil de presse 006

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

Vous vous passionnez pour les noms propres ? Abonnez-vous à la revue savante Journal of Literary Onomastics (ci-devant Literary Onomastics Studies).

Vous ne savez pas s’il faut dire le Canadien de Montréal, les Canadiens de Montréal ou Canadien tout court ? Abonnez-vous au Devoir.

Vous aimez les jurons, de type «farcis», surtout en anglais ? Abonnez-vous aux Notules dominicales de culture domestique (et de villégiature exotique) de Philippe Didion.

Fil de presse 005

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

Où l’on constate, une fois de plus, que l’analyse de texte est un art : quand Pierre Jourde, sur BibliObs, lit, avec brio, le dernier roman de Philippe Djian, Incidences. (À la fin, il n’en reste plus rien.)

Où l’on découvre que certaines sonorités ont actuellement la cote en anglais (numérique) : quand la lexicographe Erin McKean, la fondatrice de Wordnik, s’attaque aux mots en –ext, par exemple Quebexting.

Où l’on déplore la faiblesse grammaticale de certaines publicités : quand Éric Dupin, sur le blogue PresseCitron, corrige la copie de Audi.

Où l’on s’incline devant la passion des utilisateurs de dictionnaires : quand on apprend qu’un physicien australien conteste la définition du mot siphon dans le Oxford English Dictionary, définition restée inchangée, et jugée fautive par Stephen Hughes, depuis… 1911.

Fil de presse 004

Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

Des Allemands craignent les contacts entre leur langue et l’anglais, d’où un article de l’Agence France-Presse : «Halte au “Denglish” !» (la Presse, 26 février 2010, p. A14). Au nom de l’État, le ministre des Affaires étrangères de l’Allemagne, Guido Westerwelle, s’élève officiellement contre un «tsunami d’anglicismes», ce «mélange d’allemand et d’anglais, le Denglish».

Rien de tel chez Catherine Mavrikakis, qui accueille, outre le français, l’anglais, le portugais, l’espagnol, l’italien, le suédois, le néerlandais, le grec moderne et le latin — moins l’allemand, il est vrai — dans un texte intitulé «Elle s’en mordra la langue» qu’elle a donné au Pied, le journal des étudiants du Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal (en PDF, ici).

L’Oreille tendue se sent plus proche d’une attitude que de l’autre.

Fil de presse 003

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L’être humain rêve. Il lui arrive même de faire des rêves linguistiques, d’où la dreamlinguistics. Celle-ci n’est pas réservée aux seul linguistes.

L’être humain fait confiance aux dictionnaires. Leurs auteurs souhaitent le servir le mieux possible. Pour cela, quoi de mieux qu’un dictionnaire qui contiendrait tous les mots du monde ? C’est le projet de Wordnik.

L’être humain fait des fautes de langue. Les Sumériens auraient été les premiers.

L’être humain vieillit. (Cela aurait commencé avant les Sumériens.) Mais savait-il que sa vie professionnelle est à la merci d’un curseur ? C’est Xavier Darcos, le ministre du Travail de la France, qui le dit : «Il “faudra sans aucun doute toucher au curseur” de l’âge légal de la retraite», aurait-il déclaré selon l’Agence France-Presse. Il va plus loin : «le niveau d’emploi des salariés de plus de 50 ans en France est “bien moins bon que les pays comparables” du fait que les gens commencent à partir en retraite “quand approche le curseur des 60 ans”».

L’être humain tire parfois plaisir, voire profit, du malheur des autres. La mise en vente avortée des lettres de Jacques Mesrine rappelle qu’il existe un commerce des murderabilia, ces souvenirs de meurtriers.

L’être humain est bien peu de chose.

Fil de presse 002

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Trois questions.

Qui a popularisé le mot anglais hipster ?

Quelle est la langue la plus difficile au monde ?

Qu’est-ce qu’un «pass contraception» ?

Trois réponses.

Notamment Norman Mailer; voir la «Petite anthropologie du hipster» du blogue Almost as Cool as Fighting.

Le tuyuca, parlé dans l’est de l’Amazonie, selon The Economist.

La contribution de Ségolène Royal à la limitation des naissances : un «carnet de chèques, qui comprend des tickets pour une visite chez un médecin et chez un gynécologue et un bon d’échange en pharmacie pour un moyen contraceptif», à l’usage des lycéennes, résume Libération. On parle aussi de «chèques contraception» et, chez ses adversaires, de «pass pilule».