Planter est piner

Claude Raymond, Frenchie, 2022, couverture

Avant de devenir joueur de baseball professionnel, puis commentateur dans les médias, le Québécois Claude Raymond, «vers 10 ou 12 ans», a été «planteur au bowling».

Le boulot du planteur consistait à replacer manuellement les quilles après chaque carreau. Les salons de quilles engageaient souvent des jeunes parce qu’il fallait être agile : sauter dans le puits, replacer les quilles puis sortir rapidement du puits avant que la prochaine boule soit lancée (chapitre «Le petit joueur de balle de Saint-Jean», Frenchie).

Dans sa jeunesse — c’était il y a plusieurs lustres —, l’Oreille tendue a aussi croisé des pineurs. Ils ne faisaient pas autre chose que Claude Raymond.

P.-S.—On ne confondra pas, bien sûr, le verbe piner avec le verbe piner.

 

Référence

Raymond, Claude, avec Marc Robitaille, Frenchie. L’histoire de Claude Raymond. Récit biographique, Montréal, Hurtubise, 2022. Ill. Préface d’Yvan Dubois. Édition numérique.

Les zeugmes du dimanche matin et de Jean-François Nadeau

Jean-François Nadeau, Bourgault, 2007, couverture

«Héros du débarquement raté de Dieppe en 1942, cet homme robuste [Dollard Ménard] arrive tout juste de l’École de guerre de Paris et d’une mission au Cachemire. Son image de héros bardé de décorations et de noblesse a servi à vendre du courage et des Bons de la victoire durant le terrible conflit mondial.»

Jean-François Nadeau, Bourgault, Montréal, Lux éditeur, coll. «Histoire politique», 2007, 606 p., p. 44.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Accouplements 209

Jean-François Nadeau, Bourgault, 2007, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

«Ce qui vient au monde pour ne rien troubler
ne mérite ni égards ni patience.»
René Char

L’Oreille tendue ne s’en cache pas : elle n’aime pas les biographies. Par obligation professionnelle, elle en lit — sur la littérature, sur le sport, sur le numérique, sur la musique, sur le cinéma —, mais ce n’est pas du tout sa tasse de thé. C’est comme ça.

Cela étant, elle est sortie ravie de la biographie de Pierre Bourgault qu’a publiée Jean-François Nadeau en 2007. Pourquoi ? Entre autres raisons, parce que Nadeau ne fait preuve d’aucune complaisance envers son sujet. Bourgault était un «homme d’exception» (p. 533), certes, mais il ne manquait pas de défauts. Il s’agissait de le dire, en évitant tant le portrait à charge que le panégyrique. Mission accomplie.

Pourquoi vous raconter cela aujourd’hui ?

En épigraphe au dix-huitième chapitre, Nadeau met deux vers de René Char : «La lucidité est la blessure / la plus rapprochée du soleil» (p. 491).

Or, tout juste après la lecture de Bourgault, l’Oreille s’est mise à celle de l’abécédaire mémoriel Où de vivants piliers, de Régis Debray. Extrait ? «D’où vient qu’une citation de Char en épigraphe d’un ouvrage, en guise d’exorcisme, tire toujours vers le haut.»

 

Références

Debray, Régis, Où de vivants piliers, Paris, Gallimard, coll. «La part des autres», 2023, 192 p. Édition numérique.

Nadeau, Jean-François, Bourgault, Montréal, Lux éditeur, coll. «Histoire politique», 2007, 606 p. Ill.

Autopromotion 711

Ouvrage collectif, Faire connaissance. 100 ans de sciences en français, 2023, couverture

L’Association francophone pour le savoir (Acfas) célèbre son centenaire. Pour l’occasion, elle publie un ouvrage collectif, Faire connaissance. 100 ans de sciences en français.

L’Oreille tendue est fière d’y avoir participé, à la fois comme membre de son comité scientifique et comme rédacteur d’une notice, celle consacrée à Gilles Marcotte (p. 116-119).

 

Référence

Corbo, Claude et Sophie Montreuil, avec la collaboration de Sarah Bardaxoglou et Zoé Barry (édit.), Faire connaissance. 100 ans de sciences en français, Montréal, Cardinal, 2023, 255 p. Ill.

Les zeugmes du dimanche matin et de Christopher Clarey

Christopher Clarey, Federer, 2022, couverture

Le biographe de Roger Federer, Christopher Clarey, aime beaucoup les zeugmes.

«Si, pour moi qui étais assis sur la banquette arrière avec mes notes et mes pensées de pré-entretien, cette chanson [«All by Myself»] semblait parfaitement dans le ton, elle n’aurait pas convenu à Federer, lui qui est si rarement seul et qui l’était encore moins à cette occasion-là» (p. 11).

«Mais Federer et son agent, Tony Godsick, voyaient les choses autrement : ils visaient des marchés et des émotions qu’ils n’avaient pas encore exploités» (p. 12).

«Une sorte de Tatar slave avec un côté cool, sexy, et un revers à deux mains explosif, souvent sauté, qui ne ressemblait à aucun de ceux que j’avais pu voir» (p. 31).

«Ça lui épargne beaucoup de stress et de kilométrage» (p. 238).

«Au tennis, les matchs d’exhibition sont souvent des événements où l’on échange balles et ricanements, blagues et coups foireux» (p. 254)

«Mais même pendant ces brillantes saisons, on avait du mal à oublier l’image de Nadal triomphant, encore et encore, sur terre battue, tandis que Federer perdait la face et son assurance à mesure que le schéma se répétait» (p. 278).

À la moitié de l’ouvrage, l’Oreille tendue a cessé de les noter.

 

Christopher Clarey, Federer. Le maître du jeu. Biographie, Montréal, Flammarion Québec, 2022, 589 p. Traduction de Suzy Borello. Édition originale : 2021.

 

P.-S.—Souvenez-nous : ce n’est pas le seul cas de cette nature croisé ici.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)