L’Oreille tendue prend congé de clavier. De retour après la pause.
Autoanalyse assistée
Deux collègues de l’Oreille tendue, Geoffrey Rockwell (University of Alberta) et Stéfan Sinclair (McGill University), ont créé un logiciel de visualisation et d’analyse de textes.
Vous allez sur le site de Voyant Tools («a web-based reading and analysis environment for digital texts»), vous téléversez du texte, puis vous consultez les résultats.
L’Oreille tendue, qui ne comprend pas grand-chose à ce genre de représentation des textes, y a téléchargé tout le contenu de ce blogue, du 14 juin 2009 au 23 avril 2015. Résultats ?
Le blogue compte au total 540 521 mots; 48 227 seraient des «unique words». On peut les regrouper en nuage, selon leur fréquence (voir ci-dessus). C’est en 2013 que l’Oreille a été la plus prolixe (114 581 mots). Quand on en exclut un certain nombre d’éléments (prépositions, conjonctions, dates, etc.), le vocabulaire est dominé par un mot, «Montréal» (2093 occurrences). Cela s’explique en partie parce que beaucoup de textes publiés dans cette ville sont cités sur le blogue.
En 2012, parmi les «distinctive words», ceux qui ressortent du lot de façon étonnante sur le plan statistique, il y a eu «Charest», du nom du premier ministre de l’époque. En 2015 — mais l’année est jeune —, il s’agit plutôt de mots liés au hockey : «Maurice», «Richard», «Campbell», «émeute».
La rubrique la plus intrigante est «Highest vocabulary density». Explication de Stéfan Sinclair, consulté pour l’occasion : «C’est un ratio qui exprime le nombre de mots uniques par rapport au nombre total de mots. Plus la valeur est haute, plus on peut prétendre que le vocabulaire est divers.» L’Oreille pourrait s’inquiéter : elle a atteint sa plus haute densité lexicale… en 2009. Heureusement, 2015 arrive en deuxième position.
Il y a encore de l’espoir.
P.-S. — Pourquoi l’Oreille a-t-elle utilisé le mot «culture» plus souvent en 2014 que durant toutes les autres périodes («Words with notable peaks in frequency across the corpus») ? Elle ne sait vraiment pas.
Autopromotion 145
On n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Ce jeudi, le 20 novembre, à midi (heure de Montréal), l’Oreille tendue parlera de l’Oreille tendue dans le cadre du séminaire «Écritures numériques et éditorialisation» de Marcello Vitali-Rosati. Plus précisément, elle essaiera de voir en quoi l’Oreille tendue est, ou pas, un blogue de recherche, le thème de la séance étant «Entre blogue et revue savante : hybridation des pratiques de recherche»
À Montréal : Université de Montréal, CITÉ, porte V-13-1 du pavillon Roger-Gaudry.
À Paris, en duplex, 18 h : Centre Georges-Pompidou, salle Triangle.
Sur le Web : http://www.polemictweet.com/.
Argumentaire du séminaire : En démultipliant les formes de lecture et d’écriture dans la société non savante, le numérique a favorisé l’émergence de pratiques nouvelles où se mêlent communication, collection, archivage, littérature, etc. Dans ce contexte de fluidification des formes d’écriture, les pratiques des chercheurs se sont elles aussi diversifiées, empruntant souvent à des formes de production de contenus jusqu’alors inexistantes dans les méthodologies de la recherche. Cette hybridation des pratiques que l’on observe depuis peu semble ouvrir la recherche et la communauté des chercheurs à de nouvelles formes de production de savoir, bouleversant le processus classique de légitimation et de certification des connaissances. Les intervenants de la première séance seront Benoît Melançon, Joëlle Le Marec et Celya Gruson-Daniel.
Pour en savoir plus sur cette séance, c’est ici.
Sur le séminaire, c’est là.
[Complément du 8 décembre 2014]
Marcello Vitali-Rosati, le co-organisateur de «Écritures numériques et éditorialisation», a mis en ligne ses notes prises pendant le séminaire.
Pour voir les diapositives PowerPoint qu’a utilisées l’Oreille tendue, c’est de ce côté.
[Complément du 12 décembre 2014]
On peut revoir le séminaire en ligne.
Du nouveau, en haut, sur la gauche
L’Oreille tendue a plusieurs sites. Comme elle s’y perd parfois elle-même, elle se dit qu’il vaudrait mieux tout regrouper au même endroit. Elle n’y est pas encore, mais elle vient d’ajouter, en haut, sur la gauche, une rubrique «En numérique», où l’on peut trouver ses textes disponibles numériquement. C’est toujours ça de pris (se dit-elle).
Deux recommandations
Dans la rubrique Liens, là, en haut, à droite, l’Oreille tendue recommande quelques blogues amis.
Deux ajouts, aujourd’hui.
Les textes de Daniel Weinstock pour In Due Course, par exemple «L’affaire Bolduc».
Les textes d’Alex Gagnon pour Littéraires après tout, par exemple «Regards croisés» (15 septembre 2014).