Maurice Richard, Stephen Harper et Don Cherry

Réglons une chose : la décision du gouvernement fédéral canadien de renommer le pont Champlain en pont Maurice-Richard, si elle devait s’avérer, est un cas patent de populisme. Venant du gouvernement actuel, cela ne surprendra personne. Voilà un appareil politique qui aime se réclamer du «peuple», quoi que soit le «peuple».

Cette possible transformation s’inscrit également dans un autre cadre, historique plus que politicien celui-là. Le gouvernement du Parti conservateur du Canada souhaite, de toute évidence, récrire l’histoire du pays.

Atténuer la présence de Champlain dans le paysage onomastique québécois, c’est oblitérer le Régime français et les voyages d’exploration et de fondation du XVIIe siècle. Choisir un personnage mort il y a quatorze ans, c’est priver l’histoire du Québec d’épaisseur. Lancer un débat sans raison évidente, c’est se donner la possibilité d’imposer sa vision historique, alors que le nom du pont Champlain n’a jamais été l’objet de polémiques.

On peut rapprocher cette volonté (supposée) de plusieurs actions entreprises depuis 2006 par le gouvernement de Stephen Harper. Dans un article éclairant et nuancé paru plus tôt cette année, l’historien Yves Frenette a bien montré combien la «politique mémorielle et patrimoniale» de ce gouvernement (p. 33) a pour objectif de refonder l’histoire du Canada. Qu’il s’agisse de la défense de la monarchie et du passé militaire «national», de la commémoration de la guerre de 1812, de la transformation du Musée canadien des civilisations en Musée canadien de l’histoire ou de l’affaiblissement du mandat de Bibliothèque et Archives Canada, une nette volonté de revoir les bases de l’identité canadienne, notamment en insistant sur sa «britannicité» (p. 35), est visible dans les politiques du gouvernement conservateur.

Que vient faire Maurice Richard là-dedans ? Si l’on pense, au Québec, que l’on veut célébrer en lui, par la dénomination d’un pont, un héros national québécois, on risque de déchanter rapidement. Il y a fort à parier que ce Maurice Richard sera présenté, par le gouvernement actuel d’Ottawa, comme un héros canadian. Ce choix devrait être cohérent, pour le dire encore une fois avec Yves Frenette, avec son «entreprise de refondation nationale» (p. 35).

On a en effet tendance à oublier que Richard est un héros «d’un océan à l’autre», comme on disait à une époque. Don Cherry — oui, Don Cherry — l’avait bien vu : «People in Quebec loved the Rocket, but he was our hero, too» (Calgary Herald, 1er juin 2000). À Ottawa, on le sait.

P.-S. — Merci à @fdlaramee d’avoir fait connaître à l’Oreille tendue le texte de Frenette.

 

[Complément du 5 novembre 2014]

Comme elle a beaucoup écrit sur Maurice Richard, l’Oreille tendue a été pas mal sollicitée ces jours derniers.

On a pu l’entendre à la radio de la CBC (Daybreak, 3 novembre 2014, à 5 minutes 30 secondes).

On a pu la voir à la télévision, itou de la CBC (CBC News Montreal, 3 novembre 2014).

On a pu la lire sur le journal :

Corriveau, Jeanne, «Pont Maurice-Richard. Coderre aurait préféré garder le nom de Champlain», le Devoir, 4 novembre 2014 p. A4;

Perreaux, Les, «Option to Rename Champlain Bridge after Maurice Richard Opens Debate», The Globe and Mail, 5 novembre 2014.

 

Références

«Au revoir, Maurice», The Calgary Herald, 1er juin 2000, p. A3.

Frenette, Yves, «L’embrigadement du passé canadien : les politiques mémorielles du gouvernement Harper», Annales canadiennes d’histoire / Canadian Journal of History, 49, 1, printemps-été 2014, p. 31-47. Version anglaise : p. 49-65.

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

De Gordie Howe

Le 9 : Bobby Hull, Gordie Howe, Maurice Richard

«Gordie Howe est l’idole des amateurs
L’idole des connaisseurs
Oui l’idole des spectateurs
Vous avez le choix de tous les joueurs
Si vous prenez Gordie vous prenez le meilleur»
(Les Baladins, «Gordie Howe», 1960)

Le sportif aime comparer : les joueurs d’aujourd’hui entre eux, les joueurs d’aujourd’hui avec ceux du passé, les joueurs d’un sport avec ceux d’un autre. Qui est le plus grand parmi ses contemporains ? Qui est le plus grand de tous les temps ?

L’ex-joueur de hockey Gordie Howe, qui vient d’être frappé par un accident vasculaire cérébral à 86 ans, a donc été, comme les autres, l’objet de parallèles.

Dans l’histoire de son sport, il occupe une place de choix, que personne ne lui conteste. Avec une poignée de joueurs (Bobby Orr, Wayne Gretzky, Mario Lemieux), il fait partie des plus grands : tous les palmarès l’attestent.

Avec ses contemporains, une comparaison s’est rapidement imposée : de lui ou de Maurice Richard, le célèbre joueur des Canadiens de Montréal, qui était le meilleur ? Howe est né en 1928, Richard en 1921. Tous les deux ailiers droits, ils portaient le même numéro (le 9). Ni l’un ni l’autre ne reculait quand on le provoquait. Ils ont eu plus d’un surnom, dont «Monsieur Hockey».

En 1961, dans son livre Rocket Richard, Andy O’Brien rassemble les deux joueurs sous l’étiquette «the Majestic Duo» (chapitre 16). Louis Chantigny, en 1974, opposait un Howe classique «dans toute l’acception du terme» à un Richard romantique (p. 17). Vingt-six ans plus tard, l’artiste Michael Davey a fait de cette comparaison les deux faces d’une même rondelle (de granit; voir ici) : d’un côté, un œil du numéro 9 de Montréal, de l’autre, le coude du numéro 9 de Detroit (surnommé «Mister Elbows», Howe savait se servir de ses coudes pour parvenir à ses fins). Dans le roman le Cœur de la baleine bleue (1970), un personnage, Noël, interroge son voisin, Bill, un hockeyeur en convalescence : «Gordie Howe, il est meilleur que Maurice Richard ?» (p. 90) Réponse diplomatique : «Richard était plus spectaculaire. Gordie Howe est plus complet. Les deux plus grands joueurs au monde» (p. 91).

Pourtant, Richard est un mythe, et non Howe. Pourquoi ?

Cela peut s’expliquer pour des raisons circonstancielles. Le hockey est le sport national des Canadiens, mais Howe n’a jamais joué pour une équipe canadienne (on l’associe le plus souvent aux Red Wings de Detroit, même s’il a joué pour plusieurs autres équipes). Dans le livre After the Applause (1989), il revient sans cesse sur des questions d’argent, ce qui n’est pas bien vu dans le monde du sport. Sa longévité — sa carrière professionnelle couvre six (!) décennies — est diversement interprétée. Pour certains, elle révèle des qualités athlétiques hors du commun. Pour d’autres, elle est le signe d’une incapacité à comprendre quand était venu le temps de se retirer : voilà un vieil homme qui ne veut pas reconnaître qu’il vieillit.

Plus profondément, deux facteurs doivent être retenus pour expliquer pourquoi, malgré ses indéniables prouesses hockeyistiques, Howe n’a pas le statut symbolique de Richard.

D’une part, «l’Artaban de ce beau coin de pays qu’est Floral en Saskatchewan» (Richard Garneau, 1993, p. 134) n’a pas été l’objet d’autant de représentations culturelles que son éternel rival. Il a eu droit à des statues (à Detroit et à Saskatoon), à des chansons en français (Les Baladins, «Gordie Howe», 1960) et en anglais (The Pursuit of Happiness, «Gretzky Rocks», 1995; Barenaked Ladies, «7 8 9», 2008), à des textes littéraires (François Gravel, le Match des étoiles, 1996), à des (auto)biographies (1989, 1994), mais rien qui ressemble à la masse et à la qualité des signes culturels mettant en scène le Rocket. Il existe même des textes cruels sur Howe, par exemple son portrait en 1980 par Mordecai Richler; sur Richard, c’est rarissime.

D’autre part, pour des raisons évidentes, Howe n’a jamais être transformé, comme l’a sans cesse été Richard, en symbole nationaliste, en porte-étendard de son «peuple». Rien de tel, dans sa carrière, que l’émeute du 17 mars 1955 à Montréal, qui a consolidé le portrait de Richard en incarnation du bon francophone victime supposée des anglophones (adversaires, arbitres, administrateurs d’équipe, autorités de la Ligue nationale de hockey). Howe n’a jamais été élevé au rang d’icône politique. Sa dureté sur la glace, voire sa violence, ne peut pas être interprétée comme une réponse à une agression réputée «ethnique».

Cela ne revient pas à lui dénier son importance, mais à montrer que, sur le plan imaginaire, Gordie Howe n’est pas dans la même ligue que Maurice Richard.

 

Caricature parue dans The Hockey News le 24 février 1951, p. 5

Caricature parue dans The Hockey News le 24 février 1951, p. 5

 

[Complément du 7 décembre 2014]

En 2011, Robert Ullman et Jeffrey Brown ont publié un recueil de bandes dessinées sur le hockey. L’une est consacrée à Gordie Howe. Son titre ? «One Tough S.O.B.». S.O.B. ? Enfant de chienne, dirait-on au Québec (son of a bitch), et dur (tough). C’est bien sûr un compliment.

 

[Complément du 15 mai 2015]

Il a été question plusieurs fois de renommer «pont Maurice-Richard» un pont montréalais. Cela ne s’est pas fait. Gordie Howe, lui, aura le sien, entre Detroit et Windsor. Le gouvernement fédéral du Canada en a fait l’annonce hier.

 

[Complément du 10 juin 2016]

Gordie Howe est mort ce matin.

 

[Complément du 10 juin 2016]

L’Oreille tendue n’aurait jamais trouvé cela toute seule (merci Twitter) : il a déjà été question de Gordie Howe dans la série télévisée The Simpsons.

Gordie Howe dans The Simpsons

 

Références

Chantigny, Louis, «Maurice Richard et Gordie Howe», dans Mes grands joueurs de hockey, Montréal, Leméac, coll. «Éducation physique et loisirs», 8, 1974, p. 11-43.

Garneau, Richard, «Donny», dans Vie, rage… dangereux (Abjectus, diabolicus, ridiculus). Nouvelles, Montréal, Stanké, 1993, p. 123-149.

Gravel, François, le Match des étoiles, Montréal, Québec/Amérique jeunesse, coll. «Gulliver», 66, 1996, 93 p. Préface de Maurice Richard.

Howe, Colleen et Gordie, avec Charles Wilkins, After the Applause, Toronto, McLelland & Stewart, 1989, 232 p.

MacSkimming, Roy, Gordie. A Hockey Legend, Douglas & McIntyre, 1994, 220 p.

O’Brien, Andy, Rocket Richard, Toronto, The Ryerson Press, 1961, x/134 p. Ill. Traduction française de Guy et Pierre Fournier : Numéro 9, Saint-Laurent, Éditions Laurentia, 1962, 140 p. Ill.

Poulin, Jacques, le Cœur de la baleine bleue. Roman, Montréal, Éditions du jour, coll. «Les romanciers du jour», 66, 1970, 200 p.

Richler, Mordecai, «Howe Incredible», Inside Sports, 2, 8, 30 novembre 1980, p. 108-115. Repris dans David Gowdey (édit.), Riding on the Roar of the Crowd. A Hockey Anthology, Toronto, Macmillan, 1989, p. 264-267 et, sous le titre «Gordie», dans Mordecai Richler, Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Alfred A. Knopf, 2002, p. 167-186.

Ullman, Robert et Jeffrey Brown, «Gordie Howe : One Tough S.O.B.», dans Old-Timey Hockey Tales, Volume One, Greenville, Richmond et Minneapolis, Wide Awake Press, 2011, s.p.

MR et MR

Une photo de Maurice Richard dans les archives de Mordecai Richler (Université Concordia)

«Hockey, after all, is our game. The game.»
(Mordecai Richler, «Soul on Ice», 1983)

«Once, if the Canadiens won a Stanley Cup,
something of a habit in the old days,
the players who had turned the trick
were either from Montreal or Thurso
or Trois-Rivières or Chicoutimi,
which is to say they were Quebeckers
like the rest of us.»
(Mordecai Richler, «Cheap Skates», 1986)

 

Aux yeux de l’Oreille tendue, Mordecai Richler est, avec Réjean Ducharme, un des deux plus grands romanciers du Québec. L’un et l’autre, comme il se doit, s’intéressent au hockey (pour Ducharme, voir ici).

Dans «The Fall of the Montreal Canadiens» (1984), Richler a fait de Guy Lafleur un portrait en homme solitaire, «presque mélancolique» («almost melancholy figure», éd. de 2003, p. 255). Selon lui, dans le même texte, Jean Béliveau est un «artiste consommé» («the consummate artist», éd. de 2003, p. 251); voilà peut-être pourquoi il lui arrive d’être nostalgique, à 3 heures du matin, à Londres, en pensant à ce joueur de centre («Home Is Where You Hang Yourself», p. 6). S’intéressant aux relations entre «Writers and Sports», il constatait que Lorne Worsley était son gardien de but favori («My all-time favourite hockey goalie», 2003, p. 96) et qu’il aimait son esprit. Alors que d’autres se souviennent avoir dû remplacer la rondelle avec du crottin gelé, Richler se contentait de charbon (2003, p. 250). Comme n’importe qui, en 1986 et en 1999, il déplore l’absence de grands livres sur le hockey, lui qui lui a consacré des articles : sur l’équipe des Trail Smoke Eaters (1963) ou sur Wayne Gretzky (1985), entre autres textes journalistiques.

Tout cela n’est rien à côté de la vénération de Richler pour Maurice Richard, l’ailier droit des Canadiens de Montréal de 1942 à 1960.

Celui-ci est présent dans ses romans, par exemple Joshua Then and Now (1980) et le fabuleux Barney’s Version (1997); relisez la scène de la réception post-mariage dans les cinquième et sixième chapitres de la section intitulée «The Second Mrs. Panofsky». (Relisez bien sûr en anglais : le surnom de Maurice Richard est «Rocket», pas «La Fusée».) Traçant un portrait de Gordie Howe pour Inside Sports (1980), il lui faut nécessairement parler longuement de l’autre numéro 9 (Howe et Richard portaient le même numéro et ils ont fait l’objet d’innombrables comparaisons). Comme Béliveau, qu’il le veuille ou non, Richard était un artiste — «the exploding Rocket, whether he appreciated it or not, was an artist» (éd. de 2003, p. 170).

En matière de représentation richlérienne de Richard, la scène cruciale se passe peut-être à Eilat, en Israël, au mois de mars 1962; Richler la raconte dans un essai intitulé «This Year in Jerusalem. The Anglo-Saxon Jews» (1962). Au bar de l’Hôtel Eilat, Richler est en discussion avec un pêcheur israélien ivre. Or ce pêcheur, Bernard, n’aime pas les Canadiens, et il prend la peine de le répéter. Richler ne peut lui répliquer que ceci : «Well, I’m a Canadian. […] Like Maurice Richard» («Je suis un Canadien. […] Comme Maurice Richard», éd. de 1968, p. 153). Ce qui pourrait n’être qu’humour absurde — il est peu crédible que Bernard connaisse le joueur de hockey — tourne aussitôt à l’interrogation identitaire. De Richard, Richler passe à la définition de ce que c’est qu’un Juif canadien («I’m a Canadian Jew»), puis à la défense de tous les Juifs canadiens. Richler ne convaincra ni Bernard (qui l’accuse d’être assimilationniste) ni le barman de l’hôtel; la soirée sera «altogether unsatisfactory» («entièrement insatisfaisante»). Ce qui importe est la quête identitaire de Richler, et sa source.

On ne s’étonnera donc pas de voir deux photos des Canadiens — l’une de l’équipe au complet, l’autre du Rocket (ci-dessus) — dans les archives Richler conservées à l’Université Concordia (Montréal).

Ça va de soi, comme MR et MR.

P.-S. — Comme d’autres fans avant lui, Richler a parfois du mal avec les faits. Au début de «Québec oui, Ottawa non» (1964), il affirme que Richard a été suspendu en 1955 pour les trois premiers matchs de la finale de la Coupe Stanley. C’est faux : il a été suspendu pour les trois derniers matchs de la saison régulière et pour l’ensemble des matchs éliminatoires.

P.-P.-S. — Une partie de ce texte est reprise de l’ouvrage de l’Oreille tendue intitulé les Yeux de Maurice Richard (2006).

P.-P.-P.-S. — Parmi les MR, il y a aussi Maurice Roy et Martin Roy.

(Merci à Martine-Emmanuelle Lapointe pour la photo ci-dessus.)

Couverture de Home Sweet Home. My Canadian Album (1984)

 

[Complément du 26 août 2016]

Les murs de Montréal gardent désormais la trace du hockeyeur (rue Fleury) et de l’écrivain (rue Laurier).

Murales de Richard et de Richler

 

Références

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Richler, Mordecai, «This Year in Jerusalem. The Anglo-Saxon Jews», Maclean’s, 75, 18, 8 septembre 1962, p. 18-19, 34-44. Repris dans Hunting Tigers under Glass. Essays and Reports, Toronto et Montréal, McClelland and Stewart, 1968, p. 130-160.

Richler, Mordecai, «Bad Guys Finish Fourth — Mordecai Richler Reports from the World Hockey Tournament in Sweden», Maclean’s, 76, 9, 4 mai 1963, p. 15-17 et 45-48. Repris, sous le titre «With the Trail Smoke Eaters in Stockholm», dans Hunting Tigers under Glass. Essays and Reports, Toronto et Montréal, McClelland and Stewart, 1968, p. 37-45, dans Notes on an Endangered Species and Others, New York, Knopf, 1974 et dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 57-67. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Richler, Mordecai, «Québec oui, Ottawa non», Encounter, 23, 6, décembre 1964, p. 76-84. Repris dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 27-45.

Richler, Mordecai, Joshua Then and Now, Toronto, McClelland & Stewart, coll. «New Canadian Library», 1993, 375 p. Postface d’Eric Wright. Édition originale : 1980.

Richler, Mordecai, «Howe Incredible», Inside Sports, 2, 8, 30 novembre 1980, p. 108-115. Repris, sous le titre «Gordie», dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 167-186. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Richler, Mordecai, «Soul on Ice», GQ, novembre 1983. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 203-209. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Richler, Mordecai, «Home Is Where You Hang Yourself», dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 3-9.

Richler, Mordecai, «The Fall of the Montreal Canadiens», dans Home Sweet Home. My Canadian Album, New York, Alfred A. Knopf, 1984, p. 182-209. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 241-274. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Richler, Mordecai, «Gretzky in Eighty-Five», The New York Times Sport Magazine, 29 septembre 1985. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 105-119. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Richler, Mordecai, «Cheap Skates», GQ, janvier 1986. Repris dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 141-147. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Richler, Mordecai, Barney’s Version. With Footnotes and an Afterword by Michael Panofsky, Toronto, Alfred A. Knopf, 1997, 417 p. Paru en français sous le titre le Monde de Barney. Accompagné de notes et d’une postface de Michael Panofsky, Paris, Albin Michel, coll. «Les grandes traductions», 1999, 556 p. Traduction de Bernard Cohen. Édition originale : 1997.

Richler, Mordecai, «Net Growth after Hockey : Great Ads», The Gazette, 28 novembre 1999.

Richler, Mordecai, «Writers and Sports», dans Dispatches from the Sporting Life, Toronto, Vintage Canada, 2003, p. 93-104. Foreword by Noah Richler. Édition originale : 2002.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Accouplements 03

Jean Larriaga, FIP et moi, 2014, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux textes d’horizons éloignés.)

Bishop, Ted, Riding with Rilke. Reflections on Motorcycles and Books, Toronto, Viking Canada, 2005, 255 p. Ill.

«Hsing had once caught me down on my knees taking a picture of the silver disk and gold caliper of my front brake. “I swear you love that bike more than me,” she said. “Oh no darling,” I said dusting off my pant legs, “It’s just, well, look at the way it glints in the sunshine”» (p. 127).

Larriaga, Jean, FIP et moi. Chroniques d’un écouteur, Paris, L’Harmattan, 2014, 102 p.

«Nez au carreau je ne fais absolument pas exprès de noter un, puis deux, puis dix, vingt, toute une gamme de pare-chocs aux formes aussi diverses et fignolées que mille et un cendriers. Je ne vois plus rien à l’infini que des pare-chocs qui m’encerclent à hauteur d’homme assis dans une Austin autant dire à ras du sol. J’ai envie de descendre en marche pour admirer le mien de plus près, sa forme ouvragée et son pouvoir rutilant…» (p. 14).

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté FIP et moi le 3 avril 2014.

Langue de campagne (24)

Deux référendums

L’Oreille tendue tente d’être bonne citoyenne. En 2004, avec la collaboration de Pierre Popovic, elle proposait, dans le Dictionnaire québécois instantané, des «Modèles pour une éventuelle question référendaire» (p. 48-49).

Comme le Québec est en campagne électorale et qu’il est de nouveau question d’un référendum sur la souveraineté / l’indépendance / le non-fédéralisme (rayez la ou les mentions inutiles), elle reprend ces modèles, histoire de nourrir le débat, à sa modeste mesure. Ne la remerciez pas.

Question claire

Oui ou non ?

Question claire perdante

Voulez-vous que le Québec quitte ?

Question claire gagnante

Ne voulez-vous pas que le Québec quitte ?

Question claire et jeune

Yo, tu veux-tu que le Québec quitte, genre ?

Question gradualiste dure

Le cas advenant que vous deviez répondre oui ou non, accepteriez-vous de donner un mandat au gouvernement de la province de Québec pour qu’il organise un carrefour dont les résultats seront promus dans un forum qui précédera la mise sur pied d’une Commission spéciale sur l’avenir de la nation, laquelle réunira les de souche, les pures laines, les partenaires et intervenant(e)s sociau(e)x, les ethnies, les communautés culturelles et les communautés non culturelles, les allophones et les premières nations, afin d’accoucher d’un consensus affirmatif qui sera entériné à l’unanimité par l’Assemblée nationale et, dès lors, enchâssé dans une incontournable Constitution du Québec souverain assortie d’une solennelle Déclaration d’indépendance qui, à l’occasion des premiers États généraux de la Nouvelle confédération, sera soumise au ROC pour ratification obligatoire ?

Question gradualiste molle

Le cas advenant que vous deviez répondre peut-être ou non, accepteriez-vous, éventuellement, de donner un mandat au gouvernement de la province de Québec pour qu’il prépare un carrefour dont les idées seront discutées dans un forum qui servira de base préliminaire à la mise sur pied d’une Commission spéciale sur l’avenir de la Belle Province canadienne-française, laquelle réunira les de souche, les pures laines, les partenaires et intervenant(e)s sociau(e)x, les ethnies, les communautés culturelles et les communautés non culturelles, les allophones et les premières nations, afin de susciter un consensus transitoire qui sera voté à la majorité moins une voix par l’Assemblée nationale et, dès lors, enchâssé dans une provisoire Constitution du Québec associé assortie d’une brève mais solennelle Déclaration d’affirmation nationale qui, à l’occasion des premiers États généraux de la possible Nouvelle confédération, sera mise sur la table avec tout le reste ?

Question à la manière de Pierre Falardeau

Bande de colonisés, allez-vous dire yessssss, stie ?

Question étapiste

Acceptez-vous que le Québec s’assise à la table avec le ROC ?

Question très étapiste

Acceptez-vous que le Québec s’assise à la table pour négocier le suivi d’un accord d’association-partenariat avec le ROC ?

Question très très étapiste

Acceptez-vous que le Québec s’assise à la table pour négocier le suivi d’un accord de concertation-partenariat avec le ROC dans le contexte de son cheminement vers l’association-souveraineté ?

 

Référence

Melançon, Benoît, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, Montréal, Fides, 2004 (deuxième édition, revue, corrigée et full upgradée), 234 p. Illustrations de Philippe Beha. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2019, 234 p.

Benoît Melançon, en collaboration avec Pierre Popovic, Dictionnaire québécois instantané, 2004, couverture