(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Ce devait être un dimanche si beau
Ce devait être un dimanche si bien
Mais voilà-ti pas que
Le Canadien
Se fait torcher par Toronto
Torcher par Toronto
Dur de se faire planter un dimanche
Comme le souligne le commentaire
Notre défense n’est pas étanche
Et comme une croix supplémentaire
Il y a leurs placages de mammouth
Qui mettent nos Glorieux en déroute
Nos joueurs n’ont tellement pas l’air fier
Que nos bras meurtris ne portent même plus nos bières
[Orgue du Forum]
Plus nos bières
Ce devait être un dimanche si bien
Mais aussi un dimanche si beau
Mais voilà qu’un vent frisquet malsain
Souffle encore de Toronto
Ah ! de Toronto
(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Mononc’ Serge et Anonymus, «La bataille du Vendredi saint», Métal canadien-français, 2024
[Bruits de foule]
[Na-na-na hey hey goodbye]
[Annonceur] Les Nordiques sont en visite au Forum de Montréal pour éviter l’élimination au sixième match du deuxième tour des séries. L’animosité qu’il y a entre les deux équipes atteindra un sommet.]
[But but but etc.]
20 avril 84
Su’à rue Sainte-Cat’
Le Forum de Montréal c’est la place
Les Canadiens pis les Nordiques sont s’à glace
À part le match dans le Haut-Canada
On parle d’une épopée des plus brillants exploits
Ben ce soir-là les exploits brillants
J’t’dis qu’y en a eu sur un moyen temps
À fin d’la deuxième les gants tombent
Ça varge ça fesse c’est l’hécatombe
Ça crie dans les rouges dins bleus pis dins blancs Les fantômes du Forum ont soif de sang
C’est une porcherie un abattoère
C’est le meilleur show qu’on a jamais pu vouère
Le monde on fesse [?] à grands coups d’poings
C’est la bataille du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
[René Lecavalier]
En c’qui concerne les pénalités, il faudrait vraiment que les trois quarts des joueurs reçoivent des pénalités de match. Ça n’a aucun sens.]
À c’que j’sache
Aucun aut’ match
De la LNH
N’a été aussi trash
Enfin en v’là du hockey authentique
Pas d’hostie d’patinage artistique
C’est le jour de glouère
Le jour du siècle
Le meilleur moment de l’histoère du Québec
Devoir de mémoère je m’en souviens
De la bataille du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
Quand les rasés [?] ont pus siffler Jeesus
[?] ç’a pissé [?] laisser faire comme un ostie de minus Mario Tremblay c’pas d’même qu’y aurait agi
Pis y leur aurait cassé l’nez comme à Peter Stastny
À la bataille
Du Vendredi saint
À la bataille
Du Vendredi saint
À la bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
La bataille
Du Vendredi saint
P.-S.—Cette célèbre bagarre sportive est aussi évoquée par des poètes, par exemple Maxime Catellier, dont voici quelques vers : «nordiques versus canadiens / sur la glace bleue du forum / s’affrontent en ce vendredi saint / pour savoir qui mange la pomme» (Mont de rien, p. 37-38). Pour sa part, Jay Baruchel en offre une (interminable) description dans Born into It. A Fan’s Life (2018, p. 183-206).
L’arrêt de Roy, rebond Butch Bouchard à Savard vers Béliveau
Qui esquive un joueur
Passe à Lafleur, Lafleur accélère, remet au Rocket Richard
Deux hommes sur le dos rien de trop gros
[Commentateur]
C’est le but !
Jérôme Charlebois, avec Annie Roy et la participation de Pierre Houde, «On va jouer au hockey», Petits mots pour grands enfants, 2023
[Pierre Houde]
C’est Guy Lafleur dans son territoire
Lafleur qui aperçoit Maurice Richard
Lui refile le disque
À Jean Béliveau maintenant
Béliveau vers Marie-Philip Poulin
Ô superbe passe vers Cole Caufield
Qui s’échappe seul devant l’gardien
Le tir et le buuuuuuuuuuuuuut
À l’occasion, il arrive à l’Oreille tendue d’écrire de petites choses sur Maurice Richard, le plus célèbre joueur des Canadiens de Montréal — c’est du hockey.
Rebelote dans le quotidien montréalais le Devoir du jour (merci à Dave Noël pour l’invitation). Sous le titre «Maurice Richard n’est pas mort», l’Oreille réfléchit à la place du Rocket dans la société québécoise aujourd’hui.
Pourquoi ce texte ? Le 27 mai, il y aura 25 ans que Richard est mort.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Dans le dix-septième chapitre de son livre le CH et le peuple, Brendan Kelly se demande «Qui se souvient des Glorieux ?» (Les Glorieux est une des nombreuses façons de surnommer les Canadiens de Montréal — c’est du hockey et de la langue de puck.) Réponse : de moins en moins de gens.
Au même moment, la RBC, qui commandite les chandails des Canadiens, diffuse une publicité dans laquelle on peut entendre ceci, dans un bar : «Parce que faire du bruit en encourageant ton équipe, ça c’est glorieux.»