Maurice Richard au mur

En 2015, les productions Murale A’shop commandent à Zek One et Dodo Ose une murale pour honorer Maurice Richard, l’ancien joueur des Canadiens — c’est du hockey. Elle se trouve rue Fleury, à Montréal.

Murale de Maurice Richard, rue Fleury, Montréal

À l’été 2020, pour le siège social montréalais de la banque TD, le même Zek a proposé une série sur les «Grands Montréalais». Parmi eux, encore une fois, Maurice Richard.

Murale de Maurice Richard, siège social de la banque TD, Montréal

À ces deux œuvres ajoutons celle-ci, qu’on peut voir à l’intérieur du Forum Pepsi AMC.

Murale de Maurice Richard, Forum Pepsi AMC, Montréal

Les murs montréalais parlent du Rocket.

P.-S.—Le visage de Maurice Richard se trouve aussi sur des murs d’hôtel.

Former notre belle jeunesse

Les recrues des Canadiens de Montréal — c’est du hockey — ont commencé hier leur camp d’entraînement. L’Oreille tendue a pensé à elles en tombant sur cette photo des années 1920 dans l’ouvrage Howie Morenz. Hockey’s First Superstar de Dean Robinson (1982, p. 61).

Les joueurs des Canadiens s’entraînent en pleine nature dans les années 1920

Sur Twitter, on a quelquefois commenté la photo, le plus souvent avec humour. «Cette photo a également le mérite de prouver une fois pour toutes la théorie voulant que Stonehenge a été construit par des hockeyeurs du Néolithique», écrit Alex Benjamin. Mr. V. s’interroge : «Ils s’entraînaient à soulever la coupe ? Une tradition qui s’est perdue.» Sylvain Lemay va dans le même sens : «À l’époque où le soulèvement de la Coupe Stanley faisait partie du camp d’entraînement des Canadiens.»

Autres temps, autres mœurs, en effet.

P.S.—Pourquoi lire cet ouvrage ? Parce que.

 

Référence

Robinson, Dean, Howie Morenz. Hockey’s First Superstar, Erin, The Boston Mills Press, 1982, 165 p. Ill.

Onomastique de puck

Contrairement à la plupart des professeurs d’université, les sportifs ont très souvent droit à un surnom. Au hockey, Maurice Richard était Le Rocket; Jean Béliveau, Le Gros Bill; Georges Vézina, Le Concombre de Chicoutimi.

Une publicité lancée il y a deux jours évoque deux de ces surnoms.

https://www.youtube.com/watch?v=RAFMwULqBsQ

 

Patrick Roy parle d’un petit contenant de frites ? Bien sûr : Casseau est son surnom. Mario Tremblay se délecte par avance d’une tarte aux bleuets ? Qu’attendre de plus du Bleuet bionique ?

P.-S.—Pourquoi rassembler ces deux joueurs ? Parce que.

 

[Complément du 25 décembre 2021]

Version romanesque, chez Maxime Raymond Bock : «Morel a perdu son intérêt pour le hockey l’an dernier quand Peanut a échangé Casseau contre une caisse de pucks, lequel Casseau s’est empressé d’aller gagner la coupe dans les Rocheuses, avec feu les Nordiques par-dessus le marché. Un beau duo de perdants, Peanut et son Bleuet de coach» (2021, p. 281). Peanut est, bien sûr, Réjean Houle.

 

Référence

Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.

Le Rocket et le prince

La reine Élisabeth II, le prince Philip, le gouverneur général Vincent Massey, Lucille et Maurice Richard, 1959, Rideau Hall, Ottawa

Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg, est mort aujourd’hui. Quel lien peut-il bien avoir avec Maurice «Le Rocket» Richard, le célèbre numéro 9 des Canadiens de Montréal — c’est du hockey ? Leurs chemins se sont croisés à quelques reprises.

La future reine du Canada, Élisabeth, et son mari, ledit prince Philip, assistent à un match des Canadiens le 29 octobre 1951, au Forum de Montréal. Ils verront Richard marquer deux buts, ses 298e et 299e. Selon Jean-Marie Pellerin (1976, p. 172), le prince aurait alors adressé ces mots à l’ailier droit : «Nice going, Rocket» (Bien joué, Rocket). L’année suivante, le Rocket enverra au couple royal la rondelle de son 325e but (p. 201).

Richard rencontrera le couple devenu royal en 1959. D’après Robert Rumilly (1978, vol. 2, p. 697), le 24 juin, le yacht royal Britannia accoste à Montréal et un dîner est organisé à bord, auquel participent le maire de Montréal Sarto Fournier, le quart-arrière des Alouettes Sam Etcheverry et Maurice Richard — les deux sportifs avaient auparavant participé au défilé de la Saint-Jean. (Une recherche très rapide dans les journaux de l’époque ne permet pas de confirmer les dires de Rumilly.) Le 1er juillet, à Rideau Hall, rebelote : le prince et le scoreur «parlèrent évidemment de hockey, pendant que Mme Richard et la reine parlaient de leurs enfants et leur éducation», dixit Jean-Marie Pellerin (p. 456).

Le prince Philip, en 1999, se souviendra du match de 1951 quand, sur papier à en-tête de Buckingham Palace, il félicitera publiquement le Rocket au moment du dévoilement de la télésérie Maurice Richard.

Tous les chemins mènent au Rocket.

 

Références

Maurice Richard. Histoire d’un Canadien / The Maurice Rocket Richard Story, docudrame de quatre heures en deux parties, 1999 : 1921; 1951. Réalisation : Jean-Claude Lord et Pauline Payette. Production : L’information essentielle.

Pellerin, Jean-Marie, l’Idole d’un peuple. Maurice Richard, Montréal, Éditions de l’Homme, 1976, 517 p. Ill. Rééd. : Maurice Richard. L’idole d’un peuple, Montréal, Éditions Trustar, 1998, 570 p. Ill.

Rumilly, Robert, Maurice Duplessis et son temps, Montréal, Fides, coll. «Bibliothèque canadienne-française. Histoire et documents», 1978, 2 vol. : tome I (1890-1944), 720 p.; tome 2 (1944-1959), 747 p. Ill.