Autopromotion 353

Cet après-midi, vers 15 h, l’Oreille tendue sera au micro de Jean-Charles Lajoie, de la station de radio 91.9, pour parler de l’émeute de 1955 à la suite de la suspension de Maurice Richard — c’est du hockey.

Il a déjà été question ici de cette émeute à plusieurs reprises.

L’Oreille s’appuiera sur son livre de 2006 :

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

 

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici, à partir de la 25e minute.

 

[Complément du 12 décembre 2018]

Autopromotion 287

L’Oreille tendue a beaucoup écrit sur Maurice Richard et, nécessairement, sur l’émeute du 17 mars 1955 qui a suivi la suspension de ce joueur, le plus célèbre des Canadiens de Montréal — c’est du hockey.

Elle en a aussi souvent parlé. C’est encore le cas aujourd’hui.

 

[Complément du jour]

 

Référence

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Pleurer avec Maurice Richard

Maurice Richard pleurant, Forum de Montréal, 11 mars 1996

Le 11 mars 1996, un dernier match de hockey était disputé au Forum de Montréal, sur la rue Sainte-Catherine Ouest, à l’intersection de l’avenue Atwater; dans les jours qui suivirent allait être inauguré le nouveau complexe sportif où se dérouleraient dorénavant les matchs des Canadiens, le Centre Molson, devenu depuis le Centre Bell. Après le match, une cérémonie, scénarisée par Réjean Tremblay et mise en scène par Denis Bouchard, avait été organisée pour marquer le passage d’un lieu à l’autre. Devant environ 18 000 spectateurs, dont plus de 1 500 debout, des joueurs du présent et des joueurs d’hier se passaient de la main à la main un flambeau incarnant la tradition des Flying Frenchmen, selon l’expression longtemps utilisée pour marquer à la fois le caractère ethnique (Frenchmen) et la spécificité (la rapidité : Flying) de l’équipe. Parmi ces joueurs du passé, il y en avait qui seraient appelés, un jour, à faire partie des fantômes du Forum. Dans le discours de presse qui a suivi l’événement, on a beaucoup insisté sur le caractère familial de la cérémonie : les Glorieux, d’hier à aujourd’hui, formeraient une grande famille et des familles se seraient réunies au Forum pour marquer la fin de son utilisation comme aréna. Au sein de ces familles, un patrimoine serait transmis, un passé commun fait d’images continuellement reprises, de figures connues, de faits d’armes transmis de génération en génération, d’expressions toutes faites. C’était cela le Forum : la foule, le flambeau, les fantômes, la famille, la filiation.

Au cours de la cérémonie, Maurice Richard — le plus célèbre porte-couleurs de la plus célèbre équipe de hockey au monde — faisait partie des joueurs appelés à se passer le flambeau. Il est présenté par Richard Garneau, le maître de cérémonie de la soirée, comme «le cœur et l’âme du Forum». Il reçoit une ovation nourrie. Le quotidien montréalais la Presse dit, le lendemain, qu’elle aurait duré «tout près de sept minutes» (12 mars 1996, p. S3), ce que semblent corroborer des images disponibles sur YouTube. Par la suite, cette durée variera considérablement selon les sources : huit minutes, neuf, dix, onze, quinze, seize, voire vingt (chez Bob Bissonnette, dans sa chanson «J’accroche mes patins» en 2012). Maurice Richard, qui ne sait plus où se mettre, pleure, et ses admirateurs avec lui, ceux qui l’ont vu jouer autant que ceux qui n’ont qu’entendu parler de lui (la majorité), en famille.

Récit mythique pour lieu et personnage mythiques.

P.-S. — Rappelons qu’il était possible, au moment de la fermeture du Forum en 1996, d’acheter un ou plusieurs de ses sièges. Depuis, les lieux sont occupés par des salles de cinéma. On y a conservé des souvenirs de leur première vocation : des sièges, une statue de Maurice Richard, une murale le représentant, etc.

[Ce texte reprend des analyses publiées dans les Yeux de Maurice Richard (2006) et d’autres présentées lors d’un colloque en 2012 à l’Université d’Ottawa.]

 

 

[Complément du 14 juin 2021]

Il y a une bière qui commémore cet évènement.

 

Référence

Melançon, Benoît, les Yeux de Maurice Richard. Une histoire culturelle, Montréal, Fides, 2006, 279 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Nouvelle édition, revue et augmentée : Montréal, Fides, 2008, 312 p. 18 illustrations en couleurs; 24 illustrations en noir et blanc. Préface d’Antoine Del Busso. Traduction : The Rocket. A Cultural History of Maurice Richard, Vancouver, Toronto et Berkeley, Greystone Books, D&M Publishers Inc., 2009, 304 p. 26 illustrations en couleurs; 27 illustrations en noir et blanc. Traduction de Fred A. Reed. Préface de Roy MacGregor. Postface de Jean Béliveau. Édition de poche : Montréal, Fides, coll. «Biblio-Fides», 2012, 312 p. 42 illustrations en noir et blanc. Préface de Guylaine Girard.

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Collection inutile du lundi matin

Dix artistes portant le maillot des Canadiens de Montréal, collage

Vous êtes dans le domaine de la musique et vous voulez montrer que vous êtes proche de votre public montréalo-québéco-canadien ? Rien de plus simple : portez, sur scène, un maillot des Canadiens de Montréal — c’est du hockey. (Vous obtiendrez un point bonus si vous portez le numéro 9 de Maurice «Rocket» Richard.)

C’est ce qu’ont pensé Robert Charlebois, Céline Dion, France Gall, Billy Joel, Koriass, Éric Lapointe, Kent Nagano, Shania Twain, Wyclef Jean et Gilles Vigneault. La liste n’est évidemment pas close.

P.-S. — L’Oreille tendue a pas mal écrit sur les liens de la chanson et du hockey. Voyez, par exemple, ici.

 

[Complément du 30 novembre 2018]

John Lennon aussi, en 1969, avec le numéro 5 de Gilles Tremblay.

Yoko Ono, John Lennon et le chandail des Canadiens, 1969
[Complément du 24 juin 2021]

Au menu du jour : Gino Vanelli, Snoop Dogg, Roch Voisine, Young MC, Ginette Reno, Marie-Mai, Loco Locass, Kesha, Émile Bilodeau.

Collage de neuf artistes portant le maillot des Canadiens de Montréal

 

L’exploitation

Contrat de Maurice Richard pour la saison 1956-1957

L’image est reprise à l’envi.

En 2003, Normand Lester, dans le Livre noir du Canada anglais 3, écrit : «Maurice Richard [c’est du hockey] était sous-payé et exploité parce qu’il était canadien-français» (p. 10). Dans Lance et compte. La reconquête (2004), un des avatars de la série télévisée hockeyistique de Réjean Tremblay, Jérôme Labrie, un agent de joueurs, fait un discours dans le vestiaire du National de Québec : «Maurice Richard était un esclave.» Cette semaine, c’était au tour de figures connues des arts martiaux mixtes de se rassembler en association : «Maurice Richard se faisait exploiter à l’époque. Guy Lafleur aussi. Et on parle des meilleurs joueurs de leur temps. Aujourd’hui, les joueurs ne se font plus exploiter parce qu’ils ont une association», a déclaré Georges Saint-Pierre à cette occasion.

On impute souvent cette supposée exploitation à des motifs «ethniques» : Maurice Richard aurait été exploité par des Canadiens anglais, parce que lui-même était canadien-français. C’est évidemment un peu plus compliqué que cela.

En effet, à l’époque de Richard, il y a eu au moins un joueur (brièvement) mieux payé que lui, mais c’était lui aussi un Canadien français, Jean Béliveau, qui rappelle le fait dans ses Mémoires en 2005 (p. 282). Or Jean Béliveau était alors une recrue; Maurice Richard jouait depuis une dizaine d’années et était la vedette incontestée de son équipe, les Canadiens de Montréal. Le premier savait défendre ses intérêts; le second, beaucoup moins. Peu importe la nature des patrons avec lesquels ils négociaient.

Il est vrai que les histoires opposant les bons aux méchants sont plus faciles à raconter.

P.-S. — Ce texte reprend et développe un passage d’un article publié par l’Oreille tendue il y a une dizaine d’années.

 

Référence

Béliveau, Jean, Chrystian Goyens et Allan Turowetz, Ma vie bleu-blanc-rouge, Montréal, Hurtubise HMH, 2005, 355 p. Ill. Préface de Dickie Moore. Avant-propos d’Allan Turowetz. Traduction et adaptation de Christian Tremblay. Édition originale : 1994.

Lester, Normand, «1. La discrimination dans le sport. Maurice Richard : la fierté d’un peuple», dans le Livre noir du Canada anglais 3, Montréal, Les Intouchables, 2003, p. 14-26.

Melançon, Benoît, «Écrire Maurice Richard. Culture savante, culture populaire, culture sportive», Globe. Revue internationale d’études québécoises, 9, 2, 2006 [2007], p. 109-135. https://doi.org/1866/28632

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture