Enfin

Le Québec regorge de capitales. L’Oreille tendue en a recensé des dizaines.

Voilà pourquoi un titre récent du Devoir la réjouit : «Montréal n’est pas une capitale de la mode» (15 février 2013, p. A9).

C’est, en quelque sorte, une bonne nouvelle.

(Il n’est pas tout à fait sûr que la satisfaction de l’Oreille soit partagée par l’auteur du texte que coiffe ce titre.)

Retour en capitale

Devant, pour d’excellentes raisons, passer la journée dans la Vieille Capitale (Québec), l’Oreille tendue se rend compte qu’il y a quelques mois qu’elle n’a pas vidé sa besace à capitales. Qu’y trouve-t-on, s’agissant de Montréal ? Que c’est une capitale diversifiée. Des exemples ?

«Montréal, capitale de la contravention» (la Presse, 30 août 2012, p. A1).

«Montréal, capitale de la bière sans gluten […] ?» (Twitter, 8 mai 2012).

«Québec et Montréal, capitales mondiales du patrimoine en 2008» (le Devoir, 1er octobre 2007, p. A3).

«Montréal, capitale musicale du Canada» (la Presse, 9 décembre 2009, Arts et spectacles, p. 2).

«Montréal, capitale culturelle ? Plus que jamais» (la Presse, 3 janvier 2004).

Voilà une ville riche — une métropole, comme dans «Montréal, métropole numérique !» (la Presse, 19 janvier 2012, cahier Affaires, p. 9).

À la vôtre !

Il y a les capitales autoproclamées : elles sont trop nombreuses pour être toutes recensées.

Il y a aussi les capitales désignées par des instances officielles. Ainsi, la société Radio-Canada est actuellement à la recherche de «la capitale santé» du Canada.

Annonce du site de Radio-Canada, 2012

Avis aux intéressés.

La capitalisation, sous ses deux espèces

Il y a, communément, l’«Action de capitaliser» (le Petit Robert, édition numérique de 2010). C’est affaire d’argent à amasser.

Une lectrice québécoparisienne de l’Oreille tendue propose, pour sa part, d’appeler capitalisation l’obsession de la capitale. L’Oreille se range volontiers à cette proposition.

Cette lectrice accompagne sa proposition d’un hyperlien. Icelui fait apparaître l’illustration suivante :

«Paris capitale», 2012

Est-ce à dire que la capitalisation ne serait pas un mal proprement québécois ? Il faudra se pencher sur cette question et voir quelles sont ses conséquences sur l’identité provinciale.