Chantons la langue avec Luc De Larochelière et Andrea Lindsay

Jeux de la francophonie canadienne, Gatineau, 2014, logo

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Luc De Larochelière et Andrea Lindsay, «D’un accent à l’autre» (Chanson thème des Jeux de la francophonie canadienne, Gatineau), 2014

 

On se parle, s’écoute et se comprend
On s’espère, s’attend, on prend le temps
Car on s’aime d’un accent à l’autre
On se donne nos plaines, nos monts, nos champs
Tous nos bois et tous nos océans
Tout ça dans des mots qui sont les nôtres
Oui dans des mots qui sont les nôtres
J’aime ton sourire
T’entendre dire
Que tu m’aimes et me comprends
Et dans tous nos accents
J’aime tes regards
Comme des miroirs
Et j’y passe de temps en temps
Car oui je t’aime et je t’attends
On s’appelle, se donne des rendez-vous
À la rivière qui coule entre nous
Car on s’aime d’un accent à l’autre
Sans oublier où on a pu naître
Tout ce qu’on veut, nous, c’est se connaître
Se sentir unis parmi les autres
Oui d’être unis parmi les autres
J’aime ton sourire
T’entendre dire
Que tu m’aimes et me comprends
Et dans tous nos accents
J’aime tes regards
Comme des miroirs
Et j’y passe de temps en temps
Car oui je t’aime et je t’attends
Je t’attends
Moi j’y serai à la rivière
Sous la pluie ou dans la lumière
Car je t’espère depuis longtemps
J’aime ton sourire
T’entendre dire
Que tu m’aimes et me comprends
Et dans tous nos accents
J’aime tes regards
Comme des miroirs
Et j’y passe de temps en temps
Car oui je t’aime et je t’attends
J’aime ton sourire
T’entendre dire
Que tu m’aimes et me comprends
Et dans tous nos accents
J’aime tes regards
Comme des miroirs
Et j’y passe de temps en temps
Car oui je t’aime et je t’attends
J’aime ton sourire
T’entendre dire
Que tu m’aimes et me comprends
Et dans tous nos accents
J’aime tes regards
Comme des miroirs
Et j’y passe de temps en temps
Car oui je t’aime et je t’attends
J’aime ton sourire
T’entendre dire
Que tu m’aimes et me comprends

 

Chantons la langue avec Mononc’ Serge et Anonymus

Mononc’ Serge et Anonymus, Métal canadien-français, 2024, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Mononc’ Serge et Anonymus, «Shitty accent», Métal canadien-français, 2024

 

The place
I was raised
Was called
Sainte-Thérèse
A shithole
Where people
Have a goddam horrible shitty accent
When you come from there
It’s inevitable
Your accent his just horrible
And that’s why
The minute I open my mouth
Everybody finds how I got
A shitty accent
Real shitty accent
I wanna sing like Sting
But I sound like shit
’Cause my accent is shitty
Everything but pretty
I will never be famous
I’m so ridiculous
With my accent
Awful ugly shitty accent
I wanna be on every TV screen
On the cover of every magazine
I wanna win all the Grammys
And kiss all the groupies
I wanna tour in America
Like Aerosmith and Metallica
But I will never do so
Because as you know
I got a shitty accent
Real shitty accent
I wanna kill my parents
For giving me that accent
That accent of mine
Which is eveything but fine
I’m not glad
I’m so sad
I think I’m turning mad
’Cause my accent
This shitty cheesy ugly
It is such a shame
I think I’m gonna cut my veins
’Cause of that accent

 

Chantons la langue avec Gaële

Gaële, Diamant de papier, 2010, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Gaële, «L’accent d’icitte», Diamant de papier, 2010

 

(Voix de Richard Desjardins)

Faque l’aut fois j’parlais avec le bonhomme
I m’dit «Astheure t’es t’un grand bum
Commence à être temps que tu sacres le camp»

(Voix de Gaële)

Pardon ? Vous dites ?

(Voix de Richard Desjardins)

Parce que vois-tu les règelments c’est fait pour être sui
Pis ceux qui suisent pas
Ben qu’y s’en vont
Décâlisse
Attends pas que la police a moisisse

(Voix de Gaële)

Excusez-moi j’ai pas bien compris
Pourriez-vous répéter s’il vous plaît

(Voix de Richard Desjardins)

Faque quand j’ai vu quj’voyais pu
J’ai ben vu quj’voyais rien
Rien qu’à voir on voit ben
Qu’à noirceur on voit rien

(Voix de Gaële)

J’aurai jamais l’accent d’icitte
Pourtant c’est pas faute d’avoir essayé
Faut croire que malgré les années
Encore un peu de France m’habite
J’ai un accent moitié moitié
Voguant entre deux continents
De l’un je garde mes vingt ans
Dans l’autre un tout p’tit boutte de destinée

À part la neige et l’été indien
Les grands espaces les traîneaux à chien
Ô Canada j’le connaissais pas bien
Pis le Québec ben encore moins

En descendant d’l’avion plus aucun doute
Même si vos mots j’les pigeais pas pantoute
Gens du pays j’ai su qu’on s’aimerait
Jusqu’au bout de la route

Même si j’aurai jamais l’accent d’icitte
Pourtant c’est pas faute d’avoir essayé
Faut croire que malgré les années
Encore un peu de France m’habite
J’ai un accent moitié moitié
Voguant entre deux continents
De l’un je garde mes vingt ans
Dans l’autre un tout p’tit boutte de destinée

Trois francs six sous un dollar vingt-cinq cennes
Une pile de Pascal ou la face de la reine
Ma vie est aux deux tiers européenne
Pis un tiers américaine

De la bouche serrée à la mâchoire slaque
Du putain d’merde à l’ostie d’tabarnak
Au fil des années j’ai tissé les trésors
De ma langue bric-à-brac

Pas besoin de carte ou d’encyclopédie
Ça m’a pris dix ans j’ai enfin compris
Mon accent c’est pas une maladie
Mais mon plus beau pays

Même si j’aurai jamais l’accent d’icitte
Pourtant c’est pas faute d’avoir essayé
Faut croire que malgré les années
Encore un peu de France m’habite
J’ai un accent moitié moitié
Voguant entre deux continents
De l’un je garde mes vingt ans
Dans l’autre un tout p’tit boutte de liberté

(Voix de Richard Desjardins)

Lette comme qu’a l’est
Avec le chapeau lette comme qu’a l’a
Qu’a rise don d’elle avant qu’a rise des autres

 

P.-S.—Vous avez l’oreille : il a déjà été question de Gaële ici.

P.-P.-S.—Certaines paroles dites par Richard Desjardins sont tirées de la chanson «Le chant du bum». D’autres d’ailleurs…

 

Chantons la langue avec French B

Dessin de French B sur Apple Music

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

French B, «Je me souviens» / «Je m’en souviens», 1989

 

Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one

Je me souviens
Je me souviens

[Voix de Charles de Gaulle] Vive le Québec, Vive le [Voix de femme] Canada
[Voix de Charles de Gaulle] Vive le Québec, Vive le [Voix de femme] Ca-Canada
[Voix de Charles de Gaulle] Vive le Qué-Québec, Vive le Québec libre !
[Voix de Robert Charlebois] Sacrament !

Je me souviens
Je me souviens

J’m’en souviens d’la langue
D’la langue de Lepage
Pis celle de Tremblay
Et je parle la langue
De Ferron, de Gauvreau et de PDG
J’me souviens à mort
Du Vent du Mont Schärr !
M’as être encore pris pour tapiner Paris
Parce que la chicane est poignée dans cabane

Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one
Bill, Bill, Bill one o one, Bill one o one

Je me souviens
Je me souviens

J’m’en souviens d’la langue
De la langue des french kiss
J’m’en souviens encore
Mais pour combien de temps ?
J’m’en souviens tellement
Je la mettrais dans le vinaigre
Pour qu’elle dure plus longtemps
T’en souviens-tu d’la langue ?
Do you remember when we were French ?

Je me souviens
Je me souviens
Je me souviens
Je me souviens
Je me souviens
Je me souviens
Je me souviens
Je me souviens

 

P.-S.—Outre les paroles chantées par French B, on entend aussi des phrases en anglais et en français (Jacques Parizeau, Robert Bourassa, etc.).

P.-P.-S.—La formule «la langue de x» est commune, notamment au Québec.

P.-P.-P.-S.—En 2018, Johanne Melançon — pas de lien avec l’Oreille tendue — a étudié cette chanson et son vidéoclip : «Des lieux de mémoire sont […] convoqués par les paroles et par les images; ces événements historiques et ces symboles sont rappelés à la mémoire pour nourrir un discours engagé, cherchant à sensibiliser à une certaine urgence d’agir» (§ 9).

 

Référence

Melançon, Johanne, «La chanson québécoise, vecteur de l’histoire, de la mémoire et de l’identité», dans Marc Bergère, Hélène Harter, Catherine Hinault, Éric Pierre et Jean-François Tanguy (édit.), Mémoires canadiennes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. «Des Amériques», 2018, p. 197-206. https://doi.org/10.4000/books.pur.138885

 

Chantons la langue avec Michel Rivard

Album Michel Rivard, 1989, pochette

(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Michel Rivard, «Le cœur de ma vie», album Michel Rivard, 1989

 

C’est la langue qui court dans les rues de ma ville
Comme une chanson d’amour, au refrain malhabile
Elle est fière et rebelle et se blesse souvent
Sur les murs des gratte-ciel, contre les tours d’argent

Elle n’est pas toujours belle on la malmène un peu
C’est pas toujours facile d’être seule au milieu
D’un continent immense où ils règlent le jeu
Où ils mènent la danse, où ils sont si nombreux

Elle n’est pas toujours belle mais vivante elle se bat
En mémoire fidèle, de nos maux de nos voix
De nos éclats de rire et de colère aussi
C’est la langue de mon cœur, et le cœur de ma vie

On la parle tout bas aux moments de tendresse
Elle a des mots si doux qu’il se fondent aux caresses
Mais quand il faut crier qu’on est là qu’on existe
Elle a le son qui mord, et les mots qui résistent

C’est une langue de France aux accents d’Amérique
Elle déjoue le silence à grands coups de musique
C’est la langue de mon cœur et le cœur de ma vie
Que jamais elle ne meure, que jamais on ne l’oublie
Que jamais elle ne meure que jamais on ne l’oublie

Il faut pour la défendre la parler de son mieux
Il faut la faire entendre, faut la secouer un peu
Il faut la faire aimer à ces gens près de nous
Qui se croient menacés, de nous savoir debout

Il faut la faire aimer à ces gens de partout
Venus trouver chez nous un goût de liberté
Elle a les mots qu’il faut pour nommer le pays
Pour qu’on parle de lui, qu’on le chante tout haut

C’est une langue de France aux accents d’Amérique
Elle déjoue le silence à grands coups de musique
C’est la langue de mon cœur et le cœur de ma vie
Que jamais elle ne meure, que jamais on ne l’oublie
Que jamais elle ne meure que jamais on ne l’oublie

C’est la langue de mon cœur et le cœur de ma vie
Que jamais elle ne meure que jamais on ne l’oublie

C’est la langue de mon cœur et le cœur de ma vie
Que jamais elle ne meure que jamais on ne l’oublie

C’est la langue de mon cœur
Que jamais elle ne meure
Que jamais elle ne meure
Que jamais elle ne meure

 

P.-S.—«Faire aimer» la langue ? Ça se discute.

P.-P.-S.—Commentaire du compositeur sur sa composition : «Je l’ai écrite parce que, à ce moment-là, j’avais besoin de dire que ma langue meurt, explique-t-il. Et j’étais un petit peu en réaction à la chanson sur la langue d’Yves Duteil qui présentait une vision absolument carte postale du Québec. Je n’ai jamais vraiment embarqué dans cette chanson-là, alors j’avais besoin d’en faire une» (la Presse+, 23 juin 2024).