L’oreille tendue de… Marcel Pagnol

Marcel Pagnol, le Temps des amours, éd. 2004, couverture

«Il les écouta tout en marchant, la tête basse, et l’oreille tendue : puis il déclara tout bêtement que “ce n’était pas mal”, puis me fit stupidement remarquer que cette hache devait être bien petite pour n’avoir fourni qu’une plume, et il nous expliqua fort sérieusement qu’une cognée de bûcheron pèse dans les trois kilos, et qu’avec trois kilos d’acier on pouvait faire deux cents boîtes de plumes sergent-major.»

Marcel Pagnol, le Temps des amours, Paris, De Fallois, coll. «Fortunio», 2004, 259 p., p. 97-98. Édition originale : 1977.

L’oreille tendue de… Marie-Anne Poggi

«Inspirée d’un vers tiré du recueil The Country Between Us (1981) de la poétesse, professeure et activiste américaine Carolyn Forché, la question posée dans le titre [«Combien de temps faut-il pour qu’une voix atteigne l’autre ?»] est intéressante et d’autant plus pertinente depuis le 13 mars 2020. De tout temps, les gens s’expriment à travers l’art ou d’autres médiums. Mais pour qu’un échange ait lieu, il faut écouter l’autre. Avons-nous vraiment l’oreille tendue ?»

Marie-Anne Poggi, «Le billet de la semaine», entrée de blogue, les Irrésistibles, Bibliothèques Montréal, 21 octobre 2021.

L’oreille tendue de… Marcel Pagnol

Marcel Pagnol, le Château de ma mère, éd. 2004, couverture

«Je parcourais une vingtaine de mètres, l’œil aux aguets, l’oreille tendue. Puis je m’arrêtais, j’écoutais le silence… Enfin, je faisais signe à ma mère et à mon frère, qui attendaient à l’abri du plus gros buisson. Ils arrivaient alors en courant, et venaient se blottir derrière moi. Enfin paraissait mon père, un carnet à la main. Il fallait toujours l’attendre un moment, car il prenait fort gravement des notes.»

Marcel Pagnol, le Château de ma mère, Paris, De Fallois, coll. «Fortunio», 2004, 240 p., p. 152. Édition originale : 1957.

L’oreille tendue de… Simenon

Simenon, Maigret et la Grande Perche, éd. de 1972, couverture

«Après le bruit du timbre à l’intérieur, il y eut un long silence. Les deux hommes tendaient l’oreille, ayant l’un comme l’autre la certitude d’une présence de l’autre côté du panneau, et se regardaient. Enfin une chaîne fut décrochée, le pène joua, une mince fente dessina l’encadrement de la porte.»

Georges Simenon, Maigret et la Grande Perche, Paris, Presses Pocket, coll. «Presses Pocket», 795, 1972, 190 p., p. 40-41. Édition originale : 1951.