11111000000

Éric Plamondon, Pomme S, 2013

«Qu’est-ce qu’une trilogie ?
C’est la preuve par quatre que jamais deux sans trois» (p. 47).

 

L’Oreille tendue n’avait pas caché son enthousiasme à la lecture des deux premiers titres de la trilogie romanesque 1984 d’Éric Plamondon, Hongrie-Hollywood Express (2011) et Mayonnaise (2012). Le troisième, Pomme S, vient de paraître. Son enthousiasme est moins grand. Pourquoi ?

Le mode d’arrangement est le même que dans les deux premiers volumes. Le livre est composé de 113 textes, la plupart brefs, finement unis les uns aux autres par une série de correspondances. La linéarité n’a pas sa place ici, et c’est un choix esthétique qui se tient parfaitement.

Le point de vue narratif est toujours aussi éclaté, entre je et il, le personnage-narrateur de Gabriel Rivages et un narrateur omniscient (ou plusieurs).

Au cœur d’Hongrie-Hollywood Express, il y avait une figure, celle de Johnny Weissmuller, mort en 1984. Dans Mayonnaise, il s’agissait de Richard Brautigan, qui s’est tué la même année. C’est Steve Jobs qui est le pivot de Pomme S, lui qui a mis sur le marché un nouvel ordinateur il y a 29 ans. C’est résumé en un chapitre, le quatorzième, «1984» : «En 1984, Johnny Weissmuller meurt de vieillesse. Richard Brautigan se tire une balle dans la tête et Gabriel Rivages perd sa virginité. C’est aussi l’année où Apple lance le Macintosh» (p. 39).

L’érudition — cinématographique, littéraire, musicale, scientifique, informatique, etc. — ne se dément pas, de même que le sens de la formule — Isaac Newton ? «une pomme, un homme, la lune» (p. 81).

Ce roman si conscient de lui-même est une démonstration, tout à fait convaincante, de la nécessité et du pouvoir des histoires : «Je raconte, donc je suis» (p. 173). Les derniers mots du livre (et donc de la trilogie) sont «Il était une fois…» (p. 233).

Pourquoi, alors, cet intérêt tempéré de la part de l’Oreille ?

Cela tient peut-être à deux des lignes de force du roman et, surtout, à l’insistance du romancier à ne jamais les perdre de vue.

Il y a la question des origines. Celles de Steve Jobs, enfant adopté («La piste des origines est parfois une fausse piste», p. 41). Celles de l’informatique, puis de l’ordinateur personnel, qui rassemblent, dans un beau désordre, Jobs, Steve Wozniak, Ron Wayne, Alan Turing, Norbert Wiener, Ada Lovelace, Fou-hi, Thomas Edison, Joseph Marie Jacquard, Jacques de Vaucanson, Charles Babbage, Doug Engelbart, Vannevar Bush, Pascal, Einstein, d’autres encore. Celles du monde, avec Adam, Ève et une pomme. Et, surtout, celles de la famille nucléaire (lui, elle, leur enfant) : un des narrateurs raconte ses joies de père, de la naissance à la préadolescence de son fils; ces pages, exemptes d’ironie, ne sont pas les plus convaincantes du livre, du moins sur le plan de l’écriture.

La deuxième ligne de force du roman, titre oblige, est la pomme. Comme dans Apple Computer («Apple, Pomme, ça ne pouvait pas être plus simple», p. 79) et son logo. Comme dans la commande de sauvegarde informatique, pomme + s. Comme dans la pomme d’Adam. Comme, on l’a vu, dans le jardin d’Éden. Comme dans la pomme empoisonnée avec laquelle Alan Turing se serait suicidé. Comme dans celle qui serait tombée, ou pas, sur la tête d’Isaac Newton. Comme dans l’œuvre de Magritte. Comme dans le jus de pomme que la mère de Jobs lui fait boire.

Devant cette insistance à faire tenir ensemble les fils du récit, on en vient à se demander si l’écriture, en exposant aussi systématiquement son mode de fonctionnement, n’est pas en train de se retourner contre elle-même. Est-ce pour cela que le mot jubilatoire n’apparaît pas le meilleur pour parler de Pomme S ?

P.-S. — Pourquoi ce titre («11111000000») ? Parce qu’il représente 1984 en binaire (p. 108).

P.-P.-S. — L’Oreille — plus précisément : le pion en elle — est triste. Au Quartanier — au Quartanier ! —, on confond «dispendieux» et «cher» (p. 98), on appelle un quart, au football, un «quart-temps» (p. 102), on parle de «connexion Fire Wire» au lieu de «connexion USB» (p. 106), on met deux «n» à Mona Lisa (p. 131 et p. 152) et on oublie un «ne» (p. 133).

 

Références

Plamondon, Éric, Hongrie-Hollywood Express. Roman. 1984 — Volume I, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 44, 2011, 164 p.

Plamondon, Éric, Mayonnaise. Roman. 1984 — Volume II, Montréal, Le quartanier, «série QR», 49, 2012, 200 p.

Plamondon, Éric, Pomme S. Roman. 1984 — Volume III, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 63, 2013, 232 p. Ill.

François Bon n’est pas un écrivain imperturbable

François Bon, Après le livre, 2011

La position de François Bon, s’agissant du livre et de la littérature aujourd’hui, est claire : «Nous sommes déjà après le livre» (p. 270) sont les derniers mots d’Après le livre (2011).

Il ne s’agit pas de futurologie, mais du constat de ce qui a changé en matière d’écriture depuis l’apparition du Web. Bon est sensible à toutes les «mutations» nées de cette apparition, sans jamais céder au vocabulaire des grands prêtres (révolution, changement sociétal, etc.). Il préfère parler de «basculement» (p. 243), de «déplacement de frontière» (p. 259), de «“bousculement”» (p. 260), de «période de chamboulements et mutations» (p. 260), de «monde mouvant [qui] s’ouvre juste» (p. 269). Les oppositions tranchées ne servent à rien :

Les débats qui opposent de façon binaire un équilibre à un autre équilibre sont vite stériles : c’est le déplacement qu’il faut examiner, et comment nous avons — faute de savoir le conduire — à nous y comporter, et le penser, affrontant une suite de paradigmes chacun fluides, périssables autant que nos appareils, mobiles autant que le regard fasciné que nous portons sur nos propres usages d’écriture et ce qui en a changé en quinze ans (p. 9).

Pourtant, il sait que tout bouge (ou a bougé) : les technologies de l’écrivain — «L’écriture a toujours été une technologie. On a simplement changé d’appareil» (p. 188) —, les bibliothèques — lieu privé, lieu public —, les supports de lecture, le rapport de l’écrivain à ses brouillons, la temporalité des textes, ce qui inscrit le créateur dans une collectivité, etc.

Pour interpréter cela, il faut entrecroiser les histoires. François Bon remonte aux tablettes d’argile, il s’interroge sur le rouleau et le codex, il raconte son histoire personnelle, il rappelle, à fort juste titre, qu’il y a déjà une histoire d’Internet — brève, mais à prendre en considération. Nous vivons peut-être après le livre, mais nous serons incapables de nous y retrouver si nous ne pensons pas, dans le même temps, le livre et son avant : «Lire en numérique ne s’oppose pas à notre histoire avec l’imprimé» (p. 103). Il est une façon d’échapper à l’approche «binaire» : il faut multiplier les exemples, venus de toutes les époques. Pour comprendre le numérique, Rabelais est aussi utile que Philippe De Jonckheere, Proust que Walter Benjamin, Flaubert que Roger Chartier, Sévigné que Dominique Charpin (Lire et écrire à Babylone, 2008).

Après le livre est fait de «chroniques» (p. 107, p. 202), chacune doublement titrée. Le premier mot, entre parenthèses, renvoie à des séries : écrire, traverses, technique, pratique (un seul texte), historique, biographique. Suit le titre de la chronique. En tête du livre : «(introduction) mutations rares, mais totales et irréversibles». À la fin : «(horizon) qu’est-ce que je regarde quand j’écris ?»

Pour conclure, deux choses.

Au début de «(historique) ultra-modernité de la tablette d’argile», François Bon écrit : «Parfois, on en voudrait aux archéologues, les meilleurs : on voudrait des réponses, ils ne proposent que des questions supplémentaires» (p. 231). Il est lui-même notre archéologue.

Dans la série «écrire», une de ses chroniques s’intitule «les écrivains imperturbables». Fondée sur l’anaphore de cette formule, elle brocarde ceux que caractérise la «défiance à l’égard du Web» (p. 219), qui, par exemple, utilisent le courrier électronique, mais refusent de voir que le numérique est devenu le lieu de la littérature. «À trop se protéger», ceux-là disparaîtront «sans trace» (p. 45). François Bon n’est pas un écrivain imperturbable.

 

Références

Bon, François, Après le livre, Paris, Seuil, 2011, 269 p.

Charpin, Dominique, Lire et écrire à Babylone, Paris, Presses universitaires de France, 2008, 320 p.

Montréal country

Marie-Hélène Poitras, Griffintown, édition de poche, 2013, couverture

Griffintown (2012), de Marie-Hélène Poitras, est un roman ambitieux. L’auteure y prend un quartier montréalais, celui du titre, pour en faire un lieu légendaire, mythique, épique (p. 162).

«Cette petite civilisation cochère et ses lois à l’ancienne» (p. 65) n’est pas la ville autour d’elle, ni même la réalité (p. 166). L’air de ce «Far Ouest» est différent de celui qu’on respire ailleurs, «poudré d’or» (p. 188). Avec les quartiers qui l’environnent, par exemple le «Far Est», les frontières sont (presque) étanches. Surtout, on y rencontre des personnages, hommes et bêtes, «plus grand[s] que nature» (p. 186).

Il y a les «hommes de chevaux» (passim), ceux qui conduisent les calèches du Vieux-Montréal et qu’on voit dans les rues de la ville comme dans l’écurie qui les héberge, eux et leur cheval; Boy, «Le cheval fondateur», celui dont la tête empaillée trône à l’Hôtel Saloon (p. 49); Mignonne, «la meilleure jument de Griffintown, la plus belle, la plus brave» (p. 57), «la Pégase mythique immaculée qui veille sur les chevaux de calèche» (p. 88), aujourd’hui morte; Laura Despatie, «la Mère», sorte de Ma Dalton mâtinée de pleureuse sicilienne; un shylock, «la Mouche», qui est le demi-frère de la Mère; Billy, le «dernier Irlandais»; Marie, «que l’on nommera un jour la Rose au cou cassé» (p. 25); d’autres, chacun avec sa triste histoire.

Griffintown commence par un meurtre, celui de Paul Despatie, «propriétaire de l’écurie et seigneur du domaine» (p. 15), et se termine par un incendie apocalyptique, dès longtemps annoncé et parfaitement nécessaire dans la logique tragique du récit. Il sera causé par «Ceux de la ville», fonctionnaires, promoteurs et mafieux, les «hommes à chapeaux noirs» (p. 186), rassemblés pour mettre la main, à tout prix, sur l’écurie, ce «château de tôle raboutée» (p. 179) :

Dans un gratte-ciel du centre-ville érigé en périphérie du Far Ouest, Ceux de la ville réunionnent autour d’une maquette du Projet Griffintown 2.0. Sur le site de l’écurie, là où s’emmêlent en rampant, façon jardin anglais, chardons, gueules-de-loup et fleurs de trèfle, s’élèvera une agglomération de «chalets urbains de luxe» avec vue sur le canal de Lachine (p. 109).

Pour l’essentiel, Marie-Hélène Poitras tient son pari. La métaphore chevaline est un brin trop appuyée : tout le lexique du cheval y passe. La présence des mafieux est grand-guignolesque. La correction linguistique n’est pas toujours au rendez-vous. Dans ce roman où l’on écrit toujours «le business», signe d’hypercorrection au Québec, où l’on dit plus volontiers «la business», on trouve également, sous la plume du narrateur, un personnage «décédé» (p. 49 — il est mort), des cartes d’affaires (p. 115 — ce sont des cartes professionnelles), un «œuf cuit dur» (p. 153 — s’il est cuit, il est dur). Un «coup» ne peut pas «se vouloir» (p. 51). Un onguent ne peut pas être «dispendieux» (p. 53). Quitter prend un complément (p. 153).

Dans un roman aussi exigeant, et justement exigeant, ça fait désordre.

 

Référence

Poitras, Marie-Hélène, Griffintown, Québec, Alto, coll. «Coda», 2013, 209 p. Édition originale : 2012.

«Ça me revient»

François Bon, Autobiographie des objets, 2012, couverture

«Avoir affaire au souvenir est plus riche
quand on est dans l’impossibilité de relire ou vérifier.»
François Bon, Autobiographie des objets

Au départ, une diffusion numérique sur tierslivre.net, le site de François Bon : des textes, chacun consacré à une chose ou à plusieurs, des images, des liens, des commentaires de lecteurs (l’Oreille tendue en a été, et assez souvent). Puis un livre papier, Autobiographie des objets (2012), reprenant les textes numériques, les réécrivant, les réorganisant — tout cela en profondeur. Les textes originaux ne sont plus sur tierslivre.net — du moins, ils ne sont plus visibles, mais ils sont sûrement archivés; en revanche, on peut y lire de nouveaux textes dans la même série, certains rédigés par François Bon, d’autres par des visiteurs du site (dont l’Oreille, encore une fois). Le projet est admirable, quels qu’en soient les supports.

Une question, sans cesse reprise : par où faire advenir les mémoires ? Par le nez, par l’oreille, par la main, par l’œil — très peu par le goût — et surtout par l’écriture et sa «tension imaginaire» (p. 35). Sortir du «grand tiroir à souvenirs dépareillés» (p. 211), dans le désordre, «la voix un peu haut perchée pour le cri» (p. 21), le «retour chariot» d’une vieille Remington (p. 47), l’apparition des couleurs en Mai 68 (p. 151, p. 179), «l’odeur du métro» parisien (p. 220), le «déclic» d’un projecteur à diapositives (p. 223), les vestes de cuir des pompiers (p. 224). Ce monde-là, qu’on croyait disparu : à tort. La «guerre humble qu’est la mémoire» (p. 61) : gagnée, du moins pour l’instant.

Plutôt que par les sens — au premier rang desquels la vision, malgré une longue méfiance envers la photographie et une «aversion» profonde pour le cinéma (p. 221) —, on pourrait réorganiser thématiquement le livre (et le site). On traiterait alors ensemble, mais ce serait dénaturer le mouvement du souvenir, la musique — Led Zeppelin, les Stones, les Beatles —, la littérature — Balzac, Proust, Kafka, Rabelais, Poe —, les lieux et les communautés — Moscou, New York, l’Inde, le Chili, le Québec, la Vendée, les librairies —, les voitures — elles «conditionnent» l’ensemble (p. 223) —, les livres — puisque le terme de cette traversée infinie est une «armoire aux livres».

Ou il y aurait des figures. L’arrière-grand-mère comme le cousin Jean-Claude, les aveugles. Le grand-père instituteur, celui de l’«armoire aux livres», et le grand-père vendeur de voitures. La mère (et ses livres), le père (avec lequel les relations deviendront un jour plus tendues). En arrière-plan, assez loin, les enfants, quelques amis, des écrivains aimés. Et, à l’horizon, l’écrivain que va devenir François Bon : «ce moment où j’avais renoncé à mon travail industriel pour l’aventure plus hasardeuse d’écrire un livre (et qui sera la limite temporelle des fragments rassemblés ici)» (p. 108).

Autobiographie des objets n’est le lieu d’aucune nostalgie : c’était; ce n’est plus; c’est comme ça — «J’appartiens à un monde disparu» (p. 38), «les mutations sont cruelles» (p. 141), «J’ai vu la fin de ce monde» (p. 219), «Le temps des objets a fini» (p. 232). François Bon préfère parler de «mélancolie» (p. 8), lui qui garde une «vénération intacte» pour quelques objets (p. 187). On notera bien quelques constats amers — «L’habileté des mains, j’ai toujours vécu comme un malheur de n’en pas disposer» (p. 189) — et quelques regrets — on ne lui a pas appris les plantes (p. 66), il ne sera jamais guitariste (p. 125), il aurait aimé «l’avoir conservée», cette autoharp (p. 139), il ne sait pas dessiner (p. 175).

Des regrets ? Chez l’auteur, peut-être, mais pas ici. Cette Autobiographie des objets, cet autoportrait, cette méthode de la mémoire — tout cela exige lecture et relecture.

P.-S. — Le projet d’ensemble convainc. Certaines phrases éblouissent : «Dans chacune d’elles [des boîtes], plusieurs dés à coudre, qui doivent pour elles quatre [l’arrière-grand-mère, les grands-mères, la mère] correspondre à un récit précis, d’où venu, par qui donné, et pourquoi gardé, même terni ou cabossé, ou si humble» (p. 105).

 

Référence

Bon, François, Autobiographie des objets, Paris, Seuil, coll. «Fiction & Cie», 2012, 244 p.

François Bon, Autobiographie des objets, édition de poche, 2013

L’Oreille sort

Une fois n’est pas coutume : l’Oreille tendue est allée au concert ce samedi.

Dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal, elle y a applaudi le Soweto Gospel Choir, à la Maison symphonique, la «chapelle» de l’Orchestre symphonique de Montréal, dixit André Ménard, le directeur artistique du FIJM.

Ils sont vingt sur scène, accompagnés par deux tambours et, à l’occasion, par un piano électrique et dirigés par un maître de chœur. Souvent, ils sifflent ou lancent des cris qui rappellent ceux des oiseaux. La rythmique est physique : ils tapent dans leurs mains, ils cognent le sol de leurs pieds. Ils sont ensemble depuis dix ans : la mécanique est parfaitement réglée.

La plupart du temps, les femmes sont en costumes traditionnels, dont un qui devrait, par ses couleurs, ravir les partisans des ex-Nordiques de Québec — c’est du hockey. Les hommes portent de petites vestes sans manche aux couleurs pas moins vives que celles des costumes féminins.

Leur répertoire ? Les chants de leur église, de la musique zouloue, quelques succès contemporains («Like a Bridge over Troubled Water», «Arms of an Angel»), des chansons faites pour que le public se lève et mêle sa voix à la leur («Pata Pata», «Amen», «Oh Happy Day», en rappel). Le chant domine, mais on danse aussi : des danses traditionnelles, des danses de combat, du breakdance, du gumboot.

À divers moments du spectacle, la troupe se scinde et se recompose en unités plus petites, à l’avant-scène. Il arrive alors qu’on passe du duo à la joute musicale et corporelle. L’interprétation d’une chanson par les hommes seuls est suivie de l’interprétation de la même chanson par les femmes seules («Nice try, boys»). On échange et on s’oppose, avant de toujours se réconcilier.

L’actualité étant ce qu’elle est, un sobre hommage a été rendu au «père de la nation» («the father of the nation»), Nelson Mandela, par une seule pièce, une «chanson de liberté» («a liberty song»).

L’Oreille doit se rendre à l’évidence : une voix humaine, c’est bien; des voix mêlées, leur harmonie, cela l’émeut, sans qu’elle puisse endiguer cette émotion. Le chœur, en musique, c’est la communauté de la beauté.

Nelson Mandela et le Soweto Gospel Choir

Illustration : Peter Ellis, signature de Nelson Mandela entourée de celles de membres du Soweto Gospel Choir, photo déposée sur Wikimedia Commons