Qui a des idées pour rendre un cours magistral en amphi efficace aujourd’hui ?
— Aurélien Berra (@aurelberra) January 24, 2016
Interrogation, sur Twitter, d’@aurelberra : «Qui a des idées pour rendre un cours magistral en amphi efficace aujourd’hui ?»
Du temps où elle enseignait l’histoire de la littérature en amphithéâtre, l’Oreille tendue avait emprunté, avec profit, la technique de l’interrogation-éclair à un professeur américain, Donald Kennedy.
Voici comment il définit ce qu’il appelle le one-minute paper.
An important element in these efforts is the development of new teaching techniques. Among the devices that have surfaced in teaching-improvement seminars is the one-minute paper originally described by Patricia Cross. It is worth describing because it embodies so much of what is wrong with traditional large-lecture teaching and how easily it can be made better. Cross’s idea is simply that at the end of a lecture the professor reserve the final minute, during which the students are asked to write a brief, spontaneous essay that supplies feedback about the lecture. It might, for example, be a response to the question : What is the single most important point from today’s lecture ? Or the students could be asked to identify the most crucial information provided about some particular concept, or even to specify the lecture material that was least clear. The professor explains that the exercise is not an evaluation, but that its purpose is to improve the quality of the class by opening a dialog about how things are going. Follow-up is critically important : the results are summarized and discussed with the class at its next meeting.
I have talked with faculty members in all kinds of disciplines who are prepared to swear by this technique. It makes students more active participants in their own learning, they say, and it regularly points out unexpected areas of difficulty in the presentation of lecture material (Academic Duty, p. 77).
Traduction libre
Parmi ces efforts, le développement de nouvelles techniques pédagogiques est important. Originellement décrite par Patricia Cross, l’interrogation-éclair fait partie de ces techniques évoquées dans les séminaires consacrés à l’enseignement. Il convient de la décrire, car elle révèle ce qui va mal dans l’enseignement traditionnel destiné aux grands groupes tout en offrant une façon facile de corriger la situation. L’idée de Cross est simple : à la fin de son cours, le professeur réserve une minute pendant laquelle les étudiants doivent écrire spontanément un court texte en réaction à ce qu’ils viennent d’entendre. Il peut s’agir, par exemple, d’une réponse à la question «Quelle est la chose essentielle de la leçon d’aujourd’hui ?» On peut aussi demander aux étudiants d’indiquer quelle était la dimension la plus importante de tel ou tel concept, voire de dire ce qui était le plus difficile à saisir dans la leçon. Le professeur doit expliquer qu’il ne s’agit pas d’un examen, mais d’une façon d’ouvrir la discussion et d’améliorer par là la marche du cours. Il est essentiel de revenir sur les réponses données : elles seront résumées et discutées lors de la séance suivante.
J’ai discuté avec des professeurs de toutes les disciplines qui ne jurent plus que par cette technique. Selon eux, elle rend les étudiants plus actifs dans leur propre formation et elle permet régulièrement de mettre en lumière des difficultés imprévues dans la transmission de la matière.
Cela intriguait les étudiants; ce n’était pas le moindre bénéfice de l’exercice.
[Complément du jour]
Quelques conseils / consignes.
- Dire aux étudiants de ne pas mettre leur nom sur leur feuille de réponse. (Ce n’est évidemment pas noté.).
- Annoncer que le professeur reviendra sur le contenu des réponses à la prochaine séance.
- Poser une question courte, sans sous-question(s).
- Laisser uniquement soixante secondes aux étudiants pour répondre. Vraiment. (Au bout de soixante secondes, on commence à ramasser les feuilles de réponse.)
Référence
Kennedy, Donald, Academic Duty, Cambridge et Harvard, Harvard University Press, 1999, viii/310 p. Édition originale : 1997.