Lorgnons

«L’École supérieure de ballet du Québec lorgne l'église Saint-Denis», le Devoir, 31 août 2020, p. A1

Vous, peut-être pas, mais l’Oreille tendue, elle, en voyant la une du Devoir du 31 août, a pensé immédiatement à Louis Sébastien Mercier et à son Tableau de Paris, plus précisément au chapitre CLXI, «Les lorgneurs» : «Paris est plein de ces lorgneurs impitoyables, qui se plantent devant vous, et fixent sur votre personne des yeux immobiles et assurés. Cette coutume ne passe plus pour indécente, à force d’être commune» (éd. Bonnet 1994, I, 379).

On ne se refait pas.

 

Référence

Mercier, Louis Sébastien, Tableau de Paris, Paris, Mercure de France, coll. «Librairie du Bicentenaire de la Révolution française», 1994, 2 vol. : 8/ccii/1908 et 2063 p. Édition établie sous la direction de Jean-Claude Bonnet. Édition originale : 1781-1788.

L’oreille tendue de… Sébastien Bailly

Sébastien Bailly, «15 – Les mots-croisés», 19 avril 2020, illustration

«Il sera plus fort que l’oppression. Il s’échappera. Il écrit sur sa chemise, au feutre, l’adresse de cet hôtel des Marquises qui l’a toujours fait rêver. Se colle un timbre sur le front. Plus qu’à se jeter dans la première boîte aux lettres venue, fermer les yeux et quand il les rouvrira il y sera, forcément. S’il tend l’oreille, il devine le clapotis de l’eau contre la coque des voiliers. L’homme se demande s’il ne perd pas un peu les pédales en refermant le dictionnaire.»

Sébastien Bailly, «15 – Les mots-croisés», 19 avril 2020.

 

P.-S.—Dans quelques mois, l’Oreille tendue publiera une chronique sur les lettres humaines.

 

[Complément du 29 décembre 2025]

La chronique annoncée a paru :

Melançon, Benoît, «Le cabinet des curiosités épistolaires», Épistolaire. Revue de l’AIRE (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, Paris), 46, 2020, p. 203-205. [HTML] [PDF]

Le zeugme du dimanche matin et d’Yvan Leclerc

Centre Flaubert, logo

«Dès lors, les deux hommes s’éloignent : Du Camp ne comprend pas ce fort tempérament littéraire [Flaubert] qui s’enferme avec sa mère et sa maladie dans une “vie neutralisante” […].»

Yvan Leclerc, Crimes écrits. La littérature en procès au 19e siècle, Paris, Plon, 1991, 447 p., p. 136. Réédition : 2021.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Deux lyo(n)nismes du jour

Robert Belleret, Paul Bocuse, 2019, couverture

«On aura compris que ce qui peut apparaître comme du folklore lyonnais ou de la lyonnaiserie — ou mâchon rime avec bouchon, grattons avec saucisson — est indissociable de l’histoire de Paul Bocuse. Lyonnais ontologique, Collongeard consubstantiel, c’est de son ancrage régional et de son enracinement dans un paysage que Paul Bocuse a tiré sa force, et par sa spécificité qu’il a conquis une reconnaissance nationale et internationale — pour ne pas dire une certaine universalité. Personnage promis à la légende, Monsieur Paul n’aurait pu s’épanouir hors sol : il lui fallait un environnement favorable pour croître et exister, une manière de lyonnitude profonde qui n’est pas l’exact contraire du parisianisme frivole ou mondain.»

Robert Belleret, Paul Bocuse. L’épopée d’un chef. Biographie, Paris, Éditions de l’Archipel, coll. «Biographie», 2019, 259 p., p. 97.