Autopromotion 270

Alex Gagnon, la Communauté du dehors, 2016, couverture

L’Oreille tendue est éditrice à ses heures. Un nouveau titre vient de paraître dans la collection «Socius» qu’elle dirige aux Presses de l’Université de Montréal :

Gagnon, Alex, la Communauté du dehors. Imaginaire social et crimes célèbres au Québec (XIXe-XXe siècle), Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. «Socius», 2016, 492 p. ISBN : 2-978-7606-3687-3. (39,95 $ / 36 euros)

On en trouve la table des matières détaillée ici.

 

[Complément du 13 avril 2017]

Alex Gagnon est finaliste du prix Gabrielle-Roy 2016 pour ce livre.

Blessure de l’oreille

Symbole de l’euro

Chacun le sait, l’oreille est un organe qui saigne facilement. En France, récemment, celle de l’Oreille a ainsi souffert à l’occasion.

Pourquoi ?

Il lui est arrivé trop souvent d’entendre des gens s’appliquer à ne pas faire la liaison entre le numéral et le mot euro au pluriel : vin euros pour vinteuros; deu euros pour deuzeuros. Ces mêmes personnes disaient pourtant uneuro et pas un euro.

La pratique est incorrecte — une fois n’est pas coutume, citons le site de l’Académie française —, ancienne — l’euro existe depuis 1999 — et fréquente — Google est formel là-dessus.

Elle n’en étonne pas moins.

 

[Complément du 14 décembre 2018]

Au printemps de cette année, Michel Francard a repris en recueil quelques-unes de ses chroniques de langue parues dans le quotidien belge le Soir. On peut y (re)trouver une explication de ce phénomène dans le texte intitulé «Un nouveau Ikea ? Il y a un hic» (p. 108-112) :

On constate en effet aujourd’hui une nette propension à éviter certaines liaisons, pourtant considérées comme obligatoires, telles les prononciations du type «deux # avril», «cent # euros», sans liaison. C’est une caractéristique du registre familier, laquelle s’oppose au plus grand nombre de liaisons pratiquées en registre soutenu (p. 111).

 

Référence

Francard, Michel, Vous avez de ces mots… Le français d’aujourd’hui et de demain !, Bruxelles, Racine, 2018, 192 p. Illustrations de Jean Bourguignon.

Le ronronnement de la thermopompe

Nicolas Guay, la Vie secrète du commis comptable, 2016, couverture

Les économistes ne se privent jamais de donner des conseils, voire des ordres. En revanche, pour des réponses claires à des questions simples, ils ne sont pas toujours à la hauteur. Exemple : qu’est-ce que c’est que la classe moyenne ? Sauf exception (Ianik Marcil), ils ne s’abaissent pas à définir ce genre de chose.

Il faut alors se tourner vers les écrivains, par exemple Samuel Archibald, dans le Sel de la terre (2012), ou Nicolas Guay, dans les nouvelles de la Vie secrète du commis comptable (2016).

Prenons celle intitulée «Le pouvoir d’achat», une des plus réussies du recueil. Sans surprise, on y voit l’ascension sociale incarnée dans des objets : en banlieue, «À l’heure de l’apéro, le soleil chauffait encore alors que ronronnaient les thermopompes» (p. 57). Plus révélatrice est l’acquisition de personnel :

[Érik et July] avaient maintenant à peu près tout ce dont une famille moderne a besoin : la maison, la voiture, la piscine, la télé de cinquante pouces, l’Internet haute vitesse. Ils avaient même des employés : la femme de ménage, la gardienne, la compagnie de terrassement (p. 55).

Et si c’était cela, la classe moyenne, devenir petit patron ?

P.-S. — Nicolas Guay mène une double vie (au moins). Sur Twitter, il est @machinaecrire. Suivez-le.

 

Références

Archibald, Samuel, le Sel de la terre. Confessions d’un enfant de la classe moyenne, Montréal, Atelier 10, coll. «Documents», 03, 2012, 87 p. Ill.

Guay, Nicolas, la Vie secrète du commis comptable, Chez l’auteur, 2016, 115 p. Édition numérique.

Marcil, Ianik, les Passagers clandestins. Métaphores et trompe-l’œil de l’économie, Montréal, Somme toute, 2016, 181 p. Ill.

Le niveau baisse ! (1969)

(«Le niveau baisse !» est une rubrique dans laquelle l’Oreille tendue collectionne les citations sur le déclin [supposé] de la langue. Les suggestions sont bienvenues.)

 

«La lente mais réelle désagrégation de la langue française au Québec, résultat de la situation politico-sociale globale, a favorisé l’épanouissement d’un cinéma qui ne fait pas confiance, dans la plupart des cas, aux entremises des structures linguistiques tel le scénario.»

Source : André Belleau, «Le cinéma québécois», Europe, 478-479, février-mars 1969, p. 246-251, p. 249-250.

 

Pour en savoir plus sur cette question :

Melançon, Benoît, Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue), Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 118 p. Ill.

Benoît Melançon, Le niveau baisse !, 2015, couverture

Autopromotion 268

Conférence sur Maurice Richard, affiche, novembre 2016

L’Oreille tendue s’en va voir ailleurs si elle y est. Elle en profitera pour causer à l’Université de Rouen.

«Le plus beau but de l’histoire du monde. Maurice Richard et la culture sportive au Québec», cours d’histoire, 15 novembre 2016, 14 h.

«Langue et littérature au Québec en 2016», cours sur les littératures des Amériques en français, 16 novembre 2016, 11 h.

«André Belleau et le cinéma», colloque Le créateur et son critique, 18 novembre 2016, 11 h 30.