Poussée de croissance

Une autre preuve que le sport aide au développement physique ? Cette déclaration de Marc Santos, l’entraîneur de l’équipe montréalaise de soccer, l’Impact : «Peu à peu, nous avons retrouvé notre confiance et nous avons grandi dans le match» (la Presse, 25 février 2011, cahier Sports, p. 4). Grandir en un seul match : que demander de mieux ?

Enfant de la balle

Patrick Roy, la Ballade de Nicolas Jones, 2010, couverture

Pour comprendre certains romans, il faut avoir un vocabulaire sportif étendu.

Ainsi, il faut maîtriser l’idiome du baseball si l’on veut saisir ce qu’est l’«aura de neuvième manche» qui entoure Roger, un des personnages de la Ballade de Nicolas Jones de Parick Roy, ou si l’on veut se représenter «l’ambiance trois balles deux prises» dans laquelle il baigne (p. 144).

Traduction libre : Roger va mourir (la neuvième manche annonce la fin du match; à trois balles deux prises, on risque de tout perdre).

P.-S. — De même, une phrase comme «le gros 61 loge un boulet sous le biscuit du gardien» (p. 187) — il vient de marquer — et un passage sur la nécessité de «tourner le coin» (p. 190) — s’échapper — exigent une connaissance fine des lexiques du hockey et du football.

 

[Complément du 1er décembre 2021]

Même mauvais présage dans Morel (2021) de Maxime Raymond Bock  : «Après quatre enfants bien portants, leur dernière était née avec une prise au bâton» (p. 132).

 

[Complément du 24 mars 2022]

Dans la langue de Bill Lee, cela donne, chez Louis-Karl Picard-Sioui : «Partir dans vie avec deux strikes, j’souhaite pas ça à personne» (p. 13).

 

Références

Picard-Sioui, Louis-Karl, Chroniques de Kitchike. La grande débarque. Nouvelles, Wendake, Éditions Hannenorak, 2021, 173 p. Édition originale : 2017.

Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.

Roy, Patrick, la Ballade de Nicolas Jones. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 01, 2010, 220 p.

C’est logique

Si, au Québec, s’asseoir est synonyme de parler, il va de soi que se rasseoir signifie recommencer à parler.

Exemple : «Négocier ? Trop tard ! Même s’ils rentrent au travail, les procureurs refusent de se rasseoir avec Québec et demandent la démission du directeur des poursuites» (le Devoir, 23 février 2011, p. A3).

 

[Complément du 18 mai 2012]

Autre exemple, pendant la grève étudiante québécoise de 2012 : «Ministres et étudiants sont responsables de l’échec de l’entente. Ils doivent se rasseoir» (la Presse, 8 mai 2012, p. A20).

La langue du carrossier

Entendu dans le deuxième épisode de la première année de la série télévisée Minuit, le soir (2004) : «Sont bâtis sur des frames de mouche.»

Remarque phonétique : «frames» venant de l’anglais, le mot se prononce frémes.

Remarque comparatiste : l’Oreille tendue connaissait le frame de chat, pas le frame de mouche.

Remarque explicative : qui est bâti sur un frame de chat, a fortiori sur un frame de mouche, est fort chétif, châssis («frame») oblige.

Jurons modestement

Il y a les vrais sacres : tabarnac, cibouère, câââââlice, hostie, crisse, sacrament, etc.

Et il y a les versions édulcorées : tabouère, tabaraouette, torpinouche — et câline de bine.

Est-ce à cela que pensait cet entrepreneur de la région (officiellement bilingue) d’Ottawa ?

Conteneur à déchets

P.-S. — L’image vient du blogue de Jean-François Lisée sur le site du magazine l’Actualité par l’intermédiaire de @pimpettedunoyer.