Les parties et le tout

Soit la publicité suivante :

Publicité pour les Schtroumps, Montréal, 2011

Tous les mots sont français : «Ne soyez pas mépris par leur air mignon.» Pourtant, ce n’est pas du français. (Suggestion de correction simple : Ne vous méprenez pas sur leur air mignon.)

Il est des cas où, en matière de langue, les parties ne forment pas un tout.

Mon royaume pour un a

Affiche fautive de restaurant, New York, 2011

Retour de New York, l’Oreille tendue se souvient qu’elle y a entendu pas mal de français (et de Français), notamment dans le domaine de l’alimentation : Au Bon Pain, Le Pain Quotidien, Pret A Manger. Les Américains en auraient-ils fini avec la transformation des French Fries en Freedom Fries ? Cela semble être le cas.

On pourrait cependant espérer que ce retour en grâce ne se fasse pas au détriment de l’orthographe.

Cachez ce pronom relatif que je ne saurais voir

Un ex-collègue de l’Oreille tendue, grammairien de son état, lui disait un jour que le pronom relatif était une des choses les plus difficiles à expliquer en classe.

Confirmation publicitaire en p. A10 du Devoir du 3 juin.

Publicité fautive de Georges Laoun opticien

Ce «La raison que notre pub est en couleur !» l’aurait sûrement conforté dans sa position.

Lettre au Gros Bon Sens

Cher Gros Bon Sens,

Je viens de voir la publicité que vous signez aujourd’hui dans la Presse (p. A15) pour un nouveau véhicule de Nissan.

Publicité fautive de Nissan, la Presse, 2010

 

Pareille publicité, en couleurs, sur deux pages, doit coûter fort cher. J’imagine que vous voulez limiter le prix de vos véhicules. Je comprends tout ça.

Sont-ce des raisons suffisantes pour faire des économies en matière de langue ? Cela vous aurait-il coûté beaucoup plus cher d’engager quelqu’un qui maîtrise l’emploi du subjonctif ?

Signé : Un lecteur qui trouve que c’est bien beau parler d’innovations, encore faut-il que ça soit écrit correctement.

Voltaire et la presse

Voltaire écrivait ce qui suit à Georg Conrad Walther le 18 novembre 1752 : «un auteur est peu propre à corriger les feuilles de son propre ouvrage. Il lit toujours comme il a écrit, et non comme il est imprimé.» Tout éditeur sait que Voltaire, pour l’essentiel, avait raison : il vaut presque toujours mieux faire appel à des correcteurs professionnels plutôt que de demander aux auteurs de se relire et de se corriger eux-mêmes.

Cela étant, les journalistes de la Presse auraient eu intérêt, hier, à corriger leurs propres textes. Il y avait en effet des correcteurs qui dormaient à poings fermés rue Saint-Jacques.

Cahier Sports, p. 1

La Presse, 2020