L’oreille tendue de… Nathalie Sarraute

Nathalie Sarraute, Vous les entendez ?, éd. de 1972, couverture

«Soudain, il s’interrompt, il lève la main, l’index dressé, il tend l’oreille… Vous les entendez ?… Un attendrissement mélancolique amollit ses traits… Ils sont gais, hein ? Ils s’amusent… Que voulez-vous, c’est de leur âge… Nous aussi on avait de ces fous rires… Il n’y avait pas moyen de s’arrêter…»

Nathalie Sarraute, Vous les entendez ? Roman, dans Œuvres complètes, édition publiée sous la direction de Jean-Yves Tadié, avec la collaboration de Viviane Forrester, Ann Jefferson, Valérie Minogue et Arnaud Rykner, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 432, 1996, 2128 p., p. 737-834, p. 737. Édition originale : 1972.

Accouplements 128

Un lien familial (2018) et la Femme jalouse (1790 / 2015), couvertures

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Bismuth, Nadine, Un lien familial. Roman, Montréal, Boréal, 2018, 317 p.

«Au fond de mes poches, je sens mes mains devenir moites. Magalie est donc là, à l’étage au-dessus de moi, à respirer le même air» (p. 250).

Ségur, Joseph-Alexandre, vicomte de, la Femme jalouse, Montréal, Del Busso éditeur, 2015, 245 p. Édition présentée et commentée par Flora Amann et Benoît Melançon. Édition originale : 1790. https://doi.org/1866/32306

«Au moins, il ne s’éloignait pas, je respirais le même air que lui; mais dans deux jours il part, je le perds pour jamais, et je renoncerais à l’espoir de le voir un moment ! De rencontrer ses yeux ! D’entendre dire de sa bouche qu’il n’oubliera pas la plus infortunée de toutes les femmes !…» (p. 194-195)