«Nous nous élevons sous la poussée des propergols et les applaudissements des techniciens.»
Jean Echenoz, Nous trois. roman, Paris, Éditions de Minuit, 1992, 218 p., p. 185.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Nous nous élevons sous la poussée des propergols et les applaudissements des techniciens.»
Jean Echenoz, Nous trois. roman, Paris, Éditions de Minuit, 1992, 218 p., p. 185.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Devant un bar, un jeune rappeur avec une casquette des Kings lui demande s’il veut de l’herbe» (Pomme S, p. 181).
«Bien sûr, je pourrais demander à la caissière qui me relève : connais-tu le gars tranquille au jacket bleu et à la casquette des Kings ?» (Dans le noir jamais noir, p. 34).
Pourquoi, en septembre 2013, les Kings ? (C’est du hockey, à Los Angeles.)
Références
Major, Françoise, Dans le noir jamais noir. Nouvelles, Montréal, La mèche, 2013, 127 p.
Plamondon, Éric, Pomme S. Roman. 1984 — Volume III, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 63, 2013, 232 p. Ill.
L’Oreille tendue, dans la mesure du possible, essaie de ne pas casser celles de ses lecteurs avec ses idiosyncrasies lexicales.
Faisons exception aujourd’hui, uniquement en matière de numérique, avec quatre mots qui la ravissent.
Qui remplit un formulaire en ligne doit renseigner les champs. Autre emploi possible : «Je renseignerai pour toi la base de données» (J’ai débranché, p. 241).
Ce qui se trouve dans votre machine (ordinateur, téléphone, liseuse) lorsque vous l’achetez y a été préembarqué.
Vous voulez faire une recherche documentaire pointue ? Il faut que vous trouviez les outils qui feront le meilleur moissonnage possible de l’information.
Il arrive qu’un logiciel soit nécessaire pour faire passer un fichier d’un format à un autre ou pour effectuer une tâche automatiquement. Vive la moulinette ! (On ne confondra pas cette indispensable moulinette avec l’ordinateur comme «moulinette analytique» [p. 70], conception justement moquée dès 1983 par André Belleau.)
On ne peut pas râler tous les jours.
P.-S. — Oui, cela a un rapport avec ceci.
Références
Belleau, André, «Le fragment de Batiscan», dans Dix contes et nouvelles fantastiques par dix auteurs québécois, Montréal, Quinze, 1983, p. 65-88.
Crouzet, Thierry, J’ai débranché. Comment survivre sans internet après une overdose, Paris, Fayard, 2012, 306 p.
Syllepse grammaticale
Définition
«Rapprocher dans une même construction syntaxique des termes de forme grammaticale différente sans faire l’accord entre eux» (Gradus, éd. de 1980, p. 435).
Exemple
Remarque orthographique
Bernard Dupriez, dans son Gradus, donne comme exemple Le monde sont drôle (sans s), contrairement à Clémence DesRochers, qui accorde l’attribut.
C’est comme ça.
Références
DesRochers, Clémence, Le monde sont drôles : nouvelles suivies de La ville depuis (lettres d’amour), Montréal, Parti pris, coll. «Paroles», 9, 1966, 131 p.
Dupriez, Bernard, Gradus. Les procédés littéraires (Dictionnaire), Paris, Union générale d’éditions, coll. «10/18», 1370, 1980, 541 p.
L’Oreille tendue ne prétend pas être une spécialiste de Christian Gailly. C’est, en revanche, un romancier qu’elle aimait lire.
Dans ce blogue, il a été question de son art de la variation, de son vocabulaire (autobus à soufflet, inciser, onclicide, saule, tacautacer, thermos), de son rapport aux gares et aux voitures, de l’utilisation du magnétophone par un de ses personnages, des idiotismes de métier de la dentiste de l’Incident (1996).
Sa maîtrise du portrait bref forçait l’admiration : dans les Évadés (1997, ici et là), dans la Passion de Martin Fissel-Brandt (1998), dans Dernier amour (2004), dans les Oubliés (2007).
Christian Gailly vient de mourir.
«La vie est comme ça,
on n’arrête pas de recommencer
et un jour on en meurt»
(Lily et Braine, 2010).
(Merci à @edesplanques pour la citation.)