Couvrez-les bien

Combines, publicité

Soit la phrase suivante, tirée du roman Morel (2021) de Maxime Raymond Bock :

«Tu te mettras des combines avant de t’asseoir si tu veux pas geler des gosses !» (p. 324)

Combines ? Un sous-vêtement long, porté, au Québec, par grand froid. Existe en deux versions : brève (photo ci-dessus) ou longue («Chaud sous-vêtement d’homme combinant en une seule pièce un gilet de corps à manches longues et un caleçon long, et qui se boutonne sur toute la longueur du devant», Usito). Vient (venait ?) parfois avec une ouverture arrière : des combines avec une porte en arrière.

Gosses ? À ne pas se geler, dans la mesure du possible.

À votre service.

P.-S.—Quand Hervé Bouchard parle de «combines de neige» (Numéro six, p. 9), il semble désigner un habit de neige.

 

Références

Bouchard, Hervé, Numéro six. Passages du numéro six dans le hockey mineur, dans les catégories atome, moustique, pee-wee, bantam et midget; avec aussi quelques petites aventures s’y rattachant, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 80, 2014, 170 p.

Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.

Autopromotion 617

Journée d’étude «Enseigner la littérature au collégial», 13 janvier 2022, affiche

Le 13 janvier 2022, le Laboratoire intercollégial de recherche en enseignement de la littérature (LIREL) tiendra sa cinquième journée d’étude.

Son thème ? «Enseigner la littérature au collégial : comment donner à lire l’altérité ?»

Son programme ? Ici.

L’Oreille tendue ? Elle y présentera quelques réflexions sur l’enseignement de Candide (1759), de Voltaire, en 2022.

L’inscription est obligatoire.

 

[Complément du 21 février 2022]

Une captation vidéo de cette présentation est disponible ici.

Une version actualisée du PowerPoint se trouve .

De la bouette

Le Bon Parler français, 1937, p. 20, détail

Il nous est arrivé, au cours d’épisodes antérieurs, de croiser la bouette.

Il y a la bouette au sens littéral, la boue.

«Les bras croisés, Dée dit à sa mère qu’elle ne veut pas que Charly salisse son plancher de bois franc avec “ses bottes pleines de bouette”, ce à quoi Sarto, resté au salon, répond à voix haute que ce n’est pas grave» (Dée, p. 75).

«De ces trois maisons, je garde des souvenirs très forts. J’entends les cris de ralliement, les cris de douleur, les cris de joie. Je sens encore l’odeur du gazon mouillé, de la bouette automnale, la belle lumière des dimanches d’octobre» (l’Allume-cigarette de la Chrysler noire, p. 61).

Il y a la bouette politique.

Par extension, le mot peut désigner toute situation désagréable : «Il résidait exactement là, le défi du Bye bye : rire de la bouette de 2021 sans nous déprimer ou nous assommer. Mission accomplie» (la Presse+, 2 janvier 2022).

 

[Complément du jour]

Dans la Presse+ d’aujourd’hui :

Quand vient le moment de la seconde saison, la pression redouble parce que l’on a attendu les résultats en ondes de la première avant de mettre les ressources pour le développement d’une suite, poursuit Guillaume Vigneault, qui souhaiterait qu’on investisse plutôt en amont. «Et là, tout le monde est dans la bouette, dit-il. Il n’y a pas juste les scénaristes qui pédalent trop fort. La recherche, le casting, tout le monde. On taxe beaucoup de monde pour des économies momentanées.»

 

Illustration : le Bon Parler français, La Mennais (Laprairie), Procure des Frères de l’Instruction chrétienne, 1937, 24 p., p. 20.

 

Références

Bouchard, Serge, l’Allume-cigarette de la Chrysler noire, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2019, 240 p.

Delisle, Michael, Dée, Montréal, BQ, 2007, 128 p. Édition originale : 2002.

Accouplements 178

Portrait d’Yvon Deschamps

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Deschamps, Yvon, «L’argent», monologue, 1969.

«Toute la famille on a tout l’temps travaillé, inque ma mère qui travaillait pas. C’est pas d’sa faute : avait trop d’ouvrage

Théâtre des cuisines, Môman travaille pas, a trop d’ouvrage !, Montréal, Éditions du Remue-ménage, 1976 et 2020.

Le Tellier, Hervé, Toutes les familles heureuses, Paris, JC Lattès, coll. «Le livre de poche», 36181, 2021, 189 p. Ill. Édition originale : 2017.

«Amélie Leitner, “Mamie” pour moi et mes cousins, était une femme douce et effacée, d’un dévouement total à son mari, ses filles et ses petits-enfants. Mamie assurait le ménage, la vaisselle, le repassage, les courses, la cuisine, souvent elle m’emmenait à l’école et venait m’y chercher : elle n’a donc jamais travaillé» (p. 35).