Probabilités

Jeux olympiques d’hiver oblige, les publicités sportives se multiplient. Parmi elles, celle de Samsung, qui lance «le pool de hockey le plus excitant que t’as jamais participé».

Quelles sont les meilleures probabilités ? En 2010, au Québec, de ne pas connaître le fonctionnement du pronom relatif ou, à Vancouver, de gagner ce pool ?

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Table ronde «Des mots aux mythologies»

La langue n’est jamais neutre. L’apparition et la disparition des mots, le choix de certains, le refus d’autres — tout cela dit quelque chose d’un état de société et de ses mythologies. Qu’en est-il de la Belgique et du Québec d’aujourd’hui ? Quels sont les mots du jour et les mots de passe qu’on y entend ?

Avec

Jean-Marie Klinkenberg

Université de Liège

Auteur de Petites mythologies belges (2003 et 2009)

Benoît Melançon

Université de Montréal

Co-auteur du Dictionnaire québécois instantané (2004) et blogueur (oreilletendue.com)

Pierre Popovic

CRIST, Université de Montréal

Co-auteur du Dictionnaire québécois instantané (2004) et auteur du Dzi (2009)

Animation

Martine-Emmanuelle Lapointe

Université de Montréal

Auteure d’Emblèmes d’une littérature (2008)

Organisée par le Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises, la Délégation Wallonie-Bruxelles au Québec et Radio Spirale.

10 février 2010

16 h 30

Université de Montréal

Pavillon Lionel-Groulx

3150, rue Jean-Brillant

Salle C-8141

Entrée libre

Affiche (PDF)

 

[Complément du 31 août 2011]

On peut (ré)entendre la table ronde ici.

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Logo, Charles Malo Melançon, mars 2021

L’être humain rêve. Il lui arrive même de faire des rêves linguistiques, d’où la dreamlinguistics. Celle-ci n’est pas réservée aux seul linguistes.

L’être humain fait confiance aux dictionnaires. Leurs auteurs souhaitent le servir le mieux possible. Pour cela, quoi de mieux qu’un dictionnaire qui contiendrait tous les mots du monde ? C’est le projet de Wordnik.

L’être humain fait des fautes de langue. Les Sumériens auraient été les premiers.

L’être humain vieillit. (Cela aurait commencé avant les Sumériens.) Mais savait-il que sa vie professionnelle est à la merci d’un curseur ? C’est Xavier Darcos, le ministre du Travail de la France, qui le dit : «Il “faudra sans aucun doute toucher au curseur” de l’âge légal de la retraite», aurait-il déclaré selon l’Agence France-Presse. Il va plus loin : «le niveau d’emploi des salariés de plus de 50 ans en France est “bien moins bon que les pays comparables” du fait que les gens commencent à partir en retraite “quand approche le curseur des 60 ans”».

L’être humain tire parfois plaisir, voire profit, du malheur des autres. La mise en vente avortée des lettres de Jacques Mesrine rappelle qu’il existe un commerce des murderabilia, ces souvenirs de meurtriers.

L’être humain est bien peu de chose.

Bourassisme ?

Henri Bourassa, Religion, langue, nationalité, 1910 (?), couverture

Les étiquettes identitaires changent au fil des ans. Avant de le devenir, les Québécois ont d’abord été des Canadiens, puis des Canadiens français. De l’autre côté de la frontière linguistique, il y avait des Anglais, des Canadians, des Canadiens anglais; aujourd’hui, au Québec, on voit surtout anglophones.

Lisant une conférence de 1910 prononcée par Henri Bourassa, Religion, langue, nationalité, l’Oreille tendue tombe plusieurs fois sur anglochtone. S’agirait-il d’un bourassisme ? Que nenni.

On trouve aussi le mot dans les pages de la Revue franco-américaine (1910), à laquelle collabore Bourassa, et chez Émile Miller (1912). (Merci Internet Archive.)

Euphonie oblige, un comeback d’anglochtone paraît peu plausible.

 

Références

Bourassa, Henri, Religion, langue, nationalité. Discours prononcé à la séance de cloture [sic] du XXIe Congrès Eucharistique, à Montréal, le 10 septembre 1910. Précédé d’un AVERTISSEMENT par l’auteur et suivi du discours prononcé à la même séance par Sa Grandeur Mgr Bourne Archevêque de Westminster, Montréal, Imprimerie du «Devoir», [1910 ?], 30 p. Repris dans Hommage à Bourassa, Montréal, Le Devoir, 1952, 216 p.

L’Illustration. Supplément de la Revue franco-américaine, 5, 5, 1er septembre 1910.

Miller, Émile, Terres et peuples du Canada, Montréal, Librairie Beauchemin Limitée, 1912, xiv/192 p. Préface de l’abbé Adélard Desrosiers.

Au suivant

Aux footballs (le mondial, l’américain, le canadien) comme au hockey, les marqueurs aiment bien manifester leur joie, parfois sans la moindre retenue.

Ce n’est pas le cas de Mike Cammalleri, l’ailier gauche des Canadiens de Montréal.

Description d’un journaliste sportif du quotidien la Presse : «Si Alexander Ovechkin manque défoncer les baies vitrées chaque fois qu’il marque un but, Cammalleri, lui, est un modèle de discrétion : un demi-sourire, un petit geste de reconnaissance envers le coéquipier qui lui a refilé la rondelle et, hop, on passe à un autre appel» (30 janvier 2009, cahier Sports, p. 6).

Passer à un autre appel ? L’expression vient du vocabulaire des tribunes téléphoniques à la radio. Son sens : on passe à autre chose.

L’Oreille tendue va donc maintenant passer à un autre appel.

 

[Complément du 20 janvier 2014]

Le défenseur des Canadiens P.K. Subban a parfois des relations tumultueuses avec son entraîneur, Michel Therrien. À la suite du plus récent incident entre les deux hommes, le joueur a déclaré ce qui suit : «“On doit se remettre à jouer du hockey à notre façon”, a résumé P.K. Subban qui doit ardemment souhaiter que le Québec en entier passe à un autre appel» (la Presse+, 11 janvier 2014). «Le Québec en entier» : rien de moins.