Frontières du grégarisme

Il faut se méfier des réunions. Les organisateurs de réunions, eux les premiers, le savent; ils ont donc trouvé des façons de ne pas dire qu’ils tiennent des réunions.

On peut changer le nom de la réunion et tenir plutôt une rencontre informelle. Celle-ci peut être aussi préparée que celle-là — animation, documents à distribuer avant les interventions, pistes de réflexion qui permettront de relancer les échanges au cas où il y aurait des temps morts, questionnaire de suivi —, mais elle effrayera moins la communauté.

Il y a plus radical, comme le rapportait Yves Boisvert dans la Presse du 16 mai 2003. Il citait alors un document de la Ville de Montréal qui présentait la «solution accélérée», soit

une technique qui «fait en sorte que dans un contexte et dans un cadre physique, toutes les personnes concernées sont réunies dans un même lieu, dans une certaine configuration, avec tout le support nécessaire pour prioriser et obtenir l’engagement et le soutien décisionnel nécessaire à la résolution des problématiques identifiées» (p. A5).

Foi d’Oreille tendue, on dirait bien une réunion.

P.-S. — Derrière ce document, il y avait Robert Abdallah, qui était alors directeur général de la Ville de Montréal.

Dépositaire de jurons

Dans la 462e  livraison de ses Notules dominicales de culture domestique (et de villégiature exotique), servie le 26 septembre, Philippe Didion narre des problèmes de plomberie.

Vie domestique. J’avais dit il faut appeler un plombier. Même si ce n’était pas grand-chose, un système de robinet à changer, du nanan même pour le débutant. Seulement quand j’ai voulu couper l’eau et que j’ai confondu l’avant et l’après compteur, le robinet d’arrivée d’eau avec celui de la vidange et que ce dernier m’est resté dans la main, ça s’est vite transformé en Laurel et Hardy plombiers avec ma pomme dans les deux rôles. Un geyser dans la cuisine. Impossible de remettre le robinet à cause de la pression. Une seule arme, mon doigt, pour colmater la fuite en attendant que Caroline trouve à la cave le moyen de couper l’arrivée d’eau de l’immeuble. Cela n’a duré que quelques minutes, meublées d’un flot de jurons dont je ne me savais même pas le dépositaire, et puis on a réussi à s’en sortir. J’ai appelé le plombier. Après, je me suis changé et j’ai pris en route la manifestation qui passait sous nos fenêtres légèrement embuées. 11 000 personnes. J’étais le seul à avoir les cheveux mouillés.

Les jurons : créatures de l’ombre et de la lumière.

Les amis de ses amis

La moitié de la progéniture de l’Oreille tendue vient de s’inscrire à Facebook. Que faire de ceux qui décident de devenir son ami ? Il faut les adder (to add), ou pas. Mince consolation : cela aurait pu être friender.