Du jeu comme mode de vie

Quiconque suit l’excellente émission Place de la toile de France Culture a déjà entendu le mot gamification dans la bouche de son animateur, Xavier de la Porte (@xporte).

Gamification ?

Fabien Deglise (@fabiendeglise), dans le Devoir, parle de ludification (la traduction est bienvenue). Il s’agit de «l’art de transformer tout et rien en jeu», de l’assassinat d’Oussama ben Laden au viol dont est accusé Dominique Strauss-Kahn, cela afin «d’appréhender le complexe d’une époque en mutation». Ce phénomène répondrait «à la dictature de la mise à jour» et au «présentisme» — «l’incapacité à appréhender autre chose que l’instant présent, sans vision du futur ni perspective historique» — des réseaux sociaux (21-22 mai 2011, p. D4). À lire.

Le (quadruple) zeugme du dimanche matin

Jean Echenoz, les Grandes Blondes, 1995, couverture

L’invité de la semaine est Jean Echenoz, relayé par Emmanuel Bouchard (que remercie l’Oreille tendue).

«La jeune femme allait devant, Kastner suivait au jugé, trébuchant selon les accidents du sol, décontenancé par la nuit, le rut et le vin blanc» (p. 23).

«Assises par hasard l’une près de l’autre, elles avaient échangé des magazines, des cigarettes et des conseils de beauté […]» (p. 127).

«À cette heure-ci la clientèle était éparse, un barman épongeait le guéridon, attendait la commande et ressemblait à Georges Sanders» (p. 225).

«De retour chez lui, dans sa cuisine américaine, après un peu de viande froide et de journal télévisé, Salvador déplie, relit, développe rêveusement ses notes, s’exhorte à chasser Gloire de son esprit» (p. 240-241).

Jean Echenoz, les Grandes Blondes. Roman, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Double», 34, 2006, 250 p. Édition originale : 1995.

P.-S. — Le troisième extrait est-il bien un zeugme ? Laissons Sébastien Bailly trancher.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Chroniques du bilinguisme hexagonal 004

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