Les zeugmes du dimanche matin et de Jean-Baptiste Andrea

Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle, 2023, couverture

«Je me terrai à l’atelier. Un soir, le calme venait à peine de revenir, et un peu de pain aussi, Zio Alberto rentra d’humeur plus joyeuse que d’habitude.»

«La chaleur était rare, dans les maisons et dans les cœurs.»

«Dans la descente de Saint-Michel-de-Maurienne, la locomotive n’avait pu retenir le poids de ce convoi long de trois cent cinquante mètres, plus de cinq cents tonnes d’acier et de gamins heureux de rentrer chez eux pour Noël.»

«Quatre-vingt-deux ans. On s’accordera à dire que ma vie fut longue. Traversée d’art, de capitales, de musique, de fulgurante beauté. Rien n’approcha le spectacle de cette gamine incandescente entre les pattes d’une ourse. Tout Viola tenait dans cet instant.»

«Un mauvais pas, un mauvais regard et ils chantaient Nessun dorma devant une bande d’ivrognes, d’amputés, d’abrutis de fatigue et de jours sans pain plutôt qu’à la Scala.»

«Le passage de l’ambulance, à fond de train, au beau milieu du village et de la nuit, avait été remarqué.»

«Traînant ma malle et ma fierté en berne, je plongeai à mon tour la tête dans l’abreuvoir et fis la grimace. Tout faisait mal.»

Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle, Paris, Éditions de l’iconoclaste, 2023, 580 p. Édition numérique.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Curiosités voltairiennes (et bien pratiques)

Quoi ? Vous n’avez pas encore votre sac Voltaire ? Mais qu’attendez-vous ?

Pour les notaires :

Sac «Si je suis notaire, c’est pas de la faute à Voltaire !», Action contre la faim, 2022

 

Pour les lecteurs et les danseurs (à Paris) :

Sac de Shakespeare and Company

 

Pour les congressistes qui souhaiteraient écraser l’infâme :

Sac distribué au Congrès international des Lumières, Rotterdam, 2015

 

Dans «De la liberté d’imprimer» (Nouveaux mélanges, 1765), Voltaire écrit ceci : «Laissez lire, et laissez danser : ces deux amusements ne feront jamais de mal au monde.»

 

Voltaire est toujours bien vivant.

 

[Complément du 26 août 2025]

N’oublions pas celui-ci, disponible en boutique.

Sac des boutiques Zadig & Voltaire

Modérer ou ménager ?

Philipe Vyvial, «Ménage tes transports», 1987, disque 45 tours

Dans une aventure antérieure, nous avons croisé l’expression modérer ses transports.

On la trouvait au XVIIIe siècle, par exemple sous la plume de madame de Villeneuve («le père, plus prudent, les pria de modérer leurs transports», la Belle et la Bête, p. 24) et de Chamfort («Modérez vos transports», Mustapha et Zéangir, p. 240).

Dans le français de référence, elle paraît assez peu utilisée aujourd’hui. En revanche, elle paraît encore assez commune dans le français populaire du Québec.

En 1987, la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM) proposait une variation sur le même thème : «Ménage tes transports», chanson de Philipe Vyvial.

 

 

P.-S.—Merci à Alexandre Sheldon pour le lien.

 

Références

Chamfort, Mustapha et Zéangir, dans Théâtre de Chamfort, édition présentée par Martial Poirson, établie, annotée et commentée par Martial Poirson et Jacqueline Razgonnikoff, Beaulieu, Lampsaque, coll. «Le Studiolo théâtre», 2009, p. 168-321 et 361-365, II, 4, p. 240. Édition originale : 1776.

Madame de Villeneuve, la Belle et la Bête, Paris, Gallimard, coll. «Folio 2 €», série «Femmes de lettres», 5068, 2010, 141 p. Édition établie et présentée par Martine Reid. Édition originale : 1740.

Le zeugme du dimanche matin et de Blaise Cendrars

Cendrars, Bourlinguer, éd. de 1966, couverture

«Félicien avait tout perdu, maison, meubles, vaisselle, batterie de cuisine, vêtements, linge, sa barque avec quoi il allait pêcher de nuit (Félicien était un pêcheur passionné !), ses viviers pleins de langoustes et sa situation hors rang au palace de l’Ermitage

Blaise Cendrars, Bourlinguer, Paris, Denoël, coll. «Le livre de poche», 437-438, 1966, 440 p., p. 303-304. Édition originale : 1948.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)