Accouplements 163

Hubert Aquin, Blocs erratiques, 1977, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Verne, Jules, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p. Ill. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost. Édition originale : 1872-1873.

«La pierre, qui manquait au cap Bathurst, — particularité, pour le dire en passant, non moins inexplicable que l’absence de marées, — reparaissait ici sous forme de blocs erratiques, de roches profondément encastrées dans le sol» (p. 198).

Bouchard, Serge, Un café avec Marie, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2021, 270 p.

«Dans ce décor maintenant figé, devant ce chalet abandonné, nous apercevons les restes de l’été. Le bonheur est derrière, il est ce bloc erratique qui ne se déplace pas et qui tiendra le fort à jamais, sur le bord de ce lac rempli des échos de la joie» (p. 248).

 

[Complément du 13 mai 2021]

Dans un texte paru en recueil en 2005, Serge Bouchard utilisait déjà la même expression pour caractériser… des joueurs de hockey :

L’authentique joueur ne peut plus jouer depuis que les gros ont pris d’assaut les patinoires. Les armoires à glace lancent la rondelle à deux cents kilomètres à l’heure, dans la baie vitrée, à côté du but ou dans la face de leur ami. Ils patinent comme des blocs erratiques mais, qu’à cela ne tienne, ils impressionnent. Ce sont tous des éléphants qui s’énervent dans une arène de cristal. Certains sont rapides, mais ils oublient la rondelle derrière eux, une fois sur deux (p. 130).

Bouchard, Serge, «Claude Provost», dans Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 2005, p. 129-131.

 

[Complément du 25 décembre 2021]

Il y a aussi des «blocs erratiques» dans le roman Morel de Maxime Raymond Bock (2021, p. 224-225).

Raymond Bock, Maxime, Morel. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2021, 325 p.

La clinique des phrases (vvv)

La clinique des phrases, logo, 2020, Charles Malo Melançon

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Soit la phrase suivante :

Si son enseignement était déjà un peu orienté vers le roman, à cause de son intérêt pour Gabrielle Roy, sa rencontre avec l’œuvre de Kundera, au début des années 1970, a donné un nouvel élan à son intérêt pour le roman, entraînant chez lui une autre façon de le voir — à ses yeux beaucoup plus riche.

Voilà un «roman» (sur deux) de trop :

Si son enseignement était déjà un peu orienté vers le roman, à cause de son intérêt pour Gabrielle Roy, sa rencontre avec l’œuvre de Kundera, au début des années 1970, a donné un nouvel élan à son intérêt pour le genre, entraînant chez lui une autre façon de le voir — à ses yeux beaucoup plus riche.

À votre service.

Accouplements 162

Jules Verne, le Pays des fourrures, éd. de 2020, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

C’était dans la Presse+ de dimanche : «Une opération de sauvetage s’est déroulée samedi après-midi, sur la rivière des Prairies, pour venir en aide à trois pêcheurs et un chien demeurés coincés sur une plaque de glace à la dérive.»

Tard, la veille, l’Oreille tendue terminait sa lecture (émerveillée) du roman le Pays des fourrures (1872-1873), de Jules Verne. Passage des dernières pages, quand vingt adultes et un enfant dérivent sur un bloc de glace : «À l’extrémité du glaçon, l’ours formait comme une grosse boule de neige blanche qui ne remuait pas» (éd. de 2020, p. 531).

Chien, ours polaire : à chacun son animal de compagnie.

 

Référence

Verne, Jules, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p. Ill. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost. Édition originale : 1872-1873.