Autopromotion 362

Frontispice de l’Encyclopédie, 1772

Dix-huitiémiste de son état, l’Oreille tendue s’intéresse aussi, depuis de nombreuses années, à la littératique, le domaine des relations entre la littérature et l’informatique, selon le néologisme créé par son ancien collègue Robert Melançon.

Depuis 2012, elle donne une conférence unissant ces deux champs d’intérêt, «Diderot : de l’Encyclopédie à Wikipédia», souvent pour le public de l’Université du troisième âge de l’Université de Sherbrooke.

Elle vient de tirer un court texte de cette conférence. Ses amis de la revue numérique Sens public le publient aujourd’hui, sous le titre «Les vertus utopiques de l’encylopédisme». Merci à eux.

 

Illustration : Louis-Benoît Prévost, frontispice de l’Encyclopédie, 1772

 

Référence

Melançon, Benoît, «Les vertus utopiques de l’encyclopédisme», Sens public, revue numérique, rubrique «Chroniques», 7 mai 2018; repris dans Nos Lumières. Les classiques au jour le jour, Montréal, Del Busso éditeur, 2020, p. 69-74. http://sens-public.org/article1323.html

Néologisme carné du jour

«À bas les “partys de saucisses”», la Presse+, 26 avril 2018, illustration

Qu’est-ce qu’un «party de saucisses» ? Une assemblée composée majoritairement ou uniquement d’hommes. Est-ce à dire que ces êtres seraient dotés de saucisses (métaphoriques) ?

Citation tirée de la Presse+ du 26 avril : «À l’interne [à l’émission de télévision Deux hommes en or], quand nous regardons le tableau des invité (e)s des émissions à venir, nous avons une expression pour décrire une émission où les femmes seront — ou risquent d’être — sous-représentées : “party de saucisses”.»

P.-S.—Il existerait, dit-on, un film intitulé Party de saucisses.

 

[Complément du 25 mai 2022]

Il y a le pluriel. Et il y a le singulier :

«En humour québécois, ça parlait beaucoup de son nombril, de sa saucisse. Il n’y avait rien qui parlait du nous, tout parlait du je», se rappelle Christian Vanasse, le seul à avoir été de tous les alignements des Zapartistes, au sujet du paysage comique obnubilé par les relations hommes-femmes dans lequel surgissait le groupe (la Presse+, 25 mai 2022).

Néologisme du mois

Portrait de Bernardin de Saint-Pierre

Bernardin de Saint-Pierre, 22 avril 1775 : «Petite pluie fine par grumeaux très féconde. Quand on voir tomber ces pluies, on dit qu’il avrile» (éd. de 2015, p. 140).

 

[Complément du jour]

Grâce à @machinaecrire et au Centre national de ressources textuelles et lexicales, l’Oreille tendue découvre l’existence du blé avrillé / avriller / avriller, «semé en avril».

 

Référence

Bernardin de Saint-Pierre, Voyage en Normandie. 1775, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. «Lumières normandes», 2015, 231 p. Ill. Texte établi, présenté et annoté par Gérard Pouchain.

Néologismes touristiques du jour

Portrait de Pablo Escobar, 1977

L’autre jour, à la radio, l’Oreille tendue réfléchissait aux formes contemporaines du tourisme : volontourisme, nécrotourisme (thanatourism, dark tourism), tourisme sans abri (poorism), tourisme de catastrophe (crisis tourism).

Pourquoi arrêter en si bon chemin ? Ajoutons à la liste narcotouristes (narcoturistas); cela se pratiquerait, rapporte The New Yorker, au pays de Pedro Escobar.

C’est peut-être ce qui explique que plusieurs cèdent dorénavant à la touristophobie (et pas seulement à Barcelone).

 

[Complément du 31 août 2022]

Les changements climatiques entraînent, entre autres calamités, la baisse du niveau des eaux un peu partout dans le monde. Ladite baisse rend de nouveau visibles, par exemple, des villages et des bâtiments disparus. Vous voulez les visiter ? Vous pratiquerez le «tourisme de sécheresse»; c’est la Presse+ du jour qui le dit.

 

[Complément du 20 novembre 2022]

«Engouement pour le “tourisme macabre”», titre la Presse+ du 19 novembre 2022.

 

[Complément du 9 décembre 2022]

Une femme vient accoucher au Canada pour que son enfant soit citoyen canadien ? C’est du birth tourism, apprend l’Oreille tendue grâce à Options politiques, la revue numérique de l’Institut de recherche en politiques publiques.

 

[Complément du 22 juillet 2024]

Le monde va trop vite ? Pourquoi ne pas essayer le ralentourisme (la Presse+, 18 juillet 2024) ?

L’amateur de visite de canyons pratique(rait) le canyonisme (le Devoir, 20-21 juillet 2024).

Qui mendie pour voyager est un begpacker (le Monde, 12 avril 2017).

Réparons un (irréparable) oubli : il faudrait lutter, dit-on, contre le surtourisme (le Devoir, 10 septembre 2016). Dont acte.

 

[Complément du 10 septembre 2024]

Tout n’est peut-être pas perdu : il existerait un «tourisme du savoir» (la Presse+, 10 septembre 2024).

 

[Complément du 7 février 2025]

Vous aimez les champignons ? Le mycotourisme est pour vous (The Conversation, 31 janvier 2025).

Vous vous intéressez à vos ancêtres ? Pourquoi ne pas vous tourner vers le tourisme généalogique (le Soleil, 12 août 2024) ?

 

[Complément du 18 avril 2025]

Quelque chose va disparaître ? Ne loupez rien : «L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée par les scientifiques, et de plus en plus de touristes se ruent vers les deux pôles pour observer les derniers glaciers encore visibles. Le tourisme de la dernière chance, en plein essor, soulève une question cruciale : jusqu’où faut-il aller pour alimenter une industrie lucrative pendant que la planète brûle ?»; le «tourisme de la dernière chance» est «une industrie lucrative qui permet aux touristes de visiter des lieux appelés à disparaître en raison des crises environnementales provoquées par le changement climatique ou le déclin de la biodiversité» (la Presse+, 18 avril 2025).

 

Illustration : portrait de Pablo Escobar, Police nationale colombienne, 1977, déposé sur Wikimedia Commons