«Depuis le début de la campagne, Harper a joué au cricket, au hockey et avec mes nerfs» (@trudelpierre).
«J’ai besoin d’un câlin et de kleenex» (Mlle Aînée, chez @PimpetteDunoyer).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Depuis le début de la campagne, Harper a joué au cricket, au hockey et avec mes nerfs» (@trudelpierre).
«J’ai besoin d’un câlin et de kleenex» (Mlle Aînée, chez @PimpetteDunoyer).
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Deux beaux cas de cacophonie aujourd’hui.
Le premier, chez la traductrice de Mary Pope Osborne : «Bondissant par-dessus les tuiles brisées qui encombrent la cour, ils se ruent vers la porte et jaillissent dans la rue» (p. 60). Ce «ruent» / «rue» fait ronron.
Le second, beaucoup plus ancien, et signalé récemment par Sébastien Bailly dans les Zeugmes au plat : «Je suis romaine, hélas ! puisque mon époux l’est» (Corneille, Horace, première version, acte I, scène 1). Selon Wikipédia, il s’agirait, dans ce cas, d’un kakemphaton.
Références
Bailly, Sébastien, les Zeugmes au plat. Éloge d’une tournure humoristique, Paris, Mille et une nuits, coll. «Mille et une nuits», 585, 2011, 107 p. Avant-propos de Hervé Le Tellier.
Pope Osborne, Mary, Panique à Pompéi, Paris, Bayard poche, coll. «La cabane magique», 8, 2009, 73 p. Traduction et adaptation de Marie-Hélène Delval. Illustration de Philippe Masson. Dixième édition. Édition originale : 1998.
Soit une «Veste longue de sport, en tissu imperméable, munie d’une capuche», au genre fluctuant (le Petit Robert, édition numérique de 2010).
Au Québec, le mot est surtout masculin : «Lorsque Norah passe près d’eux, un des employés jette un drôle de regard à son parka de caribou qui, il faut l’avouer, détonne un peu dans le décor» (Nicolas Dickner).
En France, il paraît être beaucoup employé au féminin : «Elle portait une parka sale, un chapeau tordu sur la tête et on pouvait véritablement dire qu’elle était sans âge» (Arnaldur Indridason, p. 79).
Qu’en disent les Belges ?
[Complément du 22 août 2011]
Que faire quand on est une écrivaine québécoise et qu’on est publiée en France ? Mélanie Vincelette, dont le roman Polynie a paru en 2011 chez Robert Laffont, a été confrontée à la difficulté. Pour ne déplaire à personne, elle a trouvé une solution élégante. Page 30, il est question «d’un parka en laine bleue». Page 163 apparaît «une parka traditionnelle rouge». Page 197, il y a plus simple : «des parkas modernes». Tout le monde est content.
Références
Dickner, Nicolas, Boulevard Banquise, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2006, 47 p. Ill. Un conte de Nicolas Dickner, inspiré et illustré d’œuvres de la collection d’art inuit Brousseau.
Indridason, Arnaldur, la Rivière Noire, Paris, Métailié, coll. «Métailié noir», 2011, 299 p. Traduction d’Éric Boury. Édition originale : 2008.
Vincelette, Mélanie, Polynie, Paris, Robert Laffont, 2011, 213 p.
Parmi les nombreux tics médiatiques — les médiatics, donc (merci à @francisroyo et au blogueur derrière KONMEXPLIK2) —, celui-ci, très présent chez les chroniqueuses culturelles de la radio de Radio-Canada : l’accent tonique mis sur un adverbe, par volonté de mise en relief. Cela se pratique surtout avec les adverbes en –ment : vraiment, tellement, etc.
Histoire d’offrir le meilleur service possible à ses bénéficiaires, l’Oreille tendue s’est essayée à rendre cette fâcheuse habitude, venue, comme il se doit, de l’anglais. Il suffit de cliquer ci-dessous.
Cette insistance existe aussi à l’écrit : «TELLEMENT d’accord avec Marc Cassivi: Bertrand Cantat Le droit de vivre cyberpresse.ca/chroniqueurs/m… vi .Et on en parle avec @paularcand à 8:20h» (Marie-France Bazzo, sur Twitter, le 5 avril).
Ce n’est pas mieux.
[Complément du 9 mai 2015]
Tellement n’est pas seulement un adverbe d’intensité. Ce peut aussi être un adverbe d’affirmation : c’est un oui plus fort qu’un oui. Accompagné d’un point d’exclamation, tellement est encore plus fort; c’est un oui au cube.
Tellement! C'est une épidémie. http://t.co/ZKuw8ZtRIk
— Geneviève Pettersen (@GenPettersen) May 9, 2015
[Complément du 29 décembre 2023]
L’insistance peut aussi passer par l’italique : «J’aime tellement Siri Hustvedt» (la Presse+, 29 décembre 2023).
Publicité télévisée de Bell, dans un club vidéo : «Qui qui sort pour louer des films ?»
Publicité télévisée de Bell, au bureau : «Qui qui a fini le café ?»
Qui qui engage des publicitaires aussi nuls ?