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« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
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(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
Mavrikakis, Catherine, les Derniers Jours de Smokey Nelson, Montréal, Héliotrope, 2011, 303 p.
«Dis-moi, juste de toi à moi : tu l’as trouvé dans une boîte de Cracker Jack, ton permis ?» (p. 15)
La Charité, Claude, le Meilleur Dernier Roman, Longueuil, L’instant même, 2018, 177 p. Ill.
«L’institution universitaire avait eu plus que son lot de ces aventuriers de la vérité mesurable en beaux billets du dominion. Aussi, notre assemblée départementale avait-elle inscrit à l’ordre du jour une proposition de doctorat honoris causa. Les collègues les plus attachés aux traditions avaient tenu au latinisme pour bien marquer notre dissidence par rapport à la logique ambiante des docteurs honorifiques trouvant leur parchemin à sceau dans une boîte de Cracker Jack, après avoir promis un généreux don à la fondation de l’université qu’ils versaient a posteriori pour éviter toute impression de conflit d’intérêts, même s’ils étaient passés maîtres sinon docteurs en la matière» (p. 82).
P.-S.—Au Québec, les boîtes de friandises Cracker Jack pourraient donc contenir aussi bien des permis de conduire que des doctorats honoris causa. Ce n’est pas rassurant.
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Dans certains cas, ce sont des jambes, comme ailleurs dans la francophonie. C’est ainsi chez Catherine Lalonde, dans la Dévoration des fées (2017) : «La p’tite dort les yeux ouverts, ses bras et longues cannes pendouillent hors de son tiroir» (p. 43).
Dans d’autres, il s’agit de boîtes de conserve (de l’anglais can). Voilà pourquoi il y a des bines en canne dans Tiroir no 24 de Michael Delisle (2010, p. 67, p. 72, p. 83, p. 86). Dans le même ordre d’idées, qui met en conserve fruits et légumes prépare des cannages.
Il y a enfin les rires préenregistrés, à la télévision, les rires en canne(s).
Voyez le poète Patrice Desbiens, dans désâmé (2005) :
Elle ouvre une boîte de
rires en canne.
Il n’y en a pas assez pour
tout le monde (p. 8).
Ou Simon Brousseau, dans une nouvelle de sa série «E-confessions» (les Fins Heureuses, 2018) :
Ils sont devenus durs et froids, ces dernières années, les yeux des gens heureux. En bruit de fond, sous les éclats de rire, on peut entendre leurs appétits, leurs envies, qui se moquent de ce qu’ils sont devenus. Ce sont des rires en cannes, des rires desséchés qui appartiennent à l’époque où on vivait encore avec abandon (p. 131).
Ce son n’est guère agréable : ça sonne la kécanne.
Références
Brousseau, Simon, les Fins heureuses. Nouvelles, Montréal, Le Cheval d’août, 2018, 196 p.
Delisle, Michael, Tiroir no 24, Montréal, Boréal, 2010, 126 p.
Desbiens, Patrice, désâmé. Poésie, Sudbury, Prise de parole, 2005, 60 p.
Lalonde, Catherine, la Dévoration des fées, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 112, 2017, 136 p.