Autopromotion 034

Premier et seconds voyages de mylord de *** à Paris, 1777, page de titre

Jean-Jacques Rousseau est né en 1712. Il allait de soi que sa ville de naissance, Genève, souligne le 300e anniversaire de cette naissance.

Du 13 au 16 juin s’y tiendra, entre autres activités, un colloque intitulé «Amis et ennemis de Jean-Jacques Rousseau».

L’Oreille tendue y sera, pour causer de deux JJR, Jean-Jacques Rousseau et Jean-Jacques Rutlidge.

Elle ne cessera pas de bloguer pour autant.

 

[Complément du 22 avril 2014]

En attendant de lire «Les deux JJR», la communication de l’Oreille à ce colloque (Actes à paraître dans les Annales Jean-Jacques Rousseau), on peut l’entendre sur YouTube :

 

[Conplément du 17 octobre 2017]

Le texte a paru :

Melançon, Benoît, «Secourir le Philosophe. Ménilmontant, 24 octobre 1776», Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, tome cinquante-deuxième, 2014 (2016), p. 137-154. Suivi d’une «Discussion», p. 167-174. https://doi.org/1866/28779

Les deux portraits atomiques du jour

Daniel Grenier, Malgré tout on rit à Saint-Henri, 2012, couverture

I.

«Il était si puissant, dans tout son crâne extrêmement bien défini, que certains atomes importants semblaient s’écarter de son chemin quand il passait.»

Daniel Grenier, Malgré tout on rit à Saint-Henri. Nouvelles, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 07, 2012, 253 p., p. 133.

II.

«C’est un peu lourd mais ça marche bien. C’est une chose magnétique, si tu veux. Magnétique, a répété Charles dans un atome de sourire, expirant un autre atome d’air par le nez, secouant la tête en haussant une épaule et détournant les yeux — ces cinq motions en une seconde, et Anthime s’est encore senti humilié.»

Jean Echenoz, 14. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2012, 123 p., p. 13-14.

[Complément du 3 décembre 2014]

P.-S.—L’Oreille tendue a présenté ce texte le 3 décembre 2014.

Dix-septième article d’un dictionnaire personnel de rhétorique

Ellipse

Définition

«Suppression de mots qui seraient nécessaires à la plénitude de la construction, mais que ceux qui sont exprimés font assez entendre pour qu’il ne reste ni obscurité ni incertitude» (Gradus, éd. de 1980, p. 173).

Exemple

«Il prend la jeune fille dans ses bras, elle se débat, ne veut pas, rien n’y fait, ni ses pleurs ni ses supplications, les vêtements sont arrachés. Le corps, fragile et blanc, est poussé sur la couche, il lui déboutonne sa (ellipse). Elle n’a plus que ses yeux pour pleurer ce qu’elle vient de perdre. Ses yeux sont rouges de chagrin, ceux du bandit sont rouges de la cruauté qui l’habite» (l’ABC du gothique, p. 38-39).

Remarque

Toutes les ellipses ne sont pas aussi patentes que celle-là.

 

[Complément du 9 février 2018]

Autre exemple, chez Arturo Pérez-Reverte (2017), qui va dans le même sens : «Par conséquent, je décidai de recourir à une ellipse — celle dans laquelle nous sommes — qui allait me permettre de soulager le texte des quatre-vingt-cinq lieues suivantes — la longue semaine de route qui pour la berline des académiciens séparait alors Poitiers de la capitale de la France» (p. 156-157).

 

[Complément du 25 juin 2018]

Sur Twitter, @PhDidi1713 donne cet exemple d’ellipse, tiré de Lucile, ou Les progrès de la vertu (1768) de Rétif de la Bretonne.

Ellipse tirée de Lucile, ou Les progrès de la vertu, de Rétif de la Bretonne, 1768

 

[Complément du 18 août 2021]

Laurent Vassilian (textes) et Nicolas Tabary (dessin) s’amusent avec l’ellipse dans leur album De père en fils !, le trentième tome de la série «Iznogoud» (2015).

Il y a d’abord une explication (p. 18) :

Laurent Vassilian et Nicolas Tabary, De père en fils !, 2015, p. 18, détail

Dans la même planche, Iznogoud semble prendre l’ellipse pour un moyen de transport (p. 18) :

Laurent Vassilian et Nicolas Tabary, De père en fils !, 2015, p. 18, détail

À la page suivante, il se réjouit de la rapidité que permet cette figure de style (p. 19) :

Laurent Vassilian et Nicolas Tabary, De père en fils !, 2015, p. 19, détail

Tout ne va pourtant pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles (p. 21) :

Laurent Vassilian et Nicolas Tabary, De père en fils !, 2015, p. 21, détail

Reconnaissons à celui qui veut «être calife à la place du calife» d’avoir compris le principe d’économie qui caractérise l’ellipse.

 

[Complément du 18 décembre 2023]

Jean-Philippe Toussaint, dans l’Échiquier (2023, p. 162-163) :

Je revois Madeleine, très belle en cet hiver berlinois de 1993, emmitouflée dans une chaude veste en laine blanche moelleuse au col noir. Madeleine avait bien un peu froid quand nous sortions de l’appartement par moins dix degrés sous zéro et que nous allions nous promener sur les pelouses enneigées de Halensee, mais je lui frictionnais le dos et les épaules sur la rive pour la réchauffer, et, neuf mois plus tard, en novembre 1993, naissait notre fille, Anna, on appréciera la pudeur de l’ellipse.

 

Références

Dupriez, Bernard, Gradus. Les procédés littéraires (Dictionnaire), Paris, Union générale d’éditions, coll. «10/18», 1370, 1980, 541 p.

Pérez-Reverte, Arturo, Deux hommes de bien. Roman, Paris, Seuil, 2017, 501 p. Traduction de Gabriel Iaculli. Édition originale : 2015.

Régniez, Emmanuel, l’ABC du gothique. Fiction, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 50, 2012, 184 p.

Toussaint, Jean-Philippe, l’Échiquier, Paris, Éditions de Minuit, 2023, 244 p. Ill.

Vassilian, Laurent et Nicolas Tabary, De père en fils !, Paris, Imav Éditions, série «Iznogoud», 30, 2015, 44 p.

Le zeugme du dimanche matin de Kiki de Montparnasse, et une annonce

Kiki de Montparnasse, Kiki : souvenirs, 1999, couverture

Le zeugme

«On l’avait obligé à quitter ma mère, après avoir vécu six ans avec elle, pour épouser une femme qui avait mille francs et un cochon» (p. 66).

Kiki de Montparnasse, Kiki : souvenirs, introductions d’Ernest Hemingway et de Foujita, avant-propos et notes de Billy Klüver et Julie Martin, traductions de Dominique Lablanche, Paris, Hazan, 1999, 270 p.

L’annonce

@zeugme est désormais sur Twitter. Qui l’aime le suive.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)