Mise en garde dans la Presse+ du 7 juillet 2024, où Voltaire est cité deux fois : «Gare aux citations dénaturées !»
Voltaire est toujours bien vivant.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Et en effet, Bertrand, animé d’une joie malsaine, saisit au vol une coupe sur un plateau et l’avala d’un trait pour étancher une trop longue soif. Et il comprit soudain où il était tombé. Dans les Limbes ! Il visitait les Limbes, en vrai, en dur, peuplés de personnages de chair et d’os, les Limbes, suspendus entre jour et nuit, entre réel et fiction, et où l’on célébrait bien plus l’idée de littérature que la littérature elle-même. Il tendit l’oreille quand alentour on causait belles lettres, comme à l’ancienne.»
Tonino Benacquista, Tiré de faits irréels. Roman, Paris, Gallimard, coll. «Blanche», 2025, 192 p. Édition numérique.
«Ma vie manque d’aventure, de cabanes au Canada, de trappeurs, de grands espaces, d’arpents de neige, de carcajous, d’aurores boréales. Ma vie attend à un feu rouge, elle ne trouve pas de borne libre pour garer son vélo BIXI, elle constate avec dépit que ses céréales favorites sont en rupture de stock au supermarché. Ma vie ne se rend pas au pôle Nord en traîneau à chiens, elle fait de l’insomnie.»
Nicolas Guay, «Fragments par 5, numéro 54», blogue le Machin à écrire, 18 février 2024.
Au début du vingt-troisième chapitre de Candide (1759), le conte de Voltaire, «Candide et Martin vont sur les côtes d’Angleterre; ce qu’ils y voient», Candide discute avec Martin sur le pont d’un navire hollandais : «Vous connaissez l’Angleterre; y est-on aussi fou qu’en France ? — C’est une autre espèce de folie, dit Martin. Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut.»
Voltaire est toujours bien vivant.
«Voici qu’on annonce le départ du Boeing d’Air Canada
Vers le pays nommé Canada par ce qu’il n’y a nada
Là, hormis des arpents d’épinettes et de rares bipèdes […]».
François Hébert, Homo plasticus, Québec, Éditions du Beffroi, 1987, 130 p., p. 68.
Au début du vingt-troisième chapitre de Candide (1759), le conte de Voltaire, «Candide et Martin vont sur les côtes d’Angleterre; ce qu’ils y voient», Candide discute avec Martin sur le pont d’un navire hollandais : «Vous connaissez l’Angleterre; y est-on aussi fou qu’en France ? — C’est une autre espèce de folie, dit Martin. Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut.»
Voltaire est toujours bien vivant.
«Et je vois que l’envers est creusé d’une strie, qu’il y a là une imperfection — une blessure — qui attire la poussière et le regard, et donne envie de s’introduire au cœur même du caillou, là où la poussière ne le regard ne peuvent pénétrer» (p. 31).
«Le soir même, me grisant de liberté et d’air pluvieux, puis tous les jours» (p. 73).
Caroline Lamarche, le Jour du chien, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Double», 146, 2025, 102 p. Édition originale : 1996. Nouvelle édition revue et corrigée par l’autrice.
(Une définition du zeugme ? Par là.)