«Nous faisions ce que nous avions toujours fait, mais rien n’était plus pareil. “Le moindre bruit m’effraie à présent, disait Onatsu. Lorsqu’on frappe à la porte. Que le téléphone sonne. Qu’un chien aboie. Je tends l’oreille pour écouter les pas des gens.” Et chaque fois qu’une voiture inconnue arrivait dans le voisinage, son cœur battait à tout rompre, car elle était sûre que l’heure avait sonné pour son mari.»
Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer, Paris, Gallimard, coll. «Folio», 7120, 2022, 176 p. Traduction de Carine Chichereau. Édition numérique.
On la trouvait au XVIIIe siècle, par exemple sous la plume de madame de Villeneuve («le père, plus prudent, les pria de modérer leurs transports», la Belle et la Bête, p. 24) et de Chamfort («Modérez vos transports», Mustapha et Zéangir, p. 240).
Dans le français de référence, elle paraît assez peu utilisée aujourd’hui. En revanche, elle paraît encore assez commune dans le français populaire du Québec.
En 1987, la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM) proposait une variation sur le même thème : «Ménage tes transports», chanson de Philipe Vyvial.
Chamfort, Mustapha et Zéangir, dans Théâtre de Chamfort, édition présentée par Martial Poirson, établie, annotée et commentée par Martial Poirson et Jacqueline Razgonnikoff, Beaulieu, Lampsaque, coll. «Le Studiolo théâtre», 2009, p. 168-321 et 361-365, II, 4, p. 240. Édition originale : 1776.
Madame de Villeneuve, la Belle et la Bête, Paris, Gallimard, coll. «Folio 2 €», série «Femmes de lettres», 5068, 2010, 141 p. Édition établie et présentée par Martine Reid. Édition originale : 1740.
«Félicien avait tout perdu, maison, meubles, vaisselle, batterie de cuisine, vêtements, linge, sa barque avec quoi il allait pêcher de nuit (Félicien était un pêcheur passionné !), ses viviers pleins de langoustes et sa situation hors rang au palace de l’Ermitage.»
Blaise Cendrars, Bourlinguer, Paris, Denoël, coll. «Le livre de poche», 437-438, 1966, 440 p., p. 303-304. Édition originale : 1948.
«Début trentaine, de belle apparence, manifestement sûr de lui, l’homme parlait haut et fort si bien que malgré la meilleure volonté du monde, il e[û]t fallu être sourd pour ne rien capter de l’entretien. D’abord un brin offusqué par cette intrusion et ce sans-gêne, je tendis cependant une oreille de plus en plus attentive au fur et à mesure que me parvenaient des bribes de l’échange.»