(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
T’étais le genre de lycéen
Un peu perdu et dans ton coin
Toujours assis au fond d’la classe
Pas très à l’aise dans tes godasses
Sûr qu’on se cherche à cet âge-là
Mais la jeunesse est faite pour ça
Tu t’réfugiais dans les chansons
Pour l’évasion pour les frissons
Et puis un jour t’as découvert
La force de la langue de Prévert
Tu t’es plongé dans les études
Pour apaiser les inquiétudes
De ceux qui te paient le loyer
Comme une balle à renvoyer
Bientôt passée l’adolescence
Toujours dans l’sac à dos les sciences
Mais ta passion c’est l’écriture
Les pattes de mouches et les ratures
Et en cachette t’écris tes vers
Bien sûr dans la langue de Prévert
T’aurais pu croupir au bureau
Mal dans tes fringues mal dans ta peau
De ne jamais avoir osé
Claquer la porte sans te r’tourner
Un jour t’as pu saisir ta chance
Avec la bonne dose d’insouciance
Pour pas finir aigri et vieux
Des tonnes de regrets dans les yeux
Entre la tendresse la colère
Tu chantes dans la langue de Prévert
Et aujourd’hui c’est ton métier
Toutes les planètes sont alignées
Quand tu repenses au lycéen
T’aurais pas parié ton destin
Mais comme ton truc c’est la musique
Et pas leurs foutues statistiques
Quel que soit le son du moment
Tu marches à côté tranquillement
Et tu te sens libre comme l’air
Toujours dans la langue de Prévert
Et tu te sens libre comme l’air
Toujours dans la langue de Prévert
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Et la source coulait
Un peu comme par magie
La terre dans son cycle
Était en euphorie
Les hommes du village
Comprirent tous le message
Ne m’abandonnez pas
Aux mains des princes et rois
Et puis les princes vinrent
Pour chasser nos ancêtres
À quoi bon résister
Ils ont toujours raison
Où sont-ils donc partis
Les jeunes d’autrefois
Ceux qui marchaient pieds nus
Dans les sentiers des bois
Les hommes
Se ressemblent
Mais ne parlent pas
Le même langage
Ô comme c’est difficile
D’apprendre la langue de son pays
Dans un endroit caché
Les chefs se sont groupés
Nous reviendrons plus tard
Plus forts et plus instruits
Nettoyer le village
De ses mauvais esprits
Rétablir l’équilibre
De risques et d’agonies
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
N.B.—Le fait de reproduire ici une chanson n’est évidemment pas le signe qu’on en partage les valeurs.
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Pays trop pitit pour gagner sa vie
Moi plus chanter oh ! non jamais chanter
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Moi partir d’ici pour plus revenir
Moi plus chanter
Couché sur le dos
Dans le sable chaud
Avec sa doudou
Y fait son dodo
Les deux bras en croix
Comme le roi des rois
Y préfère mon île à son pays froid
Pour passer Noël et le Jour de l’an
Le touriste blanc qui a un p’tit argent
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Pays trop pitit pour gagner sa vie
Moi plus chanter oh ! non jamais chanter
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Moi partir d’ici pour plus revenir
Moi plus chanter
Il me fait courir
Après ses planteurs
Y m’appelle «Waiter»
D’un air supérieur
Ça m’met tout en sueur
Ça m’fait mal au cœur
Chu pas son chauffeur
Ni son serviteur
Mais chu d’la couleur
De ma clarinette
Je rêve aux sapins
Et aux épinettes
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Pays trop pitit pour gagner sa vie
Moi plus chanter oh ! non jamais chanter
Moi plus chanter en créole
Plus jamais chanter en créole
Moi partir d’ici pour plus revenir
Moi plus chanter
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Les rues sales du centre-ville de Mars est mon turf
Mac aussi puissant que ce putain d’argent sur le surf
J’ai tout pris en main et les condés se tâtent
Pas de racket, je suis libre des vapeurs d’eau écarlate
Et des tubes de colle, à coups de latte
Les consonnes, les voyelles, sont toutes à quatre pattes
Proxénète linguistique pur
Style manteau en fourrure
Et ma vie, a pris une autre tournure
Je ne sais pas où cela me mène
Mais même ceux qui m’aiment me décrivent comme étant un schizophrène
J’ai mis les mots au tapin pour la sensation
Au trottoir les syllabes, prostitué la diction
Les lettres travaillent pour moi
Le dico est mon territoire, un pays dont je veux être le roi
J’ai traité des phrases comme de vraies dames
Tiré les plus belles pour les mettre en vitrine comme à Amsterdam
Si tu veux la qualité normale, tu payes cash
Ça arrache, à consommer avec un tchoc de hash
J’ai des potes dans la profession, c’est pas la mode
Mais pourquoi croies-tu que DRS s’appelle Monsieur Claude
Petit parade avec tes illusions de Benz
T’es une merde sur le marché parce que tes phrases sont renze
C’est dommage, t’es guetté par le chômage
Mon organisation est trop en place et bien trop sauvage
Ma famille vient de ce quartier, qui faisait peur à Hitler
Où la French est née pour niquer la terre entière
Je m’en souviens encore mais pourtant je devais être petit
Scarface n’est pas un rêve, il a existé ici
L’Italiano prend la relève vingt ans après
C’est tout un autre monde, c’est tout un autre marché
Je suis discret, distant, dispo, prêt à disparaître
Mon discours éternel, seul un rêve peut renaître
Un jour, sous une forme nouvelle
D’un novice, 26 lettres, 100 000 mots à son service
N’est pas mac qui veut
Mais je croise des concurrents sérieux
Alors je redouble de travail et serre le jeu
Si tu veux la bombe, tu raques Ronald
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Le petit noir à tête rasée réapparaît
Moi non plus j’ai pas changé, toujours prêt à dégainer
Mon micro branché sur une table envoie le morceau
Vérifie la console, qu’elle fasse bien son boulot
Ouais, c’est comme ça avec le mic et les samplers
Au doigt et à l’œil, alors qui c’est l’empereur
La MPC travaille pour moi très dur
Et au moindre bug, je la colle au mur, c’est sûr
La dernière mélodie que j’ai recrutée
S’est prise deux gifles quand elle a refusé de se faire trunkater
En fait, je suis le seul boss du matos
Tous les câbles qui font les macs tombent vite sur un os
Tout le monde y a droit, qu’est-ce que tu crois
Les lettres, elles aussi, taffent pour moi
26 mètres, chacun sa chacune
Deux claques sur les fesses et vite par ici la thune
C’est comme ça que dans mon job ça se passe
J’ai beaucoup d’employés et je ne paie rien à l’Urssaf
Et je n’ai pas eu depuis longtemps à sévir
Elles ont réalisé que leur plaisir est de me servir
Si elles le font bien, je les place dans des phrases
Promotion sociale pour elle, pour moi ah plus de liasses
Mais le fin du fin, c’est le couplet quand elles y sont arrivées
C’est qu’elles sont classées top dans mon carnet
Celles qui attendent de moi un geste en retour
Ont beaucoup d’espoir, d’ailleurs elles courent toujours
Je table sur la qualité, pas la quantité
D’un service organisé, créé pour vous faire planer
On y trouve des plates, des croisées, des embrassées
Choisissez, chacune d’elle a sa spécialité
J’ai dû transpirer dur pour y arriver
Mais ça sert d’avoir de la famille bien placée dans le métier
Le prox de l’apostrophe, le Jules de la virgule
J’aurais dû faire du foot, j’ai toujours eu le sens des putes
Surtout ne viens pas taper à ma porte sans des Deutschmarks
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
Ça s’passe comme ça chez le mac
(Il n’y a pas que «La langue de chez nous» dans la vie. Les chansons sur la langue ne manquent pas. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)
En Bref, «Grande histoire d’amour», Silence radio, 2014
Le temps s’arrête et le temps file
À pleine vitesse ou immobile
Je ferme les yeux je me sens bien
Je trouve ma force et mon chemin
Pas de début ni de fin
Le temps est venu rien ne m’retient
Le coup d’envoi le coup de cœur
Je risque le tout j’irai jusqu’au bout
Grande histoire d’amour
Je suis entouré de mes âmes sœurs
Liés par le sang et par le cœur
Dans nos luttes par nos désirs
Nourris par le feu des choses à v’nir
Grande histoire d’amour
Où que nous soyons nous racontons
L’écho de nos dépits le récit d’aujourd’hui
Dans la langue de chez nous
Nous traçons le parcours ensemble nous chantons
Grande histoire d’amour
Grande histoire d’amour
Je suis ton air t’es ma chanson
Je rêve et nous accomplissons
Je tenterai nous réussirons
Je marche seul ensemble nous courons