Accouplements 210

Frédéric Lenormand, Ne tirez pas sur le philosophe !, 2017, couverture

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Dans Candide, son conte de 1759, Voltaire se moque de Leibniz. Quand le personnage de Pangloss parle du «meilleur des mondes possibles», c’est le nom du philosophe allemand qu’il faut entendre.

Dans son roman Ne tirez pas sur le philosophe !, Frédéric Lenormand suppose un chien à un de ses personnages. Son nom ? Leibniz.

Mathieu Bock-Côté est un omnicommentateur québécois formé en sociologie. Selon Wikipédia, il est «favorable à l’indépendance du Québec et défend des positions nationalistes, libérales et conservatrices».

Les concepteurs de l’émission de radio À la semaine prochaine lui supposent un chien. Son nom ? Duplessis.

Dans le premier cas, le nom marquerait la distance. Dans le second, la proximité.

Ce sera tout en matière de bestiaire imaginaire pour aujourd’hui.

 

Référence

Lenormand, Frédéric, Ne tirez pas sur le philosophe ! Roman, Paris, JC Lattès, série «Voltaire mène l’enquête», 2017, 280 p., chapitre sixième. Édition numérique.

L’oreille tendue de… Simenon

Simenon, les Sœurs Lacroix, édition néerlandaise, couverture

«Quant à tante Poldine, il n’était pas difficile de savoir à quoi elle s’occupait : elle faisait des comptes ! Elle était assise devant des piles de calepins noirs, à couverture de toile cirée et aux pages couvertes de chiffres au crayon. Au milieu du bureau, elle avait posé sa montre et, à sept heures exactement, elle se lèverait, entrouvrirait la porte, tendrait l’oreille, attendant le coup de sonnette qui devait annoncer le dîner et qui avait parfois quelques secondes de retard.»

Georges Simenon, les Sœurs Lacroix, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 175-271, p. 181. Édition originale : 1938.

Les zeugmes du dimanche matin et de Simenon

Simenon, les Trois Crimes de mes amis, 1938, couverture

«Il y a quelques semaines, loin de Liège et de notre jeunesse, la police de Nantes était avisée par une lettre anonyme que des faits étranges se passaient dans une cave» (p. 34).

«Et je m’achetai un chapeau melon. Je n’avais jamais porté de chapeau melon, mais je considérais que cela s’harmonisait avec ma nouvelle dignité et avec mes guêtres» (p. 41).

«Enivré de printemps et de gloire, je vivais une grisante période d’ongles propres, de cosmétique et de guêtres gris souris» (p. 42).

Georges Simenon, les Trois Crimes de mes amis, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 7-88. Édition originale : 1938.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

L’oreille tendue de… Simenon

Simenon, le Suspect, éd. de 1938, couverture

«Marie Chave repassait des chemises, dans la cuisine. Elle pensait sans penser, comme quand on repasse, et le temps étant scandé par les coups de fer sur la table. Parfois elle s’arrêtait, prenait un autre fer sur le feu, l’approchait de sa joue puis, machinalement, tendait l’oreille à la respiration du gamin qui dormait dans la chambre voisine.»

Georges Simenon, le Suspect, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 89-174, p. 96. Édition originale : 1938.

Les zeugmes du dimanche matin et de Simenon

Simenon, les Sœurs Lacroix, édition néerlandaise, couverture

«Tel était le nouvel événement, qui venait de se dérouler par un des rares matins de soleil, à l’heure où la maison, d’habitude, faisait, avec sa toilette, relâche de méchanceté» (p. 214-215).

«C’était tout. Le Féroce ne pouvait pas comprendre. Il mâchait toujours du vide — ou sa mauvaise humeur —, se levait, poussait un soupir et allait rejoindre les deux autres, le docteur Jules et un médecin du Havre, dans le bureau de tante Poldine qu’on avait mis à leur disposition pour la consultation» (p. 243).

Georges Simenon, les Sœurs Lacroix, dans Tout Simenon 21, Paris et Montréal, Presses de la Cité et Libre expression, coll. «Omnibus», 1992, p. 175-271. Édition originale : 1938.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)