«Et Bernadette, en plus du yoga, pratique un humour mordant, sans concession.»
Lise Tremblay, Rang de la Dérive. Nouvelles, Montréal, Boréal, 2022, 114 p., p. 101.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Et Bernadette, en plus du yoga, pratique un humour mordant, sans concession.»
Lise Tremblay, Rang de la Dérive. Nouvelles, Montréal, Boréal, 2022, 114 p., p. 101.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
Comment, dans le français populaire du Québec, exprimer qu’on ne sait pas ? Fouille-moi pourquoi.
Trois exemples, le premier journalistique, les deux autres, romanesques.
«Ils appellent ça, fouille-moi pourquoi, un centre d’achats de vie urbaine, en anglais lifestyle center» (la Presse, 7 janvier 2012, p. A5).
«Il tire une flûte de son sac d’école, il se trémousse pour faire oublier qu’il joue comme un pied, et fouille-moi pourquoi, les clients se ruent dans sa direction» (les Aurores montréales, p. 77-78).
«Fouille-moi pourquoi Miche trouve pertinent de me parler de son enfance de schnoutte, vingt-quatre heures après ma sortie de l’hôpital» (J’étais un héros, p. 19).
On voit aussi, tout simplement, fouille-moi : «Qu’est-ce que ce chien t’a dit, Pacha ? — Fouille-moi… Je ne parle pas caniche» (la Presse, 20 mai 2001).
Ce n’est pas plus clair.
Références
Bienvenu, Sophie, J’étais un héros. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2022, 161 p.
Proulx, Monique, les Aurores montréales. Nouvelles, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 85, 2016, 238 p. Édition originale : 1996.
«Et, sans qu’il s’en rende vraiment compte, elle était restée un moment, une nuit, une année. Elle avait élu domicile dans son logis, son esprit et sa vie.»
Louis-Karl Picard-Sioui, Chroniques de Kitchike. La grande débarque. Nouvelles, Wendake, Éditions Hannenorak, 2021, 173 p., p. 18. Édition originale : 2017.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Avec ma tête à chiffres et ma règle à calcul, je traduisais à l’usage de mes patrons des situations ou des problèmes en apparence confus et lacunaires dont ils n’avaient ni le goût ni le temps de se demander par quels bouts il fallait les prendre; je leur procurais des langages clairs qui n’avaient au fond pas plus de rapport que les données premières avec la réalité mais qui, parce qu’ils les rassuraient, les laissaient s’immobiliser dans une décision plutôt que dans une autre comme sous la commande d’un faible signal, d’une légère chiquenaude administrative.»
André Belleau, «Ottawa, Ottawa, que me veux-tu ? L’automne», Liberté, 104 (18, 2), mars-avril 1976, p. 23-30, p. 29-30. https://id.erudit.org/iderudit/30932ac
P.-S.—André Belleau ? Par ici.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Dans la cellule adjacente, plus un bruit. Ils tendent l’oreille, tâchent de capter des bribes. La sonnerie les a fait sursauter. Enfin la caution qui s’annonce… Puis le déclic de l’appareil raccroché. Et le silence à nouveau.»
André Belleau, «Trois nouvelles», Écrits du Canada français, 16, 1963, p. 190-217, p. 211. [«Sous le pont de l’Est» (p. 191-202), «Ce jour-là à Deception Bay» (p. 203-210), «Liguori» (p. 211-217)]
Illustration : portrait d’André Belleau, le Devoir, 26 octobre 1963, p. 17.
P.-S.—André Belleau ? Par ici.