L’oreille tendue de… Margaret Atwood

Margaret Atwood, Matin dans la maison incendiée, 2004, couverture

«Pourtant, le nuage vaporeux et chimique qui
t’enveloppait
comme une coquille d’œuf éclatante, un encens,
ne disparaît pas : il ne fait que grossir
et absorber davantage. Tu perds l’habitude
du sexe comme d’une robe rétrécie
pour pénétrer le bon sens, celui que tu partages
avec tout ce qui tend l’oreille.»

Margaret Atwood, Matin dans la maison incendiée, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004, 136 p., p. 27. Traduction de Marie Évangéline Arsenault. Édition originale : 1995.

L’oreille tendue de… Grégoire Delacourt

Grégoire Delacourt, Mon Père, 2019, couverture

«Quand mon souffle se calme, je lui dis qu’il me rappelle l’abbé de Pradts chez Montherlant, qui se risquait à parler d’âme à propos du petit Souplier quand il voulait juste le baiser. Qu’il m’évoque toute son afféterie lorsque le chœur des collégiens dans la maîtrise répète un motet et que ce pauvre abbé de mes deux tend l’oreille et susurre, comme on suce un doigt : “Je ne distingue pas sa voix dans le chœur des autres voix.”»

Grégoire Delacourt, Mon Père. Roman, Paris, JC Lattès, 2019. Édition numérique.