Coup double rhétorique

«La mémoire est la faculté qui oublie», dit-on souvent. On pourrait ajouter que c’est la faculté qui confond.

Depuis le 22 février 2011, l’Oreille tendue nourrit son Dictionnaire personnel de rhétorique. Elle y a bien sûr parlé de l’oxymore et du pléonasme. Elle était convaincue d’avoir cité ce magnifique (double) exemple :

Oxymore et pléonasme

Elle se trompait. Elle le regrette.

P.-S.—L’Oreille remercie son ami Marc Angenot de l’avoir ramenée dans le droit chemin de la mémoire.

S’émouvoir avec son chimiste

L’Oreille tendue n’ignorait pas l’existence de la cuisine moléculaire. Elle découvre, grâce à un article du magazine The New Yorker daté du 3 janvier 2011, qu’un des emblèmes de ce mouvement, Ferran Adrià, le chef du elBulli, préfère parler de gastronomie «techno-emotional» («tecnoémocion», dans le texte).

Un oxymore, pour marier neurones et papilles : il suffisait d’y penser.

 

Référence

Gopnik, Adam, «Notes of a Gastronome. Sweet Revolution. The Power of the Pastry Chef», The New Yorker, 3 janvier 2011.