L’imbibition, encore

Ellie Martineau-Lavoie, les Bikinis couleur peau, 2018, couverture

Hasard ou nécessité, il est souvent question en ces lieux d’imbibition alcoolisée (voir ici ou ).

Parlons donc robine.

Définition du dictionnaire numérique Usito : «Alcool de mauvaise qualité; liquide alcoolisé qu’on ne peut consommer.» Étymologie : «1935. […] de l’anglais rubbing (alcohol)

Exemple romanesque : «Les yeux cernés, l’air désabusé, il dégageait une puissante odeur de robine» (Cercles de feu, p. 178).

Exemple poétique : «il y a un incendie dans les nuages / des collines en coton / les moineaux sur les balcons / sentent la robine» (les Bikinis couleur peau, p. 51).

Exemple chanté : «Tant qu’il y aura des femmes pis tant qu’il y aura d’la robine» («À chaque jour le même soleil»).

Exemple nouvellistique : «Il sentait ses dents huileuses sous la langue et les goûts mélangés du saucisson à l’ail et de la robine» («Effacer le tableau», p. 167).

Il paraît donc que, malgré ce qu’avance Usito, la robine se consomme.

P.-S.— Oui, la robine est proche de la tonne.

P.-P.-S.—Le consommateur de robine peut devenir un robineux.

 

Références

Bock, Raymond, «Effacer le tableau», dans Atavismes. Histoires, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 03, 2011, 230 p., p. 149-175.

CQFD, «À chaque jour le même soleil», chanson, 2002.

Dimanche, Thierry, Cercles de feu. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 138, 2019, 438 p.

Martineau-Lavoie, Ellie, les Bikinis couleur peau. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2018, 86 p.

Relents d’imbibition

Jean-Guy Forget, Pleure pas, Cadillac, 2019, couverture

À quelques reprises, l’Oreille s’est tendue du côté de l’imbibition, par exemple ici ou .

Or qui trop imbibe peut laisser une trace olfactive. Pareille odeur, en français populaire du Québec, est la tonne.

On peut donc sentir la tonne, comme dans les Manifestations de Patrick Nicol : «L’employée lui fait un petit air de reproche. Il sent la tonne, sans doute» (p. 393).

Pire, cela peut aller jusqu’au fond de tonne, chez Jean-Guy Forget : «ta chambre au complet / sent l’fond d’tonne» (Pleure pas, Cadillac, p. 66).

Bref, selon Usito : «empester l’alcool».

Restez sobres. Le problème ne se posera pas.

 

Références

Forget, Jean-Guy, Pleure pas, Cadillac. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2019, 82 p.

Nicol, Patrick, les Manifestations. Roman, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 135, 2019, 442 p.