Accouplements 75

Normand Lalonde, Autoportrait aux yeux crevés, 2016, couverture

 

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

L’Oreille tendue a déjà cité à plusieurs reprises cette phrase d’André Belleau datée de 1966 :

«J’aime la chanson actuelle de toute ma faiblesse» (éd. de 1986, p. 63).

Comment ne pas y penser en lisant le recueil Autoportrait aux yeux crevés (2016) de Normand Lalonde ?

«Parfois, lutter de toutes ses forces n’est pas suffisant. Il faut alors lutter aussi de toutes ses faiblesses» (p. 9).

P.-S. — Il a été question des aphorismes de Normand Lalonde .

 

[Complément du 10 mai 2022]

Saint-Just, dans son poème érotique Organt (1789), a la clé de cela : «Le cœur humain est né pour la faiblesse» (cité par Arnaud Maïsetti, p. 51).

 

Références

Belleau, André, «La rue s’allume», Liberté, 46 (8, 4), juillet-août 1966, p. 25-28; repris dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 17-19; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 59-63; repris dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 59-64. https://id.erudit.org/iderudit/30058ac

Lalonde, Normand, Autoportrait aux yeux crevés. Petites méchancetés et autres gentillesses, Montréal, L’Oie de Cravan, 2016, 60 p. Suivi de «Normand Lalonde (1959-2012). Portrait aux yeux mouillés», par Manon Riopel et Jean-François Vallée.

Maïsetti, Arnaud, Saint-Just & des poussières, Bordeaux, L’arbre vengeur, 2021, 327 p.

Demande solennelle au Devoir

Josée Yvon et Josée Hivon dans le Devoir du 1er-2 octobre 2016

En page C8 du quotidien le Devoir du jour, on peut lire deux textes sur la «vie littéraire» québécoise.

En colonne de gauche, «Dix ans de folie et de parasitisme à Trois-Rivières. L’Off-FPTR est rapidement devenu le porte-voix d’une autre poésie québécoise». (Il y est question notamment d’une «une nouvelle génération de poètes complètement décomplexés».)

Juste à côté, «La Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie devra fermer».

Dans les deux articles (voir la photo ci-dessus), on parle de la même poète, Josée Yvon. À gauche, son nom est écrit correctement; à droite, non («Josée Hivon», par contamination avec Véronique Hivon ?).

L’Oreille tendue demande solennellement au Devoir de ne plus confondre la PQ (poésie québécoise) et le PQ (Parti québécois).

Merci à l’avance.

Poème sportif du jour

Jean-Christophe Réhel, Les volcans sentent la coconut, 2016, couverture

C’est dimanche, jour de match pour le fils cadet de l’Oreille tendue et pour quelques dizaines de millions d’États-Uniens.

Pour l’occasion, ce poème, tiré du recueil Les volcans sentent la coconut (2016) de Jean-Christophe Réhel :

je suis un botaniste
dans l’appartement
j’arrose les plantes mais elles meurent
comme des connes
puis le facteur me livre une casquette
des panthers de la caroline
et je suis un joueur de football (p. 57)

 

Référence

Réhel, Jean-Christophe, Les volcans sentent la coconut. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2016, 94 p.