Il ne faut pas confondre faire popo et aller faire un tour chez Popo.
Merci à Luc Jodoin pour l’inspiration.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
Il ne faut pas confondre faire popo et aller faire un tour chez Popo.
Merci à Luc Jodoin pour l’inspiration.
«Ah, les régions.»
Christophe Bernard, la Bête creuse
L’Oreille tendue revient. Pendant son absence, elle a pris des notes.
C’est la saison des festivals ? Désolé, l’Oreille ne croit ni à la communion individuelle ni à la communion collective.
Vacances au Québec en PPP : Pas de Problème de Passeport.
Marcel semble avoir pris le relais de Mario.
Signalétique régionale 1 (forme du verbe) : s’agissant du verbe fitter, l’Oreille aurait écrit «fitte» plutôt que «fit».
Signalétique régionale 2 (accord de l’adjectif) : «privé» du féminin ?
Bien que dans Lanaudière, l’Oreille s’est sentie, à un moment, comme dans le Dégelis de l’excellent film Arsenault & fils de Rafaël Ouellet.
La guichetière (vingtenaire ? trentenaire ?) aux randonneurs sexagénaires : «Pour aller aux chutes, ça me prend sept-huit minutes. Ça vous en prendra une quinzaine.» Ils en mirent sept, pas une de plus.
Entendu en randonnée pédestre (un autre jour) : «J’ai beaucoup étudié la littérature belge. C’est ça qui m’a endurci.» Durant la même randonnée : Elle : «Fais-toi désirer.» Lui : «Personne ne me désire, moi.»
Signalétique régionale 3 (accord du verbe avec le sujet) : «ont» ?
Patate au carré, voire métapatate.
Signalétique régionale 4 : quelque chose s’en vient — mais quoi ?
L’Oreille a passé beaucoup (trop) de temps sur la route récemment. Elle a (donc) pensé beaucoup (trop) aux Cracker Jacks.
Un cycliste québécois remporte une étape du Tour de France. Sa PQ ? «Le petit gars de Saint-Perpétue.»
Nous ne l’avons pas vu. Si nous l’avions vu, comment l’aurions-nous appelé ?
On dit qu’un pape est venu au Québec en juillet. C’est aussi rare que…
Signalétique régionale 5 : les «guillemets» sont, «parfois», une «source» d’«étonnement».
Signalétique régionale 6 : quelqu’un l’a mal été.
Tout ce temps, sans le savoir, dans une capitale !
Référence
Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.
Les entreprises de paris sportifs polluent de plus en plus les ondes télévisuelles. Cela entraîne parfois des problèmes de prononciation.
Prenons Bet99.
Dans ses publicités, cette entreprise pratique l’alternance codique : on commence en anglais avec «Bet ninety nine», puis on continue en français avec «point net».
Un des commentateurs sportifs préférés de l’Oreille tendue a bien vu le problème. On lui doit (au moins ?) trois prononciations. La première toute en français : «Bet quatre-vingt-dix-neuf point net.» La deuxième toute en anglais : «Bet ninety nine dot net.» La troisième plus économique, mais en anglais : «Bet ninety nine.»
D’autres prononciations sont-elles possibles ? Les paris sont ouverts.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
André Belleau, «Discours de Marcel Duchamp ivre sur la condition des filles du boulevard Saint-Laurent», Liberté, 76-77 (13, 4-5), décembre 1971, p. 5-10; repris dans Montréal en prose. 1892-1992. Anthologie présentée par Nathalie Fredette, Montréal, l’Hexagone, coll. «Anthologies», 5, 1992, p. 288-294. https://id.erudit.org/iderudit/30676ac
À l’instar de ces bègues qui cessent de l’être tout à fait lorsqu’ils se mettent à chanter, Marcel ne bredouillait ni ne bafouillait comme à l’accoutumée. Il continua d’une voix claire et nette :
«Aussi bien ai-je envie de redire ici même et pour tous vos beaux noms scintillants que publie Montréal-Matin :
Presseuses
Assembleuses
Coupeuses de fils.
Filles expérimentées dans les uniformes de coton.
Contremaîtresses dans les robes, jupes et pantalons.
Opératrices de machine régulière, simple, à bords, à section, à boutons, à boutonnières, goose neck, Overlock, Singer à une seule aiguille, Union Spécial à deux ou trois aiguilles, à points cachés et même invisibles (p. 9).
Gilles Desjardins, Twitter, 25 avril 2022 : «1943. Montréal. Belle pub féministe : “Ces ’couturières’ qui ’cousent’ des chars d’assaut avec leurs lampes à souder, trouvent dans l’ASPIRIN un soulagement presque immédiat.”»
P.-S.—Sans oublier Couturière (2012), de Martine Sonnet.
Les sportifs modernes sont des véhicules publicitaires prisés. Guy Lafleur, qui vient de mourir, ne faisait pas exception.
À qui a-t-il prêté son nom et son image ? Quelques exemples, parmi bien d’autres.
À des entreprises philanthropiques :
À des vendeurs de produits alimentaires ou alcoolisés :
À des sociétés (péri)(pseudo)médicales :
À des équipementiers sportifs :
À un fabricant de voitures :
À un propriétaire de casino :
À une chaine de magasins :
À un salon de technologie :
P.-S.—Si jamais vous aviez sous la main la publicité de Viagra par Lafleur, l’Oreille tendue serait évidemment preneuse. Discrétion assurée.
P.-P.-S.—Sur ce sujet, voyez les articles d’Olivier Bourque, «Idole des Québécois, icône des annonceurs», et de Frédéric Guindon, «27 des meilleures publicités mettant en vedette des hockeyeurs québécois».