Autopromotion 812

Publicité de la pièce Oh ! Canada — Chapitre 1 : L’Est du pays, de Danielle Le Saux-Farmer et Noémie F. Savoie, février 2025

La salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier présente actuellement la pièce Oh ! Canada — Chapitre 1 : L’Est du pays, de Danielle Le Saux-Farmer et Noémie F. Savoie.

En voici le résumé :

Le français au Canada est-il sur le respirateur artificiel ? Premier chapitre d’un vaste projet documentaire qui sonde l’état du fait français sur le territoire canadien, Oh ! Canada plonge au cœur de l’explosive question linguistique à travers une enquête dans les provinces maritimes et l’Ontario, en passant par la nation québécoise, là où loge la majorité francophone.

Avec humour et lucidité, se déploient un état des lieux statistique et une cartographie des terrains les plus minés, parmi lesquels la francisation, l’immigration et la montée de l’anti-bilinguisme.

Avec ce Chapitre 1 : L’Est du pays, le Théâtre Catapulte (Avant l’archipel) tente de saisir l’insaisissable : au-delà des spécificités culturelles et éminemment émotives de chaque territoire, sommes-nous vraiment dans l’expectative d’une assimilation linguistique ?

L’Oreille tendue interviendra à la suite de la pièce ce jeudi, le 20 février.

Renseignements ici.

Accouplements 255

Jean Echenoz, Bristol, 2025 et Yves Beauchemin, le Matou, éd. 2007, couvertures, collage

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Echenoz, Jean, Bristol. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2025, 205 p.

«Bristol vient de sortir de son immeuble quand le corps d’un homme nu, tombé de haut, s’écrase à huit mètres de lui. Bristol n’y prête pas attention et se dirige vivement vers la Seine. C’est un premier matin d’automne, très tôt pour lui, trop frais pour la saison, neuf heures dix et six degrés Celsius» (p. 9, incipit).

Beauchemin, Yves, le Matou. Édition définitive, Montréal, Fides, 2007, 669 p. Édition originale : 1981.

«Vers huit heures un matin d’avril, Médéric Duchêne avançait d’un pas alerte le long de l’ancienne succursale postale “C” au coin des rues Sainte-Catherine et Plessis lorsqu’un des guillemets de bronze qui faisaient partie de l’inscription en haut de la façade quitta son rivet et lui tomba sur le crâne. On entendit un craquement qui rappelait le choc d’un œuf contre une assiette et monsieur Duchêne s’écroula sur le trottoir en faisant un clin d’œil des plus étranges» (p. 11, incipit).

Autopromotion 810

Carte-drapeau du Canada et des États-Unis

Ces jours-ci, les relations politiques et commerciales entre le Canada et les États-Unis ne sont pas au beau fixe. Cela se manifeste, entre autres lieux, dans les arénas : l’hymne national étatsunien est parfois hué. Qu’est-ce que cela signifie ?

L’Oreille tendue en causera vers 17 h 15, au micro d’Annie Desrochers, dans le cadre de l’émission le 15-18 de la radio de Radio-Canada.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien ici.

 

[Complément du 17 février 2025]

L’Oreille a tiré de cette intervention un texte que publie aujourd’hui le Devoir sous le titre «La guerre des huées». Ça se lit de ce côté.

Ami ami, bis

Portrait de Michel de Montaigne

«Un ami est un ami.»
Laurent Ruquier

Au Québec, l’amitié est une chose subtile.

On peut être l’ami de quelqu’un. On peut être son chumau-delà du raisonnable —, peu importe le sexe : un chum de gars, une chum de fille. On peut aussi se mettre chummy avec quelqu’un.

Il existe au moins deux graphies de la chose.

«Trump se fait chummé avec la Russie», écrit Olivier Niquet dans son excellente lettre d’information, Tourniquet Express.

Même graphie chez Christophe Bernard dans la Bête creuse : «C’était la fête, du monde en masse, et de tous les âges, chummés, l’âge comptait pas» (p. 597).

«Enweille chummy suis-moi, emboîte-moi le pas», chante Mad’MoiZèle GIRAF.

Le é final de Niquet et Bernard doit évoquer une prononciation distincte de celle du duo québécois de raggamuffin.

Vous faites bien comme vous voulez.

P.-S.—Bis ? Parce que.

 

Réféfence

Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.

Interrogation titrologique du jour

Quand les écrivains québécois jouent le jeu !, ouvrage collectif, 1970, couverture

Soit les titres suivants :

En ces territoires, nos pas divergent

Les années s’écoulent lentes et légères

Dans un monde où il se fait tard

Je vous demande de fermer les yeux et d’imaginer un endroit calme

Je mens, songe et m’en tire

Tu vis à Paris, je pense

Les Cookies de l’apocalypse, ou comment j’ai été annulée par l’innommable

Les pommiers dépassaient partout des palissades

Ma laideur n’influence personne

La grande maison en bardeaux rouges qui grince la nuit

La bouche pour montrer une série de lames

Comme si c’était comme ça

Être un geste, un cri, une action

L’art de ne pas avoir toujours raison

Ce que je sais de toi

La version qui n’intéresse personne

Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok

On s’arrête là pour aujourd’hui

Mourir de froid, c’est beau, c’est long, c’est délicieux

J’ai montré toutes mes pattes blanches je n’en ai plus

Qu’est-ce qui les caractérise, ces titres ?

Ils apparaissent en couverture d’œuvres québécoises récentes.

Ils comptent au moins six mots.

Ils comportent un verbe, généralement conjugué.

L’Oreille tendue s’interroge triplement.

Est-ce une tendance ?

La titrologie longue a ses précurseurs au Québec, par exemple Jean-Claude Germain (Un pays dont la devise est je m’oublie, Si les Sansoucis s’en soucient, ces Sansoucis-ci s’en soucieront-ils ? Bien parler, c’est se respecter !) ou Victor-Lévy Beaulieu (N’évoque plus que le désenchantement de ta ténèbre, mon si pauvre Abel). Y a-t-il une relance récente de cette pratique ?

Dans un cas comme dans l’autre, pourquoi ?

Tant de questions, si peu de jours.

P.-S.—Bien sûr, il y a des exemples ailleurs qu’au Québec : La prochaine fois que tu mordras la poussière; Te souviens-tu de ta naissance ?