«Elle avait la superbe des filles qui font de la gymnastique à Lévis.»
Sophie Létourneau, Polaroïds. Récits, Montréal, Québec Amérique, coll. «Littérature d’Amérique», 2006, 166 p., p. 31.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«Elle avait la superbe des filles qui font de la gymnastique à Lévis.»
Sophie Létourneau, Polaroïds. Récits, Montréal, Québec Amérique, coll. «Littérature d’Amérique», 2006, 166 p., p. 31.
Vous roulez trop vite ? Divers types de ralentisseurs sont là pour vous en empêcher.
Dans l’Hexagone, cette entrave est dite gendarme couché. Exemple : «Gendarmes couchés et ralentisseurs s’efforcent de lui compliquer la tâche» (Oreille rouge, éd. de 2005, p. 38).
Dans la Belle Province, on voit parfois policier dormant. Exemple : «Malgré la présence de policiers dormants, les bandits manchots continuent à sévir» (source inconnue).
Couchées ou endormies, les forces de l’ordre veillent. Qu’on se le dise.
[Complément du 23 octobre 2018]
À ralentisseur, gendarme couché et policier dormant, on peut préférer, plus simplement, dos d’âne : «Gonflement transversal de la chaussée» (Multidictionnaire de la langue française, cinquième édition, 2009). À Montréal, présence de l’anglais oblige, le dos d’âne devient parfois un doe down. (Merci à Les Perreaux pour la photo.)
How language evolves. #speedbump pic.twitter.com/1iKlPoCO6Q
— Les Perreaux (@perreaux) October 23, 2018
Référence
Chevillard, Éric, Oreille rouge, Paris, Éditions de Minuit, coll. «Double», 2007, 158 p. Édition originale : 2005.
Vous n’arrivez plus à vous contrôler ?
Au Québec, on dira de vous que vous avez sauté ou pété une coche. Exemple : «J’ai suggéré à mon ex-conjointe de partir pour le bien-être des enfants, poursuit-il. Je ne voulais pas sauter une coche, perdre la carte et ne plus arriver à me contrôler» (la Voix de l’Est, 6 avril 2001).
En France, on remarquera que vous avez pété un câble. Exemple : Vivianne Kovess-Masfety, N’importe qui peut-il péter un câble ?, Paris, Odile Jacob, 2008, 272 p.
Ce n’est pas mieux.
Le fils aîné de l’Oreille tendue grandit. (Elle s’en réjouit.) Son pantalon ne suit pas. (Elle s’en réjouit moins.)
Réflexe québécois : Tiens, il a de l’eau dans la cave.
Réflexe français : Tiens, il a un feu de plancher.
Le Québec et la France, l’eau et le feu ? (En matière de langue, bien sûr.)
[Complément du 26 août 2014]
Une image (publicitaire) vaut mille mots. (Source : la Presse+, 16 août 2014)

[Complément du 17 mai 2021]
Twitter est un excellent observatoire linguistique.
@MathieuAvanzi : en Savoie, on dit aller aux fraises.
@FrncKv : en Normandie, aller à la pêche /aux moules / à pied.
@HLessard7 : au Québec, L’eau est haute chez vous.
[Complément du 20 décembre 2021]
Le site Français de nos régions, le 18 décembre dernier, publiait une enquête sur ce sujet, «Porter un pantalon trop court».
«Un Français l’avait larguée pour des raisons grammaticales. Scandalisé par sa parlure, il lui reprochait, ainsi qu’à l’ensemble des Québécois, son inaptitude à accorder les compléments d’objet direct avec l’auxiliaire avoir. Désaccordée, la Folle avait rompu les relations franco-québécoises en quittant brusquement la couche de l’académicien.»
Danielle Phaneuf, la Folle de Warshaw. Roman, Montréal, Marchand de feuilles, 2004, 193 p., p. 78.