De l’article Amygdale
De l’article Boulons
De l’article Charles Bruneau
De l’article Leonard Cohen
De l’article Coins (travailler fort dans les ~)
De l’article Cracker Jack
De l’article Laid p’tit vieux
De l’article Oui (téléphonique)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
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De l’article Oui (téléphonique)
Les équipes sportives ne peuvent pas toujours être au sommet du classement année après année. Il arrive des moments où elles doivent se transformer. Comment appeler cette transformation ?
Prenons l’exemple des Canadiens de Montréal — c’est du hockey. On y a entendu plusieurs expressions au fil des ans. D’autres sont possibles.
Reset (dans la langue de Marc Bergevin) ou réinitialisation (en français).
Retool (bis) ou rééquipement (bis). Dans le même esprit : réoutillage.
Réingénierie, mot importé du vocabulaire de la pédagogie, en passant par la politique, auquel certains préfèrent reconfiguration des processus.
Reconstruction (rebuild). En bonne logique entrepreneuriale, celle-ci nécessiterait un contremaître (voir l’image ci-dessus, tirée du site de RDS du 13 octobre 2024) ou un reconstructeur, voire, au besoin, des vacances de la reconstruction.
Refondation. Le terme existe dans le système de santé québécois, mais il ne paraît pas avoir migré à l’aréna.
Rajeunissement. Si c’était aussi facile que cela, ça se saurait !
Pour faire plus simple, on peut parler de mot en r-. C’est imprécis mais inclusif.
P.-S.—Comme on le sait, à un certain moment, histoire d’être dans le mix, il faut cesser de se contenter du mot en r-.
P.-P.-S.—Oui, bien sûr, c’est de la langue de puck.
Référence
Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso.
Soit les vers suivants, tirés du recueil de poésie Toute ou pantoute :
il mouille à siaux
j’aurais voulu l’anticiper
avant d’en avoir la certitude (p. 12).
Ces siaux sont des seaux, voire des chaudières.
Quand il mouille à siaux, dans le français populaire du Québec, c’est qu’il tombe des trombes d’eau. Protégez-vous.
Synonyme : «Il pleut à boire debout […]» (Amiante, p. 179).
À votre service.
Références
Aubin, Charlotte, Toute ou pantoute. Poésie, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 87 p. Ill.
Dulude, Sébastien, Amiante, Saguenay, La Peuplade, 2024, 209 p. Ill.
Soit la phrase suivante, dans un entretien donné par René Homier-Roy :
«Quand je me suis mis à faire des entrevues, j’avais tendance à tourner les coins ronds dans l’écoute, à faire mine d’écouter sans vraiment y mettre l’intensité nécessaire» (p. 33).
Au Québec, qui va trop vite en affaires est réputé couper / tourner les coins ronds. Exemples ici et là.
Conséquence ?
«En France, M. Legault est suivi par l’immigration à cause de ses déclarations faites avant son départ. Les journalistes lui demandent de clarifier ses idées. Un certain brouillard demeure. Ses solutions se démarquent encore par la rondeur de leurs coins» (la Presse+, 4 octobre 2024).
Joli.
P.-S.—Couper / tourner les coins ronds, ce n’est pas bien. Travailler fort dans les coins, c’est le contraire. Oui, c’est de la langue de puck.
Références
Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso.
«Les principes qui guident René Homier-Roy. Propos recueillis par Catherine Genest», Nouveau projet, 26, printemps-été 2024, p. 32-33.
Dans la langue populaire du Québec, (en) dessous a droit à plusieurs prononciations et à plusieurs graphies.
Dessour : «C’était dans la cassette. Ça l’avait glissé en dessour du lit» (les Sentiers de neige, p. 284).
De sour : «Comme tirée par la manette de la télévision, dans un frottis de chaussons suivi d’un cliquètement de griffes excitées, la mère a tourné en virant de sour le coin du corridor, quand même battue dans le sprint final par le chien l’accompagnant» (la Bête creuse, p. 434-435).
D’sour : «l’ostie de singe / y est-tu allé s’cacher en d’sour du lynx» (l’Allégorie du tiroir à ustensiles, p. 83).
Tsour : «Je préfère de loin flotter en superficie avec lui que faire des pets de tsour de bras en apnée» (Une femme extraordinaire, p. 107). N.B. : On aura reconnu l’aisselle dans ce tsour de bras.
Entsoure : «Son immensité m’apaisait. Il devait se passer bien des affaires entsoure, mais la surface, elle, n’avait pas envie de s’obstiner avec qui que ce soit» (Une femme extraordinaire, p. 236).
C’est comme ça, et ce n’est probablement pas tout.
Références
Bernard, Christophe, la Bête creuse. Roman, Montréal, Le Quartanier, coll. «Polygraphe», 14, 2017, 716 p.
Cloutier, Fabien, l’Allégorie du tiroir à ustensiles. Chroniques et monologues pour se replonger dans les années 2018-2022, Montréal, Lux éditeur, 2022, 224 p. Dessins de Samuel Cantin.
Éthier, Catherine, Une femme extraordinaire, Montréal, Stanké, 2022, 302 p.
Lambert, Kev, les Sentiers de neige. Conte d’hiver, Montréal, Héliotrope, 2024, 412 p.