«avoir tendu une oreille apeurée pour écouter depuis son lit les propos de maquisards venus se ravitailler à la ferme tard dans la nuit»
Françoise Héritier, Au gré des jours, Paris, Odile Jacob, 2017, 151 p., p. 47.
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«avoir tendu une oreille apeurée pour écouter depuis son lit les propos de maquisards venus se ravitailler à la ferme tard dans la nuit»
Françoise Héritier, Au gré des jours, Paris, Odile Jacob, 2017, 151 p., p. 47.
«Au bout de trois jours, Maxime reconnut l’enfant. Celui-ci et Madeleine, dont la robe fuchsia illuminait les murs grisâtres, se tenaient par la main. Le médecin les avait prévenus : il ne restait aucun espoir de sauver le forain.
Pourtant Maxime souriait et remuait les lèvres. Omar-Paul se baissa, tendit l’oreille.
Tu as quatre noms à présent…» (p. 22-23)
«Dans un coin de l’atelier, le maître d’école et le gendarme supputaient les prix que ces toiles pourraient atteindre. Ajoutant des zéros à des zéros, ils faisaient grimper les enchères à plaisir.
Batine cessa de tendre l’oreille, tous ces chiffres lui donnaient la migraine !» (p. 87)
Andrée Chedid, l’Artiste et autres nouvelles, Paris, Librio, 2016, 90 p.
«L’officier lut 6 h 50 à sa montre à gousset, leva le nez, scruta le ciel, tendit l’oreille, puis accepta enfin. Le Chanceux grimpa hors de sa tranchée et remonta les cinq cents mètres qui le séparaient du campement principal, un campement qui ressemblait en tout point à celui de Kollaa.»
Olivier Norek, les Guerriers de l’hiver. Roman, Paris, Michel Lafon, 2024, 446 p., p. 113.
«une histoire contée dans un langage plus vrai que tous les autres, faite d’impressions vite évanouies et parlant d’une voix douce, ne demandant qu’à ce qu’on tende l’oreille, et qu’on la saisisse»
Hélène Forest, Dorothée et les couleuvres, Montréal, La Mèche, 2024, 156 p., p. 53.
«Je tournai la clef dans la serrure; la porte s’entrouvrit et se bloqua : la chaînette de sécurité. La petite maison barricadée au fond du jardin. Il était quatre heures et quelque chose et j’étais content qu’Élise fût rentrée plus tôt que d’habitude.
Elle avait sûrement entendu.
Aucun bruit à l’intérieur.
Je sonnai.
Elle ne venait pas. Elle devait être dans le bain. Je sonnai encore deux petits coups. Toute nue, elle se levait, s’épongeait vivement avec la grande serviette bleue, glissait ses pieds dans ses pantoufles, enfilait sa robe de chambre, nouait sa ceinture, s’en venait, ouvrait… Mais non, elle n’avait pas entendu. J’approchai la tête de l’embrasure de la porte et sifflai doucement, deux fois. Je tendis l’oreille : rien. Je voulais m’asseoir, me reposer, je commençais à m’impatienter. J’appuyai sur le bouton de la sonnette en comptant jusqu’à dix. Toute la maison avait dû entendre ça ! Ensuite je m’assis sur la première marche de l’escalier, ma boîte de rieurs à côté, et j’allumai une cigarette» (p. 66-67).
«— On m’appelle aussi Baleine bleue, dit-elle comme si elle cherchait à me consoler.
— Pourquoi ?
— À cause de ma respiration. Je respire très fort, il paraît.
— Je ne trouve pas, dis-je en tendant l’oreille.
— C’est seulement quand je suis couchée. C’est une vieille histoire et je ne peux pas te la raconter maintenant» (p. 74-75).
Jacques Poulin, le Cœur de la baleine bleue. Roman, Montréal, Éditions du Jour, coll. «Les romanciers du jour», R-66, 1970, 200 p.