Autopromotion 545

Benoît Melançon, «Parlons local», la Presse+, 7 janvier 2021, illustration

Récemment, l’Oreille s’est tendue devant des publicités télévisuelles québécoises. Elle n’a pas aimé ce qu’elle a entendu. C’est dans la Presse+ du jour.

P.-S.—Vous trouvez que cela ressemble à une montée de lait ? Vous n’avez pas complètement tort.

 

[Complément du 8 janvier 2021]

On peut entendre l’Oreille discuter de ce texte (et d’autres questions concernant la langue au Québec) à l’émission de radio Que la Mauricie se lève. C’est ici.

 

[Complément du 14 janvier 2021]

Rebelote aujourd’hui, mais à l’émission Plus on est de fous, plus on lit !, de la radio de Radio-Canada. C’est .

La clinique des phrases (kkk)

La clinique des phrases, logo, 2020, Charles Malo Melançon

(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)

Prenons, au hasard, le compte Twitter d’un grand diffuseur radiophonique national. Retenons dix tweets.

Pourrez-vous repérer ce qui cloche dans chacun d’entre eux ? (Réponse demain dans les commentaires.)

«L’association négaWatt travaille a élaboré un scénario de transition énergétique pour la France.»

«Femme de tête et de cœur, le public n’a jamais cessé de l’aimer.»

«Chefs militaires, hommes d’État, mais aussi écrivains, ces deux grandes figures du XXe siècle ont laissé derrière elles des mémoires de guerre éclairantes.»

«La question est posée mais même si digitalisation pousse vers les nouveaux moyens de paiement […].»

«La jeune norvégienne a complètement transformé sa pratique, autrefois mondaine et en jupe longue, pour en faire une véritable discipline artistique !»

«Il a mis sur les rails la bande-dessinée française.»

«Le 1er février, l’Abbé Pierre lance un appel vibrant sur les ondes de Radio-Luxembourg […].»

«Édouard Philippe, couteau Suisse de la Macronie ?»

«Dans “Bouvelards de la mort”, le dialogue y est étiré jusqu’à ce que la brutalité et l’incongruité d’une action puisse soudain exploser à la face du spectateur.»

«Longtemps relégué au second plan, voire même diabolisé, il faudra attendre 2017 pour qu’un manuel scolaire propose un schéma scientifiquement exact du clitoris.»

Synonymie sportivoquébécoise

L’adjectif «diminutif» dans la Presse+ du 10 novembre 2020

Dans les médias sportifs québécois, on hésite parfois à dire d’un athlète qu’il est petit. On dira alors qu’il est diminutif.

L’illustration ci-dessus évoque un «diminutif quart-arrière» — c’est du football. Autre exemple : «Le bouillant et diminutif [Earl] Weaver [c’est du baseball] valait souvent le prix d’entrée à lui seul» (le Devoir, 22 janvier 2013, p. B6).

Si l’Oreille tendue se mettait en tête — elle ne le fera pas — de retrouver l’origine de ce synonyme supposé, elle commencerait par se pencher sur les œuvres complètes de Rodger Brulotte. Qui ne se souvient des innombrables diminutifs joueurs d’arrêt-court — c’est encore du baseball — dont il a commenté les moindres gestes au fil des ans ?

 

[Complément du 20 mai 2021]

Cet emploi de diminutif est plus ancien que ne le croyait l’Oreille. C’est ce qu’atteste une caricature, tombée par hasard sous ses yeux, signée Paul St-Jean et parue dans le journal la Patrie du 4 février 1945 (p. 75). Elmer Lach, le coéquipier de Toe Blake et de Maurice Richard — c’est du hockey —, serait «le meilleur centre de la N.H.L. [National Hockey League; Ligue nationale de hockey], prouvant que le joueur diminutif a encore une “grande place” dans notre jeu national».

Caricature d’Elmer Lach par Paul St-Jean, la Patrie, 4 février 1945, p. 75