Alternative professionnelle de l’Oreille tendue

Tucker Coe, le Poster menteur, éd. de 1986, couverture

«Ramsey et Crane formaient un contraste comique dont ils semblaient l’un et l’autre inconscients; l’un était le professeur d’université traditionnel, pédant, irritable et impatient vis-à-vis des étrangers à sa spécialité, l’autre appartenait à la nouvelle race des universitaires engagés, s’efforçant par tous les moyens de rester en contact avec ses étudiants» (p. 50).

«Le responsable était un jeune homme dont l’aspect rappelait assez curieusement à la fois Crane et Ramsey. Il était vêtu dans le style de Crane et utilisait les mêmes tournures argotiques, mais il avait quelque chose de pédant, de tatillon et d’impatient dans son comportement, tout à fait dans la manière de Ramsey» (p. 99).

«La position de Tynebourne était à la fois triste et drôle. Ses instincts naturels le portaient à adopter l’attitude de Ramsey : le public pouvait aller se faire voir. Cependant, ses convictions acquises le poussaient en faveur de l’égalitarisme de Crane» (p. 149).

Tucker Coe, le Poster menteur, Paris, Gallimard, coll. «Carré noir», 573, 1986, 246 p. Traduction de R. Fitzgerald. Édition originale : 1972.

Question toujours d’actualité

Tucker Coe, le Sang des innocents, 1968, couverture

«Je me demandai comment il gagnait sa vie. Bien qu’il ait déclaré à plusieurs reprises qu’il était “dans les communications”, il n’avait pas réussi à me communiquer l’essence de son travail ni même dans quel domaine il s’exerçait. Était-il dans la publicité ? La Télévision ? L’édition ? Les public relations ? La compagnie Bell du Téléphone ? Ou bien est-ce qu’aujourd’hui toutes ces activités finissaient par se mélanger au bout d’un certain temps, si bien que tous les jeunes gens brillants que l’on rencontrait étaient simplement “dans les communications” ?»

Tucker Coe, le Sang des innocents, traduction de J. Hérisson, Paris, Gallimard, coll. «Série noire», 1235, 1968, 250 p., p. 146.

P.-S.—Les majuscules sont certifiées d’origine.

Les zeugmes du dimanche matin et de Richard Stark

Richard Stark, l’Oiseau noir, 1971, couverture

«Quand Grofield sortit de l’hôpital, il se retrouva dans une tempête de neige et dans les bras de Charlie et de Ken» (p. 16).

«Certains tournèrent la tête à leur arrivée, puis reportèrent leur intérêt sur leurs boissons chaudes et leurs paisibles conversations» (p. 80).

Richard Stark, l’Oiseau noir, Paris, Gallimard, coll. «Série noire», 1401, 1971, 185 p. Traduction de D. May. Édition originale : 1969.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Portrait cruel du jour

Dennis Lehane, Moonlight Mile, éd. de 2011, couverture

«The blond woman was Donna, I assumed. She was attractive the way sports bar hostesses and pharmaceutical reps are — hair the color of rum and lots of it, teeth as bright as Bermuda. She had the look of a woman who kept her plastic surgeon on speed dial. Her breasts were prominently displayed in most of the photos and looked like perfect softballs made of flesh. Her forehead was unlined in the way of the recently embalmed and her smile resembled that of someone undergoing electroshock.»

Dennis Lehane, Moonlight Mile. A Kenzie and Gennaro Novel, New York, Harper, 2011, 348 p., p. 132. Édition originale : 2010.