«je pêchais dans le lac avec les filles et une épuisette des alevins qui mourraient dans leur seau»
Éric Chevillard, Monotobio. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2020.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
« Nous n’avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler » (André Belleau).
«je pêchais dans le lac avec les filles et une épuisette des alevins qui mourraient dans leur seau»
Éric Chevillard, Monotobio. Roman, Paris, Éditions de Minuit, 2020.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
(À l’occasion, tout à fait bénévolement, l’Oreille tendue essaie de soigner des phrases malades. C’est cela, la «Clinique des phrases».)
Soit la phrase suivante :
Si son enseignement était déjà un peu orienté vers le roman, à cause de son intérêt pour Gabrielle Roy, sa rencontre avec l’œuvre de Kundera, au début des années 1970, a donné un nouvel élan à son intérêt pour le roman, entraînant chez lui une autre façon de le voir — à ses yeux beaucoup plus riche.
Voilà un «roman» (sur deux) de trop :
Si son enseignement était déjà un peu orienté vers le roman, à cause de son intérêt pour Gabrielle Roy, sa rencontre avec l’œuvre de Kundera, au début des années 1970, a donné un nouvel élan à son intérêt pour le genre, entraînant chez lui une autre façon de le voir — à ses yeux beaucoup plus riche.
À votre service.
(Accouplements : une rubrique où l’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)
C’était dans la Presse+ de dimanche : «Une opération de sauvetage s’est déroulée samedi après-midi, sur la rivière des Prairies, pour venir en aide à trois pêcheurs et un chien demeurés coincés sur une plaque de glace à la dérive.»
Tard, la veille, l’Oreille tendue terminait sa lecture (émerveillée) du roman le Pays des fourrures (1872-1873), de Jules Verne. Passage des dernières pages, quand vingt adultes et un enfant dérivent sur un bloc de glace : «À l’extrémité du glaçon, l’ours formait comme une grosse boule de neige blanche qui ne remuait pas» (éd. de 2020, p. 531).
Chien, ours polaire : à chacun son animal de compagnie.
Référence
Verne, Jules, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p. Ill. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost. Édition originale : 1872-1873.
«Obtempérer aux sermons de l’Autre, rentrer sagement au bureau, se noyer dans le travail plutôt que dans la vodka, retrouver Loraine ce soir et passer la nuit à ses côtés ?»
Tonino Benacquista, Quelqu’un d’autre. Roman, Paris, Gallimard, 2002. Édition numérique.
(Une définition du zeugme ? Par là.)
«Sur la table s’élevait un pudding pyramidal, que Mrs. Joliffe avait confectionné de sa main; c’était un énorme cône tronqué, composé de farine, de graisse de renne et de bœuf musqué, auquel manquaient peut-être les œufs, le lait, le citron recommandés par les traités de cuisine, mais qui rachetait ce défaut par ses proportions gigantesques. Mrs. Joliffe ne cessait de le débiter en tranches, et cependant l’énorme masse résistait toujours. […] Aux sandwiches succédaient les tranches de l’inépuisable pudding !»
Jules Verne, le Pays des fourrures. Le Canada de Jules Verne — I, Paris, Classiques Garnier, coll. «Bibliothèque du XIXe siècle», 77, 2020, 549 p., p. 56. Édition critique par Guillaume Pinson et Maxime Prévost. Édition originale : 1872-1873.