Les zeugmes du dimanche matin et de Jean Barbe

Jean Barbe, Comment devenir un ange, éd. de 2011, couverture

«C’est alors qu’au mois de mars 1992 s’immisça dans nos vies Robert Bourré, le fils du propriétaire qui, à l’âge tendre de vingt-cinq ans, après des études de commerce, prenait en charge la gestion des immeubles tandis que son père se retirait à la campagne pour soigner son potager et son souffle au cœur» (p. 25).

«Je menais une vie somme toute agréable. J’écrivais des romans qui obtenaient un succès relatif, bien suffisant pour combler à la fois mon ego et mon compte en banque» (p. 408-409).

Jean Barbe, Comment devenir un ange. Roman, Montréal, Bibliothèque québécoise, 2011, 414 p. Édition originale : 2005.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Le zeugme du dimanche matin et de Sylvie Drapeau

Sylvie Drapeau, l’Enfer, 2018, couverture

«Je n’ajoute pas que j’avais rêvé d’une vie, moi aussi, une vie à moi. Je m’excuse en fait. Ils ne m’avaient pourtant jamais demandé pourquoi mon frère s’était enlevé la vie, pourquoi j’avais laissé faire une chose pareille. Ils ne m’ont rien demandé. Au contraire, ils étaient la compassion incarnée. C’est moi qui étais folle, tu vois. Ils étaient là, debout, immenses dans leurs uniformes et leur compassion.»

Sylvie Drapeau, l’Enfer. Roman, Montréal, Leméac, 2018, 95 p., p. 78.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Les zeugmes du dimanche matin et de Charles-Philippe Laperrière

Charles-Philippe Laperrière, Gens du milieu, 2018, couverture

«Il y a jusqu’à ses patrons qui, à l’occasion, de manière indirecte ou détournée, le consultent à mi-voix lorsqu’ils rencontrent des problèmes épineux dans leur gestion des chiffres ou des subalternes» (p. 10).

«Ainsi, peu après, alors que des milliers de gens s’enthousiasmaient devant l’ardeur de son maraîchage et surtout de son propos, Jean, dans les faits, ne s’occupait déjà plus de cette affaire» (p. 34).

«Mon analyste, bien entendu, me sera devenu paternel, un premier père, second papa — dépositaire de ma propre loi papale avec sa barbe et sa retenue, son éloignement, sa sensibilité muette et toutes ses années pieuses à Paris.»

Charles-Philippe Laperrière, Gens du milieu. Légendes vivantes, Montréal, Le Quartanier, «série QR», 121, 2018, 178 p., p. 175.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Accouplements 118

Boîte de friandises Cracker Jack

(Accouplements : une rubriquel’Oreille tendue s’amuse à mettre en vis-à-vis deux œuvres, ou plus, d’horizons éloignés.)

Mavrikakis, Catherine, les Derniers Jours de Smokey Nelson. Roman, Montréal, Héliotrope, 2011, 303 p.

«Dis-moi, juste de toi à moi : tu l’as trouvé dans une boîte de Cracker Jack, ton permis ?» (p. 15)

La Charité, Claude, le Meilleur Dernier Roman, Longueuil, L’instant même, 2018, 177 p. Ill.

«L’institution universitaire avait eu plus que son lot de ces aventuriers de la vérité mesurable en beaux billets du dominion. Aussi, notre assemblée départementale avait-elle inscrit à l’ordre du jour une proposition de doctorat honoris causa. Les collègues les plus attachés aux traditions avaient tenu au latinisme pour bien marquer notre dissidence par rapport à la logique ambiante des docteurs honorifiques trouvant leur parchemin à sceau dans une boîte de Cracker Jack, après avoir promis un généreux don à la fondation de l’université qu’ils versaient a posteriori pour éviter toute impression de conflit d’intérêts, même s’ils étaient passés maîtres sinon docteurs en la matière» (p. 82).

P.-S.—Au Québec, les boîtes de friandises Cracker Jack pourraient donc contenir aussi bien des permis de conduire que des doctorats honoris causa. Ce n’est pas rassurant.

 

[Complément du 25 octobre 2024]

Peirano, Arlette et Louise Fournier, Esclavardage (une arobase entre nous), Nouméa, Pearl édition, 2006, 330 p.

«Hey ! Mais ma parole, tu as eu ton permis de conduire dans une boîte de Cracker Jack, espèce de chauffeur du dimanche !» (p. 87)