Les lever

Deux semelles de feutres

Soit les deux phrases suivantes :

«Bref, il y a du talent de pointe qui est produit en Suisse depuis quelques années, mais il lève les feutres trop tôt au goût de Markus Graf» (la Presse+, 22 juin 2017).

«Avant de lever les feutres, Flavie et moi, on arrête saluer Camirand dans la salle de séjour» (La soif que j’ai, p. 9).

Lever les feutres ? Partir, tout simplement. (Certains diraient quitter.)

On ne confondra pas, dans ces deux exemples, lever les feutres et lever les pattes. Tout le monde y reste vivant.

 

Référence

Dufour-Labbé, Marc-André, La soif que j’ai. Roman, Montréal, Le Cheval d’août, 2024, 139 p.

Les zeugmes du dimanche matin et de Tristan Saule

Tristan Saule, Et puis on aura vu la mer, 2024, couverture

«Chacune part de son côté, Catherine et Marianne vers leurs voitures, Sabrina vers les tours de Sainte-Thérèse, la place carrée et un paquet de problèmes» (p. 42).

«De l’autre côté des voies, un adolescent, plié sous le poids de l’ennui et d’un énorme sac de sport, attend sans bouger devant les portières ouvertes du wagon» (p. 45).

«Puis, l’année dernière, il y a eu cette balle de .22 Long Rifle qui lui a a traversé le genou et qui a détruit ses ligaments croisés, en même temps que ses rêves de devenir pro» (p. 138).

«Les passants ont le nez sur leur portable ou dans leurs pensées» (p. 289).

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Et puis on aura vu la mer. Roman. Chroniques de la place carrée. IV, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 05, 2024, 341 p.

P.-S.—L’Oreille tendue apprécie fort le travail de cet auteur. Voir ceci, par exemple.

 

(Une définition du zeugme ? Par .)

Belle, malgré

Tristan Saule, Et puis on aura vu la mer, 2024, couverture

«Olga est d’un blond surnaturel, presque blanc. Ses lèvres sont épaisses, gonflées par la chimie, peintes de vieux rose. Sa peau tirée et bronzée fait l’effet d’un cuir mal tendu, lâche par endroits. Malgré les agressions de la chirurgie, elle est belle, d’une beauté qu’on devine derrière les tentatives de la préserver.»

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Et puis on aura vu la mer. Roman. Chroniques de la place carrée. IV, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 05, 2024, 341 p., p. 10.

 

P.-S.—L’Oreille tendue apprécie fort le travail de cet auteur. Voir ceci, par exemple.

L’oreille tendue de… Tristan Saule

Tristan Saule, Et puis on aura vu la mer, 2024, couverture

«Aucun son. Depuis l’intérieur, on n’entend même plus le crépitement de l’incendie. Sabrina répète le prénom de Romane en traversant les pièces vides du rez-de-chaussée. Une cuisine vide. Un bureau vide. Une salle de bains vide. Elle s’interrompt par moment pour tendre l’oreille. Si Romane est bâillonnée, sa voix est peut-être étouffée. Dans le salon, où de l’air chaud s’engouffre par la porte-fenêtre brisée, Alexeï a le menton posé sur la poitrine, les mains et les pieds liés. “C’est juste un petit bobo”, pense Sabrina, avant de réaliser que cela n’a aucun sens. Aucun petit pansement ne sauvera plus le jeune homme.»

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Et puis on aura vu la mer. Roman. Chroniques de la place carrée. IV, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 05, 2024, 341 p., p. 321

P.-S.—L’Oreille tendue apprécie fort le travail de cet auteur. Voir ceci, par exemple.

C’était le bon vieux temps…

Tristan Saule, Et puis on aura vu la mer, 2024, couverture

«— Tu regardes l’annuaire ? demanda Sabrina.
— C’est quoi, ça, l’annuaire ?
Les pages jaunes, quoi.
— Je regarde Google. Elles sont pas jaunes, les pages» (p. 171).

«— On a l’air des Dalton, dit Sabrina.
— C’est quoi les Dalton ? demande Zineb.
— Laisse tomber» (p. 245).

«C’est un truc de vieux, les lettres, mais j’ai mes raisons» (p. 335).

Tristan Saule [pseudonyme de Grégoire Courtois], Et puis on aura vu la mer. Roman. Chroniques de la place carrée. IV, Montréal, Le Quartanier, coll. «Parallèle», 05, 2024, 341 p.

P.-S.—L’Oreille tendue apprécie fort le travail de cet auteur. Voir ceci, par exemple.