Fil de presse 039

Charles Malo Melançon, logo, mars 2021

Brassée du jour.

Aquino-Weber, Dorothée et Julie Rothenbühler, Pourquoi parle-t-on le français en Suisse romande ?, Neuchâtel, Éditions Alphil, coll. «Glossaire des patois de la Suisse romande», 2022, 96 p.

Bronckart, Jean-Paul et Ecaterina Bulea Bronckart, Ferdinand de Saussure. Une science du langage pour une science de l’humain, Paris, Classiques Garnier, coll. «Domaines linguistiques», 20, série «Grammaires et représentations de la langue», 13, 2022, 590 p.

Cahiers de lexicologie, 120, 2022, 263 p.

Cahiers internationaux de sociolinguistique, 20, 2022. Dossier «Langues minorées : des décisions de justice et de leurs effets. L’exemple de la loi Molac (France 2021) et de ses suites», sous la direction d’Eguzki Urteaga et Philippe Blanchet.

Dürrenmatt, Jacques, Frédéric Duval, Gilles Siouffi et Agnès Steuckardt, Chronologie de l’histoire de la langue française, Paris, Bescherelle, coll. «Bescherelle culture – Chronologies», 2022, 320 p.

Gendrot, Nathalie et Thomas-Louis Novillo, avec Maxime Rovere, 150 drôles d’expressions pour prendre la vie du bon côté, Paris, Le Robert, coll. «150 drôles d’expressions», 2022, 307 p.

Gilbert, Muriel, Correctrice incorrigible, Paris, Buchet/Chastel, 2022, 240 p.

Gryson, Pierre-Marie et Denise Poulet, Guide de conversation. Le chti pour les nuls, Paris, First, coll. «Pour les nuls Langues», 2022 (troisième édition), 192 p.

Langage et société, 176, 2022, 176 p. Dossier «Quand les animaux participent à l’interaction sociale. Repenser le “tour de parole”», sous la direction de Chloé Mondémé.

Langue française, 214, juin 2022. Dossier «L’esprit encyclopédique moderne en France entre 1690 et 1902», sous la direction de Denis Vigier.

Lexique, 29, 2021. Dossier «Les phraséologismes pragmatiques. Préfabrication et lexiculture», sous la direction de Gaétane Dostie et Dorota Sikora.

Loevenbruck, Hélène, le Mystère des voix intérieures, Paris, Denoël, coll. «Document», 2022, 352 p.

Maillet, Jean, Dictionnaire étymologique des hydronymes et toponymes nautiques. Histoires d’eaux. Fleuves, rivières, lacs, caps, baies et îles de la France, Paris, Honoré Champion, coll. «Champion Les dictionnaires», 26, 2022, 672 p. Préface de Jean Pruvost.

Martineau France, Wym Remysen et André Thibault, le Français au Québec et en Amérique du Nord, Paris, Éditions Ophrys, 2022, 384 p.

Mathieu-Job, Martine, Y a-t-il une langue maternelle ? Ce que disent les écritures francophones, Paris, Hermann, coll. «Savoirs lettres», 2022, 218 p.

Morvan, Malo, Classer nos manières de parler, classer les gens, Rennes, Éditions du Commun, 2022, 280 p.

Neologica, 16, 2022, 282 p.

Piron, Sophie, Grammaire française. Perfectionnement. Volume 2. Supérieur et formation continue, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, coll. «Langue française – Ouvrages de référence», 2022 (deuxième édition), 400 p.

Revue algérienne des sciences du langage, 7, 1, 2022, 102 p.

Semen, 50, 2, 2022. Dossier «Le langage engagé. Perspectives politiques critiques en sciences sociales du langage», sous la direction de Richard Guedj, Manon Him-Aquilli et Sandra Nossik.

Vanderesse, Sylvain, 30 jours pour jacter comme Mézigue, Paris, Les Éditions de l’Opportun, 2022, 320 p.

Verbum, 44, 2022, 152 p. Dossier «Pluralité dans les expressions nominales», sous la direction de Michelle Lecolle.

Williams, Quentin, Ana Deumert et Tommaso M. Milani (édit.), Struggles for Multilingualism and Linguistic Citizenship, Bristol, Multilingual Matters, 2022, 272 p.

La langue de puck en 1958

René de Chantal, «Défense et illustration de la langue française. Gouret ou hockey», le Droit, 1er mai 1958, titre

René de Chantal (1923-1998) a été professeur de littérature, administrateur universitaire, diplomate et chroniqueur de langue. En 1958, dans le Droit (Ottawa), il consacre trois textes à la langue de puck.

Dans sa première chronique, le 1er mai, il cite longuement une lettre du père X, «professeur de français dans un collège de la province de Québec», qui s’interroge sur les mots du sport en français, sur leur rapport à l’anglais, sur la façon de les construire. Comment faire pour que, «chez la jeunesse trépidante de vie», on accepte un lexique français fait «de termes exacts, précis, vifs pour répondre au besoin de l’action» ?

Dans sa réponse initiale, se reconnaissant «un peu profane en la matière», le chroniqueur reprend les propos du commentateur sportif Michel Normandin dans un texte de 1957 («Il est […] impérieux que nous soyons plus français que les Français […]»), lui-même citant Étienne Blanchard. Le texte s’achève sur une question : qui doit-on suivre, les professeurs, comme René de Chantal, ou les rédacteurs et commentateurs, comme Normandin ?

Le 8 mai, le professeur donne ses choix. Il apprécie «mise en échec» (pour «body-checking»), «se replier» et «repli» (pour «back-checking» — mais pas «replié», et plutôt que «retraite»), et «garder le but» (mais ni «gauler» ni «gauleur», mentionnés par le père X). Il ne connaît pas d’équivalent à «cross-checking» («arrêt croisé» est «peut-être la moins mauvaise» solution). Il propose «tir envolé» pour «slap shot», alors que son correspondant retenait «lancer frappé», voire, tout simplement, «frappé».

La troisième chronique est destinée à comparer le vocabulaire québécois et le vocabulaire français du hockey : défenses / arrières, bâton / crosse (canne, en Suisse), rondelle (disque, caoutchouc) / palet, mise au jeu / engagement (citation de Beaumarchais à l’appui), tricoter / dribbler, lancer / shooter, lancer / tir (ou shoot), retour / rebond, compter un but / marquer un but, couvrir un joueur / marquer un joueur, tour (ou truc) du chapeau / coup du chapeau, punition / pénalité, égaler / égaliser, semi-finales / demi-finales, période supplémentaire / prolongation. Pour la période, les choix ne manquent pas, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique : engagement, strophe (!), stance (!!), tiers-temps, reprise. On dit aujourd’hui punition pour mauvaise conduite; René de Chantal trouvait que punition de méconduite rendait «admirablement» misconduct penalty.

René de Chantal s’appuie sur des travaux de linguistique ou de lexicographie (Georges et Robert Le Bidois, Ferdinand Brunot, Jacques Pignon, «qui fut mon professeur de vocabulaire en Sorbonne»), sur des dictionnaires (Robert, Larousse, Harrap, Quillet, Bénac), sur des vocabulaires français (le Rugby, l’Encyclopédie des sports modernes, le Hockey sur gazon, l’Art et la pratique du hockey [sur gazon]) et sur «le programme d’un match de hockey auquel [il a] assisté dernièrement au Palais des sports de Paris» ! Écrivant de Paris, il a même interrogé un «jeune joueur de hockey français» et «quelques Canadiens qui ont l’occasion de jouer au hockey ici».

Conclusion ?

Si les mêmes expressions ne coïncident pas toujours des deux côtés de l’Atlantique, le vocabulaire canadien-français est, règle générale, fort honnête […]. Il faudrait faire profiter les sportifs français de nos trouvailles. […] Si ce n’est déjà fait,  le Canadien qui rédigerait, dans une langue correcte, un petit ouvrage sur notre sport national, rendrait service, non seulement à ses compatriotes, mais aussi aux Français qui s’intéressent de plus en plus à ce magnifique sport.

Dont acte.

P.-S.—Il est même question du détail.

P.-P.-S.—René de Chantal a beau être «profane», le 15 mai, il évoque «le sensationnel Doug Harvey» et Maurice Richard.

 

Références

Chantal, René de, «Défense et illustration de la langue française. Gouret ou hockey», le Droit, 1er mai 1958, p. 2.

Chantal, René de, «Défense et illustration de la langue française. “Back-checking” et “slap shot”», le Droit, 8 mai 1958, p. 2.

Chantal, René de, «Défense et illustration de la langue française. Termes de hockey. En France, on shoote», le Droit, 15 mai 1958, p. 2.

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Normandin, Michel, «La langue des sports», Vie française, 12, 1-2, septembre-octobre 1957, p. 34-46.

Benoît Melançon, Langue de puck. Abécédaire du hockey, 2014, couverture

Autopromotion 652

«Parcheminier», septième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1769, planche V

La 522e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 60 417 titres.

Illustration : «Parcheminier», septième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1769, planche V

Autopromotion 650

«Parcheminier», septième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1769, planche IV

La 521e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 60 294 titres.

Illustration : «Parcheminier», septième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1769, planche IV

Autopromotion 648

«Parcheminier», septième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1769, planche III

La 520e livraison de XVIIIe siècle, la bibliographie de l’Oreille tendue, est servie.

La bibliographie existe depuis le 16 mai 1992. Elle compte 60 212 titres.

Illustration : «Parcheminier», septième volume des planches de l’Encyclopédie, Paris, 1769, planche III