L’amateur de hockey se souvient de Max Pacioretty inconscient sur la glace à la suite d’un coup à la tête, de Clint Malarchuk baignant dans son sang, victime d’une lame de patin, de Trent McCleary à l’article de la mort après avoir reçu une rondelle dans la gorge, de Lars Eller étendu dents en moins. Le hockey est un sport dangereux.
Comme si ce n’était pas assez, il peut arriver que votre entraîneur, confiant en vos talents défensifs, vous envoie sur la glace pendant une pénalité à votre équipe, quand vous jouez à court d’un joueur. Votre mission ? Tuer la punition.
Vous commettez l’erreur de faire à un coéquipier une passe qui le place dans une position vulnérable ? Vous vous rendez coupable d’une passe suicide. (La formule est étrange : c’est celui qui reçoit la passe suicide qui est en danger, pas celui qui la fait.)
Il n’est pas toujours nécessaire d’aller aussi loin : un but, un tout petit but, marqué au bon moment, peut parfois couper les jambes de l’adversaire et lui faire baisser les bras.
Les victimes, au hockey, sont parfois réelles, parfois imaginaires.
[Complément du 26 juillet 2022]
Plutôt que de parler de «passe suicide», l’excellent Frédéric Lord, durant la diffusion du match du CF Montréal — c’est du soccer — du 23 juillet, a parlé de «cadeau empoisonné». Bien vu.
[Complément du 5 février 2014]
Les 57 textes du «Dictionnaire des séries» — repris et réorganisés —, auxquels s’ajoutent des inédits et quelques autres textes tirés de l’Oreille tendue, ont été rassemblés dans le livre Langue de puck. Abécédaire du hockey (Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p., illustrations de Julien Del Busso, préface de Jean Dion, 978-2-923792-42-2, 16,95 $).
En librairie le 5 mars 2014.