Maurice Richard, 1921-2000

L’Oreille tendue s’intéresse depuis plusieurs années aux relations de la culture et du sport (surtout du hockey).

Cela a donné un ouvrage collectif, un livre sur Maurice Richard, un livre sur la langue de puck et des articles divers (on en trouvera quelques-uns , en format numérique). Cela a aussi donné des entrées ici même.

Maurice Richard étant né un 4 août, voici quelques textes du blogue qui portent (en partie) sur lui.

Sur hockey et chanson, ici et

Sur Hitler

Sur les «fantômes du Forum»

Sur le flambeau des Canadiens de Montréal

Sur le crottin de cheval

Sur tabarnac/k

Sur le mazout

Sur la bande dessinée

Sur les lectures des sportifs

Sur Émile «Butch» Bouchard

Sur le pont Champlain (L’Oreille semble avoir oublié son premier texte quand elle a écrit le second.)

Sur la langue du hockey (dans la série «Dictionnaire des séries»)

Sur Jean Béliveau

Sur Guy Lafleur

Sur Roch Carrier

Sur le mythe, en poésie, au cinéma et dans la presse

Sur le but du 8 avril 1952

Sur celui du 16 avril 1953

Sur William Faulkner

Sur le tir du revers

Sur la mort de Maurice Richard, ici, et ailleurs

Sur Mordecai Richler

Ça va commencer à bien faire.

 

[Complément du 26 mai 2020]

Il semble que ce n’était pas tout à faire fini…

Sur la Tchécoslovaquie

Sur Gordie Howe

Sur (encore) le nom d’un pont

Sur Pat Quinn

Sur des bandes dessinées en anglais (ici et ) et en français

Sur Jean Béliveau (bis)

Sur Guy Lafleur (bis)

Sur le but du 3 février 1945

Sur l’éducation

Sur l’Émeute (une série de textes)

Sur Clarence Campbell

Sur Dollard Saint-Laurent

Sur Jackie Robinson

Sur René Lecavalier

Sur Pierre Bourgault

Sur Gilles Marcotte

Sur un sondage

Sur la poésie richardienne (ici, , ailleurs)

Sur Gerry McNeil

Sur Mohamed Ali (ici et )

Sur la circonscription électorale Maurice-Richard

Sur des timbres

Sur des contrats

Sur le 28 décembre 1944

Sur les «fantômes du Forum» (bis)

Sur le 11 mars 1996

Sur le 23 mars 1944

Sur une exposition

Sur le Rocket de Laval

Sur une chambre d’hôtel

Sur une affiche

Sur Henri Richard

Et ajoutons une vidéo

 

[Complément du 4 août 2023]

Et encore…

Sur un colloque

Sur le vin et la bière

Sur un mythe bien de chez nous

Sur le Rocket dans l’espace public

Sur un Maurice Richard pour les enfants

Sur une publicité richardienne

Sur une épopée romanesque

Sur une conférence

Sur les masques de gardiens

Sur la royauté

Sur Roch Carrier

Sur les murs d’une taverne

Sur des murales montréalaise

Sur la barbe de Maurice Richard

Sur les yeux de Bill Ezinicki

Sur les yeux de Martin Saint-Louis

Sur l’art perdu de la lettre de rétractation

Sur une photo célèbre

Sur le maillot des Canadiens de Montréal

Sur une carte postale

Sur des chansons jazz

 

Les Yeux de Maurice Richard, édition de 2012, couverture

Langue de balle

Canicule ou pas, il faut ce qu’il faut : l’Oreille tendue est allée au parc l’autre jour avec son fils cadet, histoire de jouer au football (le canadien, donc l’américain). Cela aurait pu être le baseball.

Quand elle était petite, cela avait un nom : se pitcher, sans complément d’objet direct. On va se pitcher au parc.

C’était comme ça.

Une leçon pour les zèbres

Chandail et sifflet d’arbitre

Uniforme oblige, les arbitres, au hockey, sont des zèbres. Ils ont un sifflet pour annoncer les punitions, dont ils se servent inégalement. Plus la saison avance, et plus un match avance, et moins ils l’utilisent, même quand les infractions sont évidentes. Pourquoi ? Ils veulent laisser jouer. Cela s’appelle ranger son sifflet.

Au football (au soccer), quand un arbitre (non zébré) laisse jouer, c’est que l’équipe A a péché contre l’équipe B, que l’équipe B a toujours la balle et que l’arbitre n’arrêtera pas le jeu — même s’il y a faute —, histoire de ne pas priver cette équipe B de l’avantage qu’elle pourrait avoir.

Sur la glace, en laissant jouer, en n’intervenant pas lorsqu’il le devrait, l’arbitre ne fait pas son travail. Sur la pelouse, en laissant jouer, il le fait.

Lettre à Pierre Houde

Cher Pierre Houde,

Au fil des ans, j’ai pris plaisir à vous entendre décrire les matchs de hockey à la télévision.

En suivant la Coupe du monde 2014 dans le poste, j’ai eu plusieurs réactions. Je vous en indique deux.

La première est que vous me manquez, notamment quand j’entends les présentateurs des matchs à Radio-Canada (Michel Chabot, René Pothier) affubler les joueurs de noms anglophones même s’ils ne sont pas anglo-saxons. Ils se surpassent dans les matchs de l’équipe des Pays-Bas, où plusieurs joueurs — Van Persie, Sneijder — semblent être devenus citoyens américains. Vous savez, vous, qu’il ne faut pas céder à «L’effet Derome», jadis décrié par André Belleau.

La seconde réaction qui me vient en écoutant les matchs de football (de soccer) à la télévision est que la langue du foot pourrait, à l’occasion, permettre à la langue de puck de se renouveler. Des exemples ?

Effacer un joueur, c’est mieux que simplement le déjouer, non ?

Percuter un adversaire a au moins autant de punch que de le mettre en échec.

Un joueur part en échappée ? C’est qu’on a ouvert un boulevard à ce joueur lancé.

Il y a des feintes sur la glace. Pourquoi ne pas les décrire, comme sur la pelouse, en parlant de petit pont et de grand pont ?

Le devant du filet, oui. Sa façade, aussi.

Le centre de la glace, oui. L’axe, également.

Votre collègue Martin McGuire a déjà adopté dribbler, mais pas vous. Vous préférez transporter le disque, contrôler la rondelle, voire tricoter. (Je n’ai rien contre.)

Partir en contre, c’est bien l’équivalent, en moins guerrier, de la contre-attaque ?

On souhaite que tous les tirs au but soient cadrés.

(Soyez rassuré : je ne souhaite pas que les joueurs des Canadiens se mettent à faire des bicyclettes ni que leurs partisans deviennent des hooligans. Les gardiens ne devraient pas boxer la rondelle, non plus.)

Ce ne sont là qu’une douzaine d’exemples, mais il me semble que cela donnerait de la variété à la description télévisuelle hockeyistique.

Au plaisir de continuer à vous entendre,

L’Oreille tendue

P.-S. — Vous me permettrez un (minuscule) reproche avant de terminer ? Non, tentativement n’existe pas en français. Sorry.

 

Références

Belleau, André, «L’effet Derome ou Comment Radio-Canada colonise et aliène son public», Liberté, 129 (22, 3), mai-juin 1980, p. 3-8; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? Essais, Montréal, Primeur, coll. «L’échiquier», 1984, p. 82-85; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Papiers collés», 1986, p. 107-114; repris dans Laurent Mailhot (édit.), l’Essai québécois depuis 1845. Étude et anthologie, Montréal, Hurtubise HMH, coll. «Cahiers du Québec. Littérature», 2005, p. 187-193; repris, sous le titre «L’effet Derome», dans Surprendre les voix. Essais, Montréal, Boréal, coll. «Boréal compact», 286, 2016, p. 105-112. https://id.erudit.org/iderudit/29869ac

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey, Montréal, Del Busso éditeur, 2014, 128 p. Préface de Jean Dion. Illustrations de Julien Del Busso.

Langue de puck. Abécédaire du hockey (Del Busso éditeur, 2014), couverture