Autopromotion 860

Gant de baseball du joueur de hockey Maurice Richard

Vers 6 h 20 ce matin, l’Oreille tendue causera baseball et identité nationale dans le cadre de l’émission radiophonique les Matins d’ici (Radio-Canada, Ottawa-Gatineau).

P.-S.—Oui, en effet, c’est dans le prolongement de ceci.

 

[Complément du jour]

On peut (ré)entendre l’entretien de ce côté.

L’Oreille a évoqué un texte de George Bowering intitulé «Baseball and the Canadian Imagination» (1986). On peut le lire ici en anglais, en français.

La vidéo des célébrations torontoises peut être vue sur Bluesky.

Chantons le hockey avec Les Mecs comiques

Les Mecs comiques, On chante toujours mieux dans not’ char, 2001, pochette

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Les Mecs comiques, «Le hockey est malade», On chante toujours mieux dans not’ char, 2001

 

[Musique de Lance et compte]

[Commentateur]
Michel Bergeron avouez qu’c’est un match qui manque d’ambiance

[Michel Bergeron]
Eh le match est à l’image de Claude Quenneville, monotone, redondant et pas très viril

[Commentateur]
T’ennuies-tu du temps où t’étais coach Michel ?

[Michel Bergeron]
Ben j’ai des p’tits frissons quand j’pense au jackstrap de Dale Hunter

[Commentateur]
Le hockey a bien changé
Les joueurs sont millionnaires et sourient à belles dents

[Michel Bergeron]
Oui dans l’temps les gars avaient même pas d’dents

[Commentateur]
L’époque où Patrick Roy fermait toujours la porte

[Michel Bergeron]
Aujourd’hui, la porte, il l’arrache, hé

Où est passé le hockey de mon enfance
Dans l’temps où Robinson jouait à’défense
Les Nordiques avaient les frères Stastny
Mais à Montréal on avait Mark [sic] McPhee

Où est passée la glorieuse époque
Où le monde s’battait pour avoir la puck ?
La moitié des joueurs portaient pas d’casque
Pis l’autre moitié portaient la moustache

[Annonceur]
Michel Gou Gou Gou Gou Goulet

Hockey, hockey, où cé qu’t’es passé ?
Es-tu parti pour Tampa Bay ?
Hockey, hockey, où cé qu’t’es passé ?
Es-tu mort avec Maurice Richard ?

[Imitation d’Oscar Thiffault]
C’est Maurice Richard qui score et pis qui score
C’est Maurice Richard qui score tout l’temps

[Annonceur]
La première étoile, the first star : Gaston Gingras

Asteure tu payes neuf millions pour un compteur
Pis trente-deux et cinquante pour avoir une liqueur
Les patins à tuyaux sont démodés
Pis la Vietnamienne s’est fait congédier

[La Vietnamienne]
Congédier ? Ok bye bye !

Vous souvenez-vous des années quatre-vingt
Quand Steve Penney était notre gardien ?
Les Kings de Los Angeles et leur chandail laitte
Les Whalers d’Hartford et leur baleine verte

Hockey, hockey, où cé qu’t’es passé ?
Es-tu parti pour Tampa Bay ?
Hockey, hockey, où cé qu’t’es passé ?
Es-tu au cim’tière avec Pierre Lambert ?

[Ginette]
Pierre, ah, Pierre…
[Pierre Lambert]
Sacrament Ginette !

[Commentateur]
D’ici c’est très difficile de savoir si le but de Alain Côté était bon
Michel Bergeron est debout sur le banc d’son équipe et il enguirlande l’arbitre

[Michel Bergeron]
Ce n’est pas un repas, c’est une soupe-repas qui n’est pas un repas mais qui est une soupe…

[Commentateur]
Réjean Houle, est-ce que tu regrettes les années quatre-vingt ?

[Réjean Houle]
Comment ? Les années quatre-vingt sont finies ?
Ben oui mais pourquoi personne me l’a dit ?

[Commentateur]
Mario Lemieux, un commentaire ?

[Mario Lemieux]
Ben he… j’pense que… c’est sûr que… j’pense que… c’pas mal ça !

Hockey, hockey, t’as quitté nos salons
Mais tu nous a laissé Jean Perron
Hockey, hockey, envoie-nous ton sauveur
S’il vous plaît un autre Guy Lafleur

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Mononc’ Serge, bis

«Pourquoi Mononc’ Serge joues-tu du rock ’n’ roll ?»

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Mononc’ Serge, «Team qui gagne», 2012

 

Annonces de Tim Hortons tout l’long d’la bande
Molson Dry à 11 et 50
Roteux à 8 piasses, que c’est qu’tu penses
J’m’en clenche 3-4 pis au yable la dépense
Les joueurs arrivent s’a glace
Ils ont la rage dans face
Leurs lames dans patinoire, ça grafigne rare
Ça fait des lignes comme dans face à Claude Blanchard
La bière rentre ben, hostie qu’j’ai soif
Mais tout à coup [bruit de sifflet] siffle le ref
Les joueurs s’alignent s’a ligne bleue
V’là un gros tocson avec un coat à queue
Y chante le Ô Canada, j’ai les larmes aux yeux
Mais déjà, c’est l’heure de la mise au jeu
L’arbitre s’penche entre les joueurs de centre
La Molson coule, les hot dogs se vendent
La tension monte, la foule scande
Nous autres c’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Nous autres c’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Nous autres c’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Un team qui gagne
Wo
Team qui gagne
C’est ça qu’on veut
Un team qui gagne, ça éloigne les problèmes
Check nos jeunes qui r’gardent la game
Une main s’a Molson, une main su’un hot dog
I reste p’us d’main pour la drogue
Quand on a eu un coach qui parlait pas français
J’te dis qu’les péquistes, hostie qu’ça chialait
Mais… mieux vaut la coupe en anglais
Que pas faire les séries en français
Fuck ! On est un peuple, faut se tenir deboutte
Pis on va être deboutte mais qu’on l’aille la coupe
Nous autres c’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Wo
Qui gagne
Les gradins sont pleins, ça boit d’la Molson Dry
Pis ça chante Nanana Heyheyhey Goodbye
Imagine comment les estrades s’raient vides
Si c’était un discours de Françoise David
La fourrure orange de Youppi
Pis toutes ces belles barbes des séries
C’est-y pas du beau poil à côté
De la moustache à Manon Massé
Wo yé
Nous autres c’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Nous autres c’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Un team qui gagne
Wo
Team qui gagne
C’est ça qu’on veut
Team qui gagne
Des bâtons CCM
Pas des pancartes CSN
Team qui gagne
Des millionnaires tout en muscles
Pas des BS en autobus
Team qui gagne
Des power play s’a coche
Pis des power pay dans leurs poches
Team qui gagne
What does Quebec want, c’t’évident me semble
C’qu’on veut c’t’un team qui gagne
Un team qui gagne

 

P.-S.—En effet, ce n’est pas la seule fois que Mononc’ Serge a chanté le hockey.

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Capitanat et langue à Montréal

Portrait de Nick Suzuki durant sa première entrevue en français

Depuis 1975, cinq francophones ont été capitaines des Canadiens de Montréal — c’est du hockey : Yvan Cournoyer, Serge Savard, Guy Carbonneau, Pierre Turgeon, Vincent Damphousse. Un anglophone pouvait s’exprimer en français : Bob Gainey. Au cours de ces cinquante ans, dans plus de la moitié des saisons, le représentant officiel du Tricolore ne parlait pas la langue de la majorité de ses fans. C’est le cas depuis plus de 25 ans. (Les autres joueurs ? N’en parlons pas.)

Pour les entraîneurs, la situation est un peu différente. Il est attendu d’eux qu’ils parlent français. L’embauche d’un unilingue anglophone en 2011, Randey Cunneyworth, avait d’ailleurs causé un scandale politicosportif.

La question refait surface dans l’actualité ces jours-ci. Nick Suzuki, qui entreprend sa septième saison à Montréal et sa quatrième comme capitaine de l’équipe, vient d’accorder une très brève entrevue en français, sa toute première.

Qu’en penser ? Plus tôt aujourd’hui, l’Oreille tendue est allée discuter de la question au micro d’Annie Desrochers, dans le cadre de l’émission le 15-18 de la radio de Radio-Canada. Ça s’écoute ici.

La prochaine étape ? Que plusieurs joueurs des Canadiens de Montréal maîtrisent la langue de puck.

P.-S.—On ne peut évidemment pas aborder ce sujet sensible sans avoir une pensée pour mademoiselle Miron.

P.-P.-S.—Dans le CH et son peuple (2024), Brendan Kelly aborde à plusieurs reprises le statut changeant du français au cours de l’histoire de l’équipe montréalaise. Le livre se termine d’ailleurs sur un appel aux joueurs à apprendre la langue majoritaire de leur ville (p. 211-212).

 

Références

Kelly, Brendan, le CH et son peuple. Une province, une équipe, une histoire commune, Montréal, Éditions de l’Homme, 2024, 211 p. Ill. Préface de Claude Legault.

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture

Chantons le hockey avec Normand Gélinas

Normand Gélinas, «La Soirée du hockey», 1971, 45 tours

(Le hockey est partout dans la culture québécoise et canadienne. Les chansons sur ce sport ne manquent pas, plusieurs faisant usage de la langue de puck. Petite anthologie en cours. Liste d’écoute disponible sur Spotify. Suggestions bienvenues.)

 

Normand Gélinas, «La Soirée du hockey», 1971

 

[Bruits de foule]

[Trompette du Forum de Montréal]

[Chanté]

[Répétitions] La-la-la
«La Soirée du hockey»
«La Soirée du hockey»
C’est queq’chose de sacré
Que personne ne voudrait manquer
«La Soirée du hockey»
C’est pour les Québécois
Tout aussi important
Que Fidel Castro à Cuba

[Parlé]

Deux fois par semaine
C’est la même chose
Toute la famille
Regarde la télé
Deux fois par semaine
C’est pas drôle
On croirait qu’la terre a cessé d’tourner
On n’a pas le droit
On n’a pas le droit
D’ouvrir la bouche
On pourrait mourir
Personne le saurait
Pendant le hockey
C’est très sévère
Encore bien plus qu’la loi des mesures de guerre

[Chanté]

[Répétitions] La-la-la
«La Soirée du hockey»
«La Soirée du hockey»
C’est queq’chose de sacré
Que personne ne voudrait manquer
«La Soirée du hockey»
C’est pour les Québécois
Tout aussi important
Que Fidel Castro à Cuba

[Parlé]

Deux fois par semaine
C’est la même chose
Papa invite les parents
Les amis
À chaque fois c’est pas rose han
C’est don pas rose de les entendre se disputer jusqu’à minuit
Ah si vous saviez comme on a hâte
De voir le printemps pis l’soleil arriver
Ce sera la fin d’nos problèmes han
Oui
Ça sera la fin d’«La Soirée du hockey»
Ah ah ah

[Chanté]

[Répétitions] La-la-la
«La Soirée du hockey»
«La Soirée du hockey»
C’est queq’chose de sacré
Que personne ne voudrait manquer
«La Soirée du hockey»
C’est pour les Québécois
Tout aussi important
Que Fidel Castro à Cuba

[Bruits de foule]

[Trompette du Forum de Montréal]

 

 

Références

Melançon, Benoît, «Chanter les Canadiens de Montréal», dans Jean-François Diana (édit.), Spectacles sportifs, dispositifs d’écriture, Nancy, Questions de communication, série «Actes», 19, 2013, p. 81-92. https://doi.org/1866/28751

Melançon, Benoît, Langue de puck. Abécédaire du hockey. Édition revue et augmentée, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 159 p. Préface d’Olivier Niquet. Illustrations de Julien Del Busso. ISBN : 978-2-925079-71-2.

Melançon, Benoît, Langue de puck, édition revue et augmentée de 2024, couverture